Pour le chef de la diplomatie russe, les événements de Géorgie «ressemblent beaucoup au Maïdan»
«Cela ressemble beaucoup au Maïdan de Kiev» : c'est ce qu'a déclaré le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, alors qu'il était interrogé ce 10 avril par la chaîne russe Perviy kanal au sujet des manifestations de ces derniers jours en Géorgie qui ont poussé le parti au pouvoir à renoncer à un projet de loi sur le financement étranger des ONG. Le ministre russe faisait alors référence au coup d'Etat de Maïdan, soutenu par l'Occident en Ukraine en 2014.
Sergueï Lavrov a ajouté : «Il ne fait aucun doute que la loi sur l'enregistrement des ONG qui reçoivent un financement étranger représentant plus de 20% de leur budget n'était qu'un prétexte pour lancer, en réalité, une tentative de coup d'Etat».
Cette comparaison avec le coup de Maïdan avait été formulée également par le président du parti au pouvoir en Géorgie, Rêve géorgien, au sujet des manifestations contre le projet de loi sur les ONG. «L'Ukraine, au final, a perdu 20% de son territoire» après ces événements, avait-il également affirmé, dénonçant en outre l'action de «radicaux».
Des manifestations aux slogans pro-UE, antirusses et soutenues par des chancelleries occidentales
En tout état de cause, des symboles et slogans en faveur de l'Union européenne et hostiles à la Russie ont été observés durant les mobilisations contre le projet de loi géorgien, et celles-ci ont reçu le soutien public de plusieurs chancelleries occidentales. Le 9 février encore, le porte-parole du département d'Etat américain, Ned Price, a fait savoir que Washington «saluait» le fait que le pouvoir géorgien renonçait au projet de loi sur le financement des ONG, tout en appelant Tbilissi à le «retirer complètement».
De son côté, la Russie «n'interfère pas dans les affaires intérieures de la Géorgie», a souligné le porte-parole du Kremlin ce 10 mars. Il a en outre rappelé que Moscou n'avait «rien à voir» avec le projet de loi géorgien que ses détracteurs en Géorgie ont comparé à une loi russe de 2012.
Pour rappel, le projet de loi géorgien au cœur de la polémique, dit «Sur la transparence de l'influence étrangère», proposait que les ONG financées à plus de 20% par des fonds étrangers s'enregistrent comme «agents de l'étranger». Le parti Rêve géorgien, majoritaire au Parlement, a annoncé le matin du 9 mars qu'il retirait le texte, après plusieurs jours de manifestations émaillées de heurts avec les forces de l'ordre et de tentatives d'entrée dans le Parlement à Tbilissi. Or, bien qu'ils aient obtenu gain de cause, les manifestants ont de nouveau battu le pavé de la capitale géorgienