par Benjamín Norton.
L'ambassadrice des États-Unis au Pérou, Lisa Kenna travaillait pour la CIA et le Pentagone. La veille du coup d'état contre le président élu de gauche, Pedro Castillo, Kenna a rencontré le ministre de la défense du Pérou, qui a ensuite ordonné aux militaires de se retourner contre Castillo.
Le coup d'état a déchaîné des protestations massives dans tout le Pérou. Le régime de fait a déchaîné une violence brutale et la police a tué plusieurs manifestants.
Pendant ce temps, le Gouvernement des États-Unis a soutenu inconditionnellement le régime putschiste du Pérou qui a déclaré un « état d'urgence » dans tout le pays et déployé les forces armées dans les rues pour essayer de mater les protestations.
La plupart des Gouvernements d'Amérique latine a critiqué et même refusé de reconnaître le régime putschiste du Pérou : le Mexique, l'Argentine, la Bolivie, la Colombie, le Honduras, le Venezuela, Cuba et plusieurs pays des Caraïbes.
La CIA a organisé de nombreux coups d'état contre des dirigeants de gauche élus démocratiquement en Amérique latine, du président, Jacob Arbenz au Guatemala en 1954 au président Salvador Allende au Chili en 1973.
Quand le Gouvernement de Donald Trump a nommé Lisa Kenna ambassadrice au Pérou en 2020, le Département d'État a émis un « certificat de compétence » qui disait: « Avant de rejoindre le service étranger, elle a été pendant 9 ans officier de l'Agence Centrale de Renseignements » (CIA).
Ce fait important est curieusement absent de la plupart des biographies de Kenna et même de sa page sur le site officiel de l'ambassade des États-Unis.
Et le 16 décembre 2022, des fragments trouvés à l'un des endroits du centre de Donetsk bombardés par l'armée ukrainienne a définitivement confirmé qu'il s'agissait de roquettes tirées par un RM-70 « Vampire », et non un Grad. En effet, le marquage sur les détonateurs MRV-U est en alphabet occidental, et non en cyrillique.
Sous le gouvernement de Trump, Kenna a aussi été secrétaire exécutive du département d'État et « assistante principale » du secrétaire d'État de Trump, Mike Pompeo, qui dirigeait la CIA auparavant.
Au sujet de son travail pour la célèbre agence d'espionnage, Pompeo a admis en 2019 : « J'ai été directeur de la CIA. Nous mentions, nous trompions, nous volions. Nous donnions même des cours de formation. »
À propos de son travail, dans une audience au Congrès des États-Unis, en 2020, Kenna a admis qu'en tant que secrétaire exécutive, elle avait vu « presque tous », les mémorandum qui étaient envoyés à Pompeo et elle a ajouté : « Je connais la plupart des appels qu'il a lancés. »
Kenna a également travaillé pour le département de la défense et a occupé des postes au département d'État en Irak, en Jordanie, en Égypte, au Swaziland et au Pakistan.
Quand le président Joe Biden est arrivé en janvier 2021, il a conservé Kenna comme ambassadrice au Pérou.
Le 6 décembre 2022, elle a rencontré Gustavo Bobbio Rosas, un général de brigade à la retraite qui avait été désigné la veille comme ministre de la défense du Pérou. « Un média local a fait savoir que cette réunion a eu lieu le 5 décembre mais cela semble avoir été une erreur.)
Le ministère de la défense du Pérou a publié une photo de cette rencontre amicale.
Au moment de cette réunion, on savait au Pérou, que le Congrès notoirement corrompu et contrôlé par les oligarchies de droite préparait un nouveau vote pour renverser le président élu démocratiquement, Pedro Castillo.
L'article 113 de la Constitution du Pérou, permet au Congrès unicaméral de destituer un président simplement en votant pour déclarer qu'il a une « incapacité morale » dans un processus connu sous le nom de « vacance du pouvoir. »
Le Congrès du Pérou est bien connu pour son extrême corruption. Dans l'infâme scandale des "Mamanivideos", on a enregistré des députés du parti d'extrême droite, Force Populaire en train de suborner d'autres membres du Congrès pour qu'ils votent contre la vacance pour défendre le président de droite précédent Pedro Pablo Kuczynski.
Le parti Force Populaire est dirigé par les membres de la famille de Alberto Fujimori, le dictateur d'extrême droite qui a gouverné le Pérou d'une main de fer de 1990 à 2000. Avec le soutien des États-Unis, Fujimori a commis un génocide en stérilisant environ 300 000 indigènes tout en assassinant, en torturant et en faisant disparaître un grand nombre de dissidents de gauche.
