27/01/2023 reseauinternational.net  5 min #223103

Leopard 2 : le Kremlin met en garde contre l'envoi de chars allemands à l'Ukraine

C'est de la daube !

par Patrick Reymond

L'invincibilité revendiquée, c'est de l'imbécilité assumée.

Le Léopard allemand, fut-il 1, 2, 3 ou 47, n'est pas invincible, et l'Abrams US, carrément de la daube. Il faut se méfier de la « puissance ».

Cela me fait songer à un film de guerre russe, où un char Tigre est traqué, mais il réussit à détruire un certain nombre de chars soviétique. (le ratio de destruction des chars Tigre était de 5,87 par char, à savoir qu'avant d'être lui même démoli, il arrivait à détruire plus de 5 fois plus). Mais ce char Tigre, qui semblait invincible dans ce film, finit piteusement.

Il s'aventurât dans les marais et y coulât, sans rien laisser dépasser, au grand dam des tankistes russes, qui ne pouvaient qu'arguer des traces de chenilles, pour toucher la prime qu'on accordait à tous ceux qui réussissaient à détruire du matériel ennemi.

Visiblement, les oxydentaux (je connais l'écriture exacte, puisqu'il faut le préciser !), ne sont pas capable de construire des chars (en France, la moitié des Leclercs servent de réserves de pièces détachées) parce qu'on a démantelé les usines, et que les Ministres et décideurs ont été d'héroïques remplisseurs de tableaux Excell. Reconstruire des usines, et avoir le personnel, ça prendra 5 ans minimum, et encore, si on ne se croit pas obligé de lourder le dit personnel au moindre prétexte.

Le Tigre était lui même un symbole de faillite de l'industrie militaire allemande. trop gourmand (400 litres/heures, devant fonctionner au minimum 1/2 heure toutes les 4 heures), il ressemble sur ce point à l'Abrams, (11 litres au kilomètre), d'une sous-culture US ou l'approvisionnement n'est jamais sensé être problématique, il fut aussi, rarement construit. 1259 exemplaires, ce qui était inutile, pendant le temps où les Allemands en construisait 1, les Soviétiques devaient être à 20. Même si chacun en détruisait 5,87, il en restait encore 14 pour les accabler. En plus, avec le chasseur de chasseur Iossif Staline, pièce de 122mm, les Soviétiques avaient de quoi répliquer.

Tous les blindés soviétiques, aussi, étaient testés sur longue distance, 600km était un minimum. Pour l'Abrams, faire 100 km est un exploit. Le tankiste soviétique aussi, était sensé après 1941 ; savoir faire des réparations de base. Il était aussi, formé pour ça. Comme le tankiste allemand. Dans les armées oxydentales, renvoi à l'arrière...

De fait, il apparait, selon Liddell Hart (histoire de la Seconde Guerre mondiale), que cette guerre démontrât la puissance de la défensive moderne (comme dans la guerre en Ukraine), notamment par le chasseur de char, qui, s'il ressemble pour l'impétrant à un char, n'en est pas un (il peut combattre uniquement de loin). La défensive moderne, disait Liddell Hart, se manifeste aussi, par une rotation rapide des unités au front, et une faible exposition des troupes, afin de les économiser. Le chasseur de char avait aussi la particularité d'être dur à repérer, plus facile à construire en plus grand nombre, souvent dix fois plus, plus économique, souvent, dix fois moins qu'un char.

La livraison, donc, de ces  chars ridiculisés déjà sur le  champ de bataille, ne changera rien, trop peu nombreux, trop obsolètes aussi, à la fois dans leur conception, et dans leur doctrine d'emploi. Même Hitler, à partir de 1943, n'y croyait plus. S'ils étaient encore indispensables sur le champ de bataille, visiblement, ils n'obtenaient plus la différence et la victoire. Ils remplaçaient simplement les poitrines de 1914.

En Ukraine, on n'a pas peur du ridicule. On annonce le  repli stratégique de la ville de Stalingrad, pardon, Soledar, dont la chute remonte à deux semaines. Le repli stratégique étant, un abandon volontaire, sur des positions, toujours préparées à l'avance. Dans la réalité, c'est le sauve qui peut, dans un départ précipité, et on s'arrête de courir quand on s'aperçoit qu'on n'est plus poursuivi, ou qu'on a semé le poursuivant. Rommel pensait que les Britanniques étaient tellement prudents dans la poursuite, qu'ils prenaient de gros risques. Bousculer un ennemi en déroute a toujours été problématique pour les godons et anglos. Sans doute à cause de l'heure du thé, ou des résultats de Wall street.

Visiblement, les  modèles économiques oxydentaux, eux, méprisent une chose, l'économie réelle. Mais on le savait. Le seul problème, c'est que même si certaines composantes semble quasi insignifiante comptablement parlant, sans elle, le reste n'existe pas.

Dans l'économie réelle, l'économie russe est encore largement minière, et ça tombe très bien quand les ressources naturelles décroissent, mais pas seulement.  Medvedev souligne le « retard » et « l'archaïsme » de l'armée russe dans la gestion « moderne », elle méprise totalement, le zéro stock, le juste à temps, et la désindustrialisation. Ceux qui à un moment, comme Deripaska y ont pensé, ont vite été ramené sur terre, il y a bien des années, prié d'arrêter leurs c...eries, et de revendre, un prix d'ami, bien sûr, leurs usines à l'état. Vu la rentabilité - basse - de ces usines (le prix du matériel militaire était fixé au Kremlin), Deripaska a fait une excellente affaire en s'en débarrassant, même bradé. Et puis en plus, avoir un copain au Kremlin (même s'il vous a fait les poches), c'est toujours mieux que d'y avoir un ennemi.

 D'après Olivier Piacentini, la sécession des élites occidentales, acquises à l'idéologie mondialiste depuis le début des années 90, et l'abandon de la souveraineté des États au profit des banques, des multinationales et des Gafam mettent également l'Occident en grand danger et pourraient précipiter son effondrement au profit d'autres puissances.

Effectivement, si on a bien ri des « 3,3% de pib russe dans l'économie mondiale », ce sont 3,3% de muscles, et en oxydent, le pib, c'est surtout de la graisse. De fait, l'économie réelle russe est équivalente à celle des USA, deux fois plus peuplés, et cette graisse malsaine, sur le champ de bataille, ça pèse moins que du matériel militaire, testé, simple, bon marché et en avance technologique.

source :  La Chute

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