© Niklas HALLE'N / AFP
Une manifestation pour protester contre la détention de Julian Assange devant les chambres du Parlement, à Londres, le 8 octobre 2022 (image d'illustration).
28 nov. 2022, 12:00
Dans une lettre ouverte intitulée «Publier n'est pas un crime», cinq médias internationaux, The New York Times, The Guardian, Le Monde, El Pais et Der Spiegel, demandent au gouvernement américain la fin des poursuites à l'encontre du journaliste d'investigation Julian Assange.
L'Australien de 51 ans risque jusqu'à 175 ans de prison aux Etats-Unis s'il est reconnu coupable d'espionnage.
odysee.comEn publiant plus de «251 000 télégrammes diplomatiques» provenant du département d'Etat des Etats-Unis, WikiLeaks a été d'utilité publique en «jetant la lumière sur plusieurs affaires de corruption, scandales diplomatiques et opérations d'espionnage à l'échelle de la planète», rappelle la tribune collective. En 2010, le site avait publié plus de 700 000 documents confidentiels sur les activités militaires américaines. Les cinq journaux internationaux soulignent que le site de Julian Assange est toujours consulté «par des journalistes comme des historiens».
«Dangereux précédent» pour la liberté d'informer
«Un tel acte d'accusation crée un précédent dangereux, menace la liberté d'informer et risque de réduire la portée du premier amendement de la Constitution des Etats-Unis», avertissent les signataires. La lettre ouverte des cinq médias internationaux rappelle en outre que le but de la presse est de «renvoyer les gouvernements à leurs responsabilités».
Bien qu'ayant publiquement critiqué «son attitude en 2011 lorsque des versions non censurées des télégrammes diplomatiques ont été rendues publiques», les journaux n'en sont pas moins «solidaires» face «aux poursuites judiciaires sans fin que subit Julian Assange».
Réfugié dans l'ambassade d'Equateur à Londres, où il avait demandé l'asile politique, pendant plus de sept ans, Julian Assange, lâché par le président équatorien Lenin Moreno, a été appréhendé en avril 2019 par les autorités anglaises.
Il croupit depuis bientôt trois ans et demi derrière les barreaux de la prison de haute sécurité de Belmarsh, où, bien que ne purgeant actuellement aucune peine, il reste incarcéré du fait des multiples démarches juridiques menées par Washington pour obtenir son extradition.
Fin août, la Haute Cour de justice du Royaume-Uni a reçu les motifs d'appel invoqués par Julian Assange pour s'opposer à la décision du gouvernement britannique d'avoir ordonné, le 17 juin dernier, son extradition vers les Etats-Unis. Pour rappel, la ministre de l'Intérieur Priti Patel avait alors fait savoir que «les tribunaux britanniques n'avaient pas conclu qu'il serait oppressif, injuste ou un abus de procédure d'extrader Monsieur Assange».