20/11/2022 dedefensa.org  12min #219360

 Des missiles russes tombés en Pologne ? Aucune «preuve univoque» de leur provenance selon Varsovie

Les Hydres de la paix

 Bloc-Notes

• Décidément, on ne peut ignorer les bruits de négociations, de recherche d'entente, de possible arrangement qui, aujourd'hui, forment un bruit de fond assourdissant d''Ukrisis', la guerre en Ukraine. • Même Medvedev, dont on connaît l'allant patriote et guerrier, nous donne des précisions à cet égard. • Et il ne semble y avoir qu'un seul problème : Zelenski, le caillou dans la chaussure, qui semblerait commencer à agacer tout le monde. • Alentour, comme lendemain qui chante, paraît FTX, nouveau scandale financier globalisé via 'Ukrisis'.

L'épisode du S-300 "de fabrication soviétique" de la défense aérienne ukrainienne aboutissant en Pologne pour tuer deux agriculteurs sur leur tracteur semble bien avoir agi comme un révélateur, un destructeur de simulacre. Ainsi en juge-t-on lorsque, dans la situation ainsi créée, un Medvedev, libéral occidentaliste transformé en patriote russe intransigeant par la guerre rend compte dans un message détaillé du désarroi américaniste-occidentaliste marqué par deux dynamiques : une exacerbation et une excédation du sentiment général pour les actes et le comportement de Zelenski ; une crainte désormais dominante que le conflit débouche sur un embrasement général entre l'OTAN et la Russie, où l'OTAN n'a aucune certitude d'avoir le dessus tandis que planerait le risque insupportable d'un affrontement au plus haut niveau.

Pourtant, il n'y a rien dans tout cela qui permette d'affirmer une conclusion ferme sur une orientation d'apaisement, tant il est vrai que dans le meilleur des cas (la paix) d'innombrables problèmes jusqu'ici laissés de côté surgiraient, qui nous promettent des bouleversements considérables. Quand on se trouve si complètement et brutalement jeté dans un 'New Normal' de cette sorte, même pacifié sur un de dses versants mais encombré de perceptions faussaires et de simulacres dans un paysage de "  tourbillon crisique" affolant les psychologies jusqu'à créer une "  structure crisique" de l'hystérie, il est tout simplement impossible de revenir à l'ancien. Le 'New Normal' recèle une prolifération d'Hydres à mille têtes qu'il est hors de question d'ignorer...

Mais n'allons pas trop vite. Pour l'instant, il est question  du message de Medvedev, venu bien entendu sur le fond d'une basse continue de plusieurs semaines, chuchotant bruyamment hypothèses, messages, rencontres même, à propos d'une rupture de l'enchaînement guerrier. Medvedev ne nous fait aucune révélation mais il rend compte d'un climat complètement nouveau, de la "révélation d'un symptôme" qui compte bien plus qu'un détail de plus sur le S-300 ou sur le comportement de Zelenski, bref il rend compte d'une évolution psychologique importante.

• Psychologie en effet, puisqu'il est autant question d'une "fatigue-Zelenski" dans le bloc-BAO que d'une crainte vers un enchaînement pouvant aller jusqu'à une Guerre Mondiale.

« L'Occident collectif se lasse du président ukrainien Vladimir Zelenski et "pousse" Kiev à des pourparlers avec Moscou, a écrit l'ancien président russe Dimitri Medvedev dans un message posté sur Telegram samedi. Il a ajouté que les États-Unis et l'OTAN ne veulent pas risquer une nouvelle guerre mondiale.

» La réaction au tir de missile qui a frappé mardi le village polonais de Przewodow, tuant deux civils, a révélé un nouveau "symptôme" de cette tendance, puisque même "les russophobes les plus ardents" de Varsovie refusent d'imputer l'incident à Moscou, a commenté l'ex-président Medvedev.

» Vendredi, Varsovie a qualifié la frappe d'"accident malheureux" qu'il était "pratiquement impossible" d'éviter. Kiev a tenté à plusieurs reprises de rejeter la responsabilité de l'incident sur Moscou. L'armée russe, quant à elle, a déclaré qu'elle n'avait effectué aucun tir près de la frontière ukraino-polonaise à ce moment-là, tandis que l'analyse des photos du site a montré que le projectile était un missile anti-aérien S-300 opéré par les forces ukrainiennes.

» "Tout le monde est fatigué du régime de Kiev. Surtout du névrosé Zelenski, qui ne cesse d'attiser les tensions, de pleurnicher et d'extorquer toujours plus d'argent et d'armes. [Il se comporte] comme un enfant hystérique ayant des problèmes de développement", a déclaré Medvedev. »

• Medvedev insiste particulièrement sur ce qu'il estime être le principal problème empêchant une évolution vers des négociations pouvant aboutir, disons à une entente au moins temporaire pour une cessation, - au moins temporaire, - des combats. L'ancien président, qui s'est un peu institué comme une voix officielle diffusant officieusement, par ses messages sur 'Telegram' la pensée profonde de la direction russe, insiste sur le cas Zelenski, en en faisant le principal obstacle à une possibilité d'entente. Son ton est, dans ce cas, beaucoup plus tactique et politique, dénuée de la véhémence anti-occidentale/anti-OTAN qu'il montrée jusqu'ici, lorsqu'il défend avec passion la cause de soon pays.

