11/02/2023 francesoir.fr  5 min #223959

« Le Qatargate va nous permettre d'enquêter et voir s'il n'y a pas un Pfizergate » Virginie Joron

FranceSoir

Virginie Joron, députée européenne, membre du groupe "Identité et démocratie"

@F.Froger / Z9, pour FranceSoir

Afin de dresser un inventaire de la politique de l'Union européenne depuis le commencement de l'épidémie de Covid-19, nous avons reçu dans cet « Entretien essentiel » Virginie Joron, députée européenne depuis 2019, membre du groupe « Identité et démocratie » affiliée au Rassemblement national et ancienne conseillère régional du Grand Est (2016-2021).

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L'hommage au Professeur Luc Montagnier

Depuis le début de l'épidémie de Covid-19, Virginie Joron s'est illustrée par ses prises de positions allant à l'encontre du narratif officiel en matière de politique sanitaire, parfois de manière beaucoup plus tranchée que celles de son propre parti.

Cependant, avant de revenir sur les dossiers politiques, Virginie Joron a tenu, en ce jour du 8 février 2022 (jour de l'entretien dans nos studios), à rendre hommage au professeur Luc Montagnier dont c'était le premier anniversaire de la disparition. Elle a rappelé son rôle pionnier dès l'apparition de l'épidémie de VIH/sida et les travaux qui ont permis l'identification du virus de l'immunodéficience humaine, ce qui lui a valu d'être honoré en 2008 du prix Nobel de médecine. Elle a également déploré, que ce dernier n'ait pas eu d'hommage national malgré son parcours exceptionnel, regrettant que certains n'aient choisi de se souvenir que des positions qui ont fait polémique au lieu de regarder l'ensemble de son parcours scientifique exceptionnel. Un événement qui, pour elle, illustre la réalité de notre époque, à savoir l'interdiction d'émettre le moindre avis divergent sur les décisions officielles prises en matière de politique sanitaire, notamment par rapport au vaccin anti-Covid-19 présenté comme la seule solution thérapeutique contre le virus du Sars-CoV-2.

Rappelant l'acharnement dont le Professeur Luc Montagnier a fait l'objet, mais également celui dont ont été victimes d'autres scientifiques, notamment le Professeur Perronne ou le Professeur Raoult, Virginie Joron a appelé à ce que cesse « cette chasse à l'homme » indigne d'un pays qui a inscrit sur tous les frontons des édifices publics la devise : « Liberté, Égalité, Fraternité ».

La confiscation du débat contradictoire

Tandis que viennent de s'ouvrir « les assises des dérives sectaires et du complotisme », la députée européenne est revenue sur la confiscation du débat scientifique, restée au point mort tandis que le président de la République et les cabinets de conseils ont été les principaux acteurs et décisionnaires face à l'épidémie de Covid-19.

« Pourquoi on utilise le mot complotiste ? C'est un mot qui tout de suite catégorise et discrédite. Ce sont des outils qui sont liés à la manipulation de l'information pour dénigrer et pour exclure de la société un courant de pensée qui ne va pas dans leur sens. Donc effectivement, ils continuent à mettre en place des études, des assises qui ne veulent rien dire sur le fond. En plus, souvent ce ne sont pas des experts, ils ne sont pas compétents en la matière », se désole la députée européenne qui revient sur l'audition du 12 octobre 2022 de la représentante du laboratoire Pfizer Janine Small, pour rappeler les propos de cette dernière lorsqu'elle a avoué que le vaccin anti-Covid n'avait pas été « testé sur sa capacité à empêcher la transmission du virus ». Un aveu qui avait suscité beaucoup d'émois au sein de la population, puisque la justification utilisée par les gouvernements pour instaurer le pass sanitaire se révélait être sans fondement.

L'incertitude économique au cœur des préoccupations de Virginie Joron

Si les questions relatives aux vaccins et l'opacité qui règne autour de la question des contrats signés entre la Commission européenne et les laboratoires pharmaceutiques suscitent toujours des débats intenses au sein du Parlement européen, Virginie Joron est revenue sur la question du pouvoir d'achat dont elle pense qu'elle est la grande préoccupation d'un nombre toujours croissant de Français qui rencontrent des difficultés pour accéder aux produits de première nécessité.

Mais au-delà du pouvoir d'achat, Virginie Joron, consciente des nouveaux risques économiques et des perspectives incertaines pour les peuples, dresse un tableau complet des nouveaux défis et de l'interdépendance des problèmes économiques et sociaux. Flambée des prix de l'énergie, faillites d'entreprises en cascade, chômage de masse, réforme des retraites, la députée européenne est bien consciente que les prévisions de croissance aléatoires peuvent engendrer toutes les formes d'insécurité : insécurité alimentaire, insécurité face à l'accès aux soins, insécurité face aux ruptures d'approvisionnements en médicaments et enfin l'insécurité des personnes établie à partir des incivilités, des actes d'intimidation et de la criminalité en hausse.

Face à cette multitude de problèmes, alors que la Commission européenne, qui n'est pas élue au suffrage universel, prend des décisions autonomes sur la santé, la sécurité, les choix géopolitiques ou stratégiques, avec un manque total de transparence, Virginie Joron s'inquiète de la perte de confiance des citoyens dans leurs institutions. En effet, ils sont de plus en plus nombreux à dénoncer des promesses jamais tenues et des décisions non concertées à l'heure où ceux qui conduisent les politiques publiques ne cessent d'échouer à répondre aux attentes d'une large partie de la population dont le sentiment de dépossession n'a cessé de grandir depuis que certaines prérogatives nationales sont désormais confiées à des instances supranationales qui, à l'exception du Parlement européen, ne sont pas élues par le peuple.

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