16/02/2023 2 articles dedefensa.org  5 min #224227

« Rage Against the War Machine »

 Journal dde.crisis de Philippe Grasset

« Rage Against the War Machine »

16 février 2023 (15H30) - Il m'est arrivé de parler de Diana Johnstone, à plusieurs reprises et avec affection. On peut en lire là-dessus, notamment le  29 août 2020. Nettement à gauche mais essentiellement antiguerre, contre cette horrible  politiqueSystème qui ravage le monde, elle a toujours cherché à tenter de rassembler les deux tendances "antiguerres", les deux "antiwars", celle de la gauche antiSystème et adversaire du parti démocrate, et celle du parti libertarien comme l'était un Justin Raimondo. Cette fois encore, Johnstone, qui n'a cessé de pleurer le mouvement antiguerre du début du siècle (contre la guerre en Irak), s'y remet à nouveau.

C'est désormais une vieille histoire, où la France s'est particulièrement illustrée. C'est l'histoire d'une impuissance et d'une paralysie ; c'est l'incapacité des droites et des gauches prétendument hors-Système, c'est-à-dire échappant en principe au dogmatisme-Système et au conformisme-Système des grands partis de l'establishment, différant sur nombre de problèmes mais qui devraient logiquement se retrouver dans une lutte antiSystème, - leur incapacité, presque névrotique, dégoûté, pathologique jusqu'à en dégueuler, à se retrouver ! Toutes les tentatives en France ont été couronnées ignominieusement d'échecs retentissants, - si même il y eut véritablement "tentative", ce dont je doute tout aussi véritablement. Le cloisonnement des milieux intellectuels capables d'inspirer de tels rassemblements en renonçant à quelques-uns des privilèges qu'ils ont à l'intérieur du Système est tout simplement prodigieux, d'une parfaite étanchéité. Quelques mots-clefs, - comme "fascisme", "racisme", "intolérance", "démocratie", "autocratie", parfois même "communisme", etc., - suffisent à régler la question, comme autant de réflexes d'autant de Pavlov que nécessaire. Que dire en plus, dans cette période où le conformisme antirusse est du niveau à la fois tribal et inquisitorial, la réflexion d'un Q.I de 0,25, l'audace de la pensée au refus d'exposer son petit doigt de pied au contact d'un filet d'eau bio réchauffé au soleil du changement climatique ?

Tout cela, je m'en explique, était surtout dit pour la France, qui n'a jamais été d'une aussi remarquable bassesse quant à l'esprit critique et la liberté de l'esprit. Le carcan intellectuel que le "pays de la liberté" et "le pays de l'intelligence" à la fois a réussi à s'imposer à lui-même est une œuvre maîtresse, quelque chose qui est proche d'une certaine perfection diabolique. La situation aux USA est un peu différente.

Il est assuré qu'il existe une sorte de folie aux USA. Elle touche aussi bien les extrêmes du wokenisme que les extrêmes de la politiqueSystème, des universités au Congrès et à la Maison-Blanche, avec le soutien affectueux d'une presseSystème à vous couper le souffle dans le sens du simulacre et du mensonge. Mais il subsiste des franges de ces mouvements de la gauche et de la droite hors-Système qui firent quelques belles quoique brèves sorties entre 1999 et 2007. Rien à voir avec les années 1960, mais tout de même...

D'autant, cela, qu'il semble s'amorcer, alors que la folie de Biden et de son NordStream-band (Sullivan, Blinken, Nuland, les trois instigateurs du sabotage à l'incitation directe du président) atteint des sommets de bouffe avec l'aventures des ballons extraterrestres, - voir et écouter le succulent Christoforou-Mercouris sur le sujet,  ce 15 février, du meilleur cru à mon goût, - qu'il semble s'amorcer disais-je certains mouvements, voire réflexes vitaux de résistance... Disons qu'une esquisse d'aube précaire autoriser à espérer que des "réflexes vitaux" pourraient se faire jour. On en a déjà parlé avec les quelques jeunes parlementaires du 'Freedom Caucus', avec  un Matt Geitz qui a cette fantastique formule, - "fantastique" au pays du conformisme exceptionnaliste, - de la nécessité de « gérer le déclin » (des USA).

La gauche courageuse, dont le site 'ConsortiumNews' est un de ses ports d'attache, essaie d'aller dans le même sens d'arrêter cette folie ukrainienne et se trouve donc au cœur de la manifestation antiguerre, droite-gauche, organisée le dimanche 19 février à Washington. Marchera, marchera pas ?Johnstone ne se fait aucune illusion, nous non plus et moi pas davantage.

Mais écoutez, c'est bien simple et c'est si évident : il n'y a plus d'espoir, donc inutile de craindre d'être déçus... Nous en sommes à un tel degré de folie-bouffe, de catastrophisme-ridiculissime, - c'est le moment de se payer quelques néologismes de bon poids, - qu'il ne nous paraît vraiment plus nécessaire d'espérer quoi que ce soit pour entreprendre jusqu'à la possibilité de l'accomplissement des plus grandes ambitions. Même l'espoir est devenu ridicule, inutile et encombrant, spéculation pour perdre son temps et user notre belle intelligence imaginative. Mais il y a les temps où nous sommes, comprenez-vous ?

Nous sommes dans des temps explosifs, c'est entendu, - boum-boum-boum, vous voyez ? - mais explosifs dans le sens d'un feu d'artifice, d'une pétarade multiple ; - où n'importe quoi peut partir en fumée et en poussière à la fois ; - où tout est super-verrouillé avec des verrous qui pourraient s'avérer marcher à l'envers et vous ouvrir toutes grandes les portes de la prison sur initiative d'un ministre multisexuel déguisé en maton grand-chic, proclamant à plein poumons à destination du moutard-morveux dont ce pays est 'la ville dont le prince est un enfant', - "Ca y est, c'est verrouillé, plus personne ne peut sortir !"... Ils ont tellement fait de simulacres en se regardant dans la glace, que la glace est devenue simulacre elle-même, et qu'ils prennent des glaces déformantes pour le reflet de la réalité, et qu'ils peuvent désintégrer leur simulacre en voulant le verrouiller.

Vous voyez ?

C'est pourquoi je vous invite à lire le texte de Diana Johnstone, qui montre le même optimiste roboratif et absolument infondé que moi qui suis si pessimiste, et qui se garde bien d'en perdre l'énergie vitale qui importe. Vous lisez son texte à partir de 'ConsortiumNews'  du 14 février, - et la manif, quel que soit son résultat, porte le bel et beau nom de « Rage Against the War Machine » ("Fureur contre la Machine de la Guerre", ou plus généralement 'Révolte contre le Système").

PhG - Semper Phi

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16/02/2023 dedefensa.org  6 min #224228

« Rage Against the War Machine »

Se soulever ensemble

Diana Johnstone

Un groupe de personnes qui ne sont pas d'accord les unes avec les autres sur beaucoup de choses se sont en fait réunies pour organiser un grand rassemblement anti-guerre à Washington dimanche prochain. Je dis bravo !

Dans une nation aussi divisée que l'est aujourd'hui les États-Unis, un grand rassemblement de personnes qui sont d'accord les unes avec les autres sur tout est difficilement imaginable.