« La lassitude engendrée par la direction de Kiev et par ses actions incite l''Occident collectif' à "pousser" l'Ukraine à entamer des pourparlers avec la Russie. "Les États-Unis, l'OTAN et l'Union européenne ne veulent pas d'une rupture complète avec la Russie, ce qui risquerait de provoquer une troisième guerre mondiale. D'où les fréquentes tentatives pour contenir Kiev et le ramener à la raison, pour le pousser à négocier", écrit Medvedev.

» En refusant de parler avec la Russie, Zelenski poursuit en fait des objectifs beaucoup plus banals et égoïstes, a suggéré Medvedev. "Si [Zelenski] n'accepte pas la réalité de l'effondrement de l'Ukraine, il est inutile de s'asseoir à la table [de négociation]. S'il l'accepte, il sera éliminé par ses propres nationalistes, qui sont liés aux hauts gradés de l'armée". »

• Pour autant, rien n'est joué, dans tous les cas du côté des USA où plus que jamais s'affrontent les factions, changeant de position selon les nécessités tactiques, par conséquent brouillant le jeu qui semble paraître plus ordonné pendant un instant. Alors que Medvedev passait son message, le secrétaire à la défense Austin prononçait un discours où il parvenait à faire l'éloge de l'armée russe et de ses armements, et en même temps de la volonté de l'emporter des Ukrainiens, suggérant la perspective hollywoodienne de leur victoire finale.

 RT.com rapporte cette intervention en mettant évidemment l'accent sur l'"l'éloge de l'armée russe", alors que l'imposant Austin mentionne l'inestimable valeur d'une "cause" (celle de l'Ukraine) dans laquelle on croit bien entendu comprendre qu'il la présente implicitement comme le nœud de la victoire... Tout cela n'empêchant pas, dit-il, l'OTAN de s'affirmer bien décidé à ne pas se laisser entraîner dans une Troisième Guerre mondiale. La partition d'Austin est suffisamment ambiguë pour être acceptée à peu près par tout le monde

« "Vous savez, les Russes ont une armée puissante et des systèmes d'armes impressionnants", mais cela "ne les a pas aidés à l'emporter dans une campagne faite de conquête et de cruauté", a affirmé Austin, qui s'exprimait samedi au Forum international sur la sécurité de Halifax, au Canada... "C'est la cause qui compte", ainsi que "ceux qui se battent pour elle".

» Le secrétaire à la défense a ensuite félicité le président Joe Biden pour avoir rallié les "nations de bonne volonté" contre les tentatives de la Russie de "redessiner les frontières par la force".

» Austin a également déclaré que les États-Unis resteront aux côtés de l'Ukraine tant que durera le conflit, insistant sur le fait que l'issue de celui-ci "déterminera le cours de la sécurité mondiale en ce nouveau siècle".

» Il a toutefois ajouté que l'OTAN ne serait pas entraînée dans ce qu'il a décrit comme la "pire crise de la sécurité [européenne] depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale", à moins que Moscou n'attaque l'un de ses États membres. »

Curieux Austin, qui parle comme si l'affaire était tranchée, les honneurs rendus aux Russes pour qu'ils n'insistent (n'attaquent) pas trop, l'Ukraine conservée hors de l'OTAN, plus "otanisée" (comme on dit "lobotomisée") que jamais mais hors-'Troisième Dernière'. Du pur Pentagone dans ces temps où la supériorité militaire US n'est plus, mais plus du tout une donnée acquise : "Je fais la guerre, moi non plus"...

Une "marionnette" hyper-active

Dans tout cela, comme déjà dit, rien de bien nouveau factuellement, - mais psychologiquement, quel tourbillon après l'incident du S-300 ! Cela, "l'incident du S-300", n'est certainement pas en soi un de ces événements catastrophiques qui aurait pu provoquer une guerre majeure, sinon nucléairement finale. On peut juger que la puérilité de la manœuvre, la grossièreté du 'false flag', - s'il s'agit bien de cette démarche de la part des zélenkistes, - nous confirme bien que dans cette énorme  tragédie-bouffe qu'est le conflit 'Ukrisis', le bouffe prend souvent le dessus avec un Zelenski.

Au reste, ce n'est pas pour signifier que cette légèreté de la psychologie et du comportement facilitent les choses, car c'est bien au contraire. Il est désormais avéré que Zelenski est une des "  marionnettes" américanistes et occidentalistes les plus difficiles à contrôler ; cela est d'autant plus vrai que les services de communications des divers pays et organisations occidentaux ont contribué à lui fabriquer une stature de héros, de quasi-Saint de la Démocratie dont jamais aucune marionnette n'eut le privilège à ce point ; alors même qu'en plus de l'habituelle corruption propre aux marionnette, il ajoute des attitudes et des habitudes d'acteur cabotin sans doute porté sur la drogue et tenant le rôle de sa vie, avec un entourage serré d'"ultra-nationalistes" comme disent nos "experts" de plateau, nullement impressionnés par la profusion de croix gammées et de salut main tendue et ouverte à bout de bras.