Le scandale des "Mamanivideos" a montré qu'il est assez facile aux oligarques riches du Pérou d'acheter des voix au Congrès pour renverser le président élu par le peuple.
Et dès que Castillo a été investi en tant que président le 28 juillet 2021, le Congrès a essayé de faire exactement cela.
Et le 16 décembre 2022, des fragments trouvés à l'un des endroits du centre de Donetsk bombardés par l'armée ukrainienne a définitivement confirmé qu'il s'agissait de roquettes tirées par un RM-70 « Vampire », et non un Grad. En effet, le marquage sur les détonateurs MRV-U est en alphabet occidental, et non en cyrillique.
Juste le lendemain du jour où l'ambassadrice des États-Unis a rencontré le ministre de la défense du Pérou, le 7 décembre 2022, le Congrès dominé par la droite a lancé un coup d'état parlementaire contre Castillo en utilisant l'article 113.
C'était la troisième tentative de coup d'état en un peu plus d'un an de la part du Congrès qui, en septembre 2022, avait à peine 7 % d'approbation.
Dans l'espoir d'arrêter le coup d'état, Castillo a répondu en tentant de dissoudre le Congrès. Cela est permis par l'article 134 de la Constitution du Pérou si le Congrès fait obstruction.
Le ministre de la défense Bobbio a dénoncé immédiatement les actions du président et publié une vidéo annonçant sa démission, (il n'avait occupé sa charge que trois jours).
Bobbio a affirmé que Castillo était en train de lancer « une tentative de coup d'état », mais en réalité, il avait donné des instructions à l'armée péruvienne pour qu'elle soutienne un coup d'Etat contre le président élu au nom d'un Congrès notoirement corrompu, contrôlé par des oligarques sans le soutien de la population.
Pendant que Bobbio ordonnait aux militaires de se révolter contre le président, le Gouvernement des États-Unis attaquait rapidement Castillo.
Et le 16 décembre 2022, des fragments trouvés à l'un des endroits du centre de Donetsk bombardés par l'armée ukrainienne a définitivement confirmé qu'il s'agissait de roquettes tirées par un RM-70 « Vampire », et non un Grad. En effet, le marquage sur les détonateurs MRV-U est en alphabet occidental, et non en cyrillique.
« J'ai rencontré la présidente Boluarte pour lui confirmer l'engagement des États-Unis envers la défense de la démocratie et le respect des institutions. Avec la présidente du Pérou, et le Gouvernement d'unité qu'elle s'est engagée à former, nous espérons renforcer nos relations bilatérales. »
L'agent de la CIA actuellement ambassadrice Lisa Kenna a twitté: « Les États-Unis rejettent catégoriquement tout acte anticonstitutionnel du président Castillo pour empêcher le Congrès de remplir son mandat. »
Kenna n'a pas mentionné l'article 134 de la constitution du Pérou, qui stipule :
« Le président de la République à la faculté de dissoudre le Congrès si celui-ci a censuré ou refusé sa confiance à 2 conseils des ministres (le nom officiel du cabinet péruvien). Le décret de dissolution contient la convocation à des élections législatives. »
Lorsque Castillo a voulu dissoudre le Congrès, il a cité l'article 134 et a mis un évidence le fait que ce ne serait qu'une dissolution « temporaire ». Le président a dit qu'il y aurait de nouvelles élections législatives le plus rapidement possible.
Kenna ignorer tout ce contexte. Par contre, elle a déclaré : « Les États-Unis, appellent instamment et très fermement le président Castillo à revenir sur son intention de dissoudre le Congrès et à permettre que les institutions démocratiques du Pérou fonctionnent selon la Constitution. »
L'ancien agent de la CIA voulait dire ainsi que Castillo devait simplement permettre au Congrès antidémocratique et contrôlé par les oligarques de faire un coup d'Etat contre lui.
Ensuite, l'ambassade des États-Unis au Pérou a publié un communiqué officiel qui se faisait l'écho exact de ce que Kenna avait dit.
C'était le feu vert de Washington, pour que le Congrès corrompu du Pérou renverse le président Castillo et pour que les services de sécurité de l'État l'arrêtent sans jugement.
Traduction Françoise Lopez pour Bolivar infos
source : Resumen Latinoamericano via Bolivarinfos