15/02/2023 francais.rt.com  4 min #224172

Colombie : des milliers de personnes défilent en soutien aux réformes sociales de Gustavo Petro

© Juan Barreto Source: AFP

Manifestation en soutien aux réformes proposées par le président colombien Gustavo Petro, devant le palais présidentiel Nariño à Bogota le 14 février 2023.

Des milliers de Colombiens ont répondu à l'appel du premier gouvernement de gauche de l'histoire du pays en descendant dans la rue le 14 février pour exprimer leur soutien à son gouvernement et aux réformes sociales qu'il propose.

La Central Unitaria de Trabajadores (CUT), le plus grand syndicat de Colombie, mais également d'autres syndicats, des partis et diverses organisations sociales de gauche, se sont notamment rassemblés sur la Plaza de Bolívar, la place principale de Bogota, mais aussi à Medellin, Cali, Cartagena et dans plusieurs autres villes du pays.

#14FPorElCambio
Queremos un sistema de salud más cercano a la gente, al barrio, a la vereda y a la escuela; con médicos y enfermeras con trabajo digno, y con pacientes saludables.

S'exprimant devant la foule de ses partisans réunis depuis le balcon du palais présidentiel, Gustavo Petro à appelé les Colombiens à «se lever, à ne pas s'agenouiller, et à devenir une multitude consciente qui tient l'avenir et le présent entre ses mains».

Dans un long discours adressé notamment au Congrès, aux politiciens et aux plus riches, il leur a demandé, dans un «acte de générosité, de permettre les réformes de la Colombie», avertissant au passage que «c'est au peuple qu'il appartient de décider» jusqu'où iront les réformes.

Se dan cuenta!!
Marchas multitudinarias en Pasto, Pereira, Popayán, Barranquilla, Cali este país cambió!! 🥲
Viva Pasto!!
Por cierto, y los medios no dicen nada!!

Dans son discours, Gustavo Petro a baptisé cette journée le «coup d'envoi» du «changement», slogan sur lequel il avait été élu à l'été 2022. «L'élection a rendu le gouvernement au peuple, a rendu le pouvoir au peuple, et cela doit être suivi d'effets dans la réalité, dans le quotidien» des Colombiens, a-t-il plaidé.

L'accès aux soins aux plus pauvres

Le gouvernement présentait ce même 14 février devant le Congrès une réforme du système de santé, qui vise à étendre la couverture de l'accès aux soins aux plus pauvres et à la création d'un régime de travail spécial pour les employés du secteur.

«Nous voulons que les médecins puissent se rendre n'importe où sur le territoire national et soigner n'importe qui et que les habitants puissent être pris en charge en permanence par une équipe de professionnels de la santé» dans tout le pays,  a déclaré la veille Gustavo Petro durant un discours marquant «l'acte symbolique du dépôt du projet de loi».

Il a par ailleurs insisté sur le fait que l'objectif est que la santé soit «un droit universel» et non une entreprise lucrative. La réforme prévoit ainsi la construction d'un réseau de centres de santé publics, privés et mixtes dans lesquels les soins seront prodigués dans les lieux reculés du pays, à l'abandon depuis des décennies.

CDI et retraites

Après l'adoption d'une nouvelle loi sur les impôts, les nouvelles mesures s'inscrivent dans une série de réformes sociales et sociétales voulues par le président Petro sur les retraites, la refonte du système pénitentiaire, ou encore la soumission des narcotrafiquants à la justice. Elles seront présentées cette semaine au Congrès.

Le président a plaidé pour que tous les Colombiens aient droit à une retraite et pour une réforme du travail. Dans ce sens, il entend favoriser l'emploi en contrat à durée indéterminé (CDI). «Ce que nous voulons, c'est que le contrat de travail soit à durée indéterminée et qu'il puisse permettre la dignité du travail», a-t-il plaidé.

Cette réforme est, sans surprise, rejetée par les conservateurs, dans ce pays traditionnellement dirigé par la droite. Celle-ci a d'ailleurs appelé à manifester ce 15 février contre ces réformes qui ont suscité des tensions politiques, y compris au sein de la coalition gouvernementale. Les opposants à la réforme, parmi lesquels des responsables de partis pro-Petro ou d'anciens responsables de la santé, critiquent une réforme coûteuse qui risque d'encourager la corruption et rendre la profession médicale encore plus précaire.

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