Toujours pour esquisser l'avenir de la paix prochaine, il faut ajouter à ce formidable nœud gordien du monde zélenskiste les habituelles querelles internes des différents pouvoirs à l'intérieur du monde en déliquescence qu'est le bloc-BAO. "L'incident du S-300", sans doute patronné par l'une ou l'autre caste de neocons, a finalement mis ces extrémistes sur la défensive, avec en plus un gâchis qui a dispersé tous les avantages de relations publiques qu'on pouvait espérer tirer du retrait russe de Kherson qu'on a tenté de grimer en une sorte d'Austerlitz ukrainien. On ne sait s'ils (les extrémistes américanistes-occidentalistes) auront le temps de relancer l'affrontement alors que les poussées pour une négociation, du côté bloc-BAO, se font et devraient se faire de plus en plus forte de crainte que les Russes, ayant rassemblé leurs réservistes rappelés, ne lancent une offensive majeure qui accroîtrait leur pénétration en Ukraine.

Tout cela n'est d'ailleurs, ne peut être d'ailleurs autrement que temporaire. Il reste absolument assuré que l'Ukraine n'est pas une guerre « entre la Russie et l'Ukraine, c'est une guerre entre la Russie et l'Occident », selon  les Turcs avisés ; et que la guerre en Ukraine n'est qu'un « exercice d'échauffement" pour le grand conflit à venir ['  The Big One'] ».

C'est-à-dire que nous doutons grandement, comme remarqué plus haut, qu'une très hypothétique "paix" (?) en Ukraine nous ramène aux temps d'avant, parcouru certes de crises sans nombre mais où l'on. imaginait impensable d'envisager un conflit ouvert impliquant la Russie et les USA en adversaires directs. Cette perspective nous laisse, comme l'on dit, tristement augurer de la suite des opérations si effectivement une sorte d'arrangement était atteint en Ukraine après que Zelenski ait été engagé par Netflix pour une série sur "Grandeur et décadence de l'effondrement de l'Ukraine-FTX".

Don Quichotte et les moulins de FTX

Cat finalement et toutes réflexions faites se pose cette question : les interlocuteurs américanistes-occidentaistes et zélenskistes des Russes ne risqueraient-ils pas d'avoir l'esprit ailleurs pour ne plus trop se préoccuper de ces affaires du désordre ukrainien ? Ne seraient-ils ne sont-ils pas, - le naturel revenant au galop, - naturellement trop préoccupés par  le scandale-FTX soudain apparu, qui mélange le parti démocrate, les Biden, le Congrès,  la cryptomonnaie pour l'Ukraine, Zelenski bien entendu, - tandis que les républicains veulent mettre en cause la famille Biden dans des auditions à la Chambre du nouveau Congrès ? A un moment, il faut bien que l'argent reprenne le dessus, comme l'on est remis dans le droit chemin. Ce pourrait être la surprise qui déstabiliserait tout le cours normal de l'effondrement en cours, pour lui donner une inflexion inattendue, accélératrice encore plus de l'effondrement-en-cours...

On attendait le grand choc des midterms, n'est-ce pas ? On a eu un chuintement presque inaudible, une sorte de flatulence assez peu élégante... Alors, les républicains, privés de leur tsunami formidable mais mauvais gagnants-perdants, entendent exister tout de même  en déterrant les pires atrocités des bijoux de la famille Biden au moment où éclate en un affreux divorce le mariage arrangé entre le bitcoin et 'Ukrisis' :

« Je l'admets. Je ne suis pas complètement cynique. Comme Don Quichotte, je me bats contre des moulins à vent. Le scandale et la fraude qui entourent l'effondrement de FTX ne sont pas seulement un désastre financier mineur. Il s'agit d'une affaire mondiale qui va prendre au piège de nombreuses personnes apparemment intelligentes qui ont cru à tort qu'en effectuant des transactions en cybermonnaies, elles pouvaient échapper aux forces de l'ordre. Oups ! Ils n'ont apparemment pas pris le temps de comprendre la rigueur du fonctionnement de la technologie 'Blockchain'. La garantie de sécurité du 'Blockchain' causera leur perte. »

Ainsi  Larry Johnson nous parle-t-il du naufrage du 'Titanic' qui est en train de se produire avec la faillite de la plateforme de négociation de crypto-monnaies de Samuel Bankman Fried (le nom du milieu ne s'invente pas), le fondateur, directeur général, principal et unique manipulateur de FTX, - sous le titre donquichottesque de :

« Samuel Bankman Fried a peut-être entamé la demolition de l'État-profond... »

Mis en ligne le 20 novembre 2022 à 18H15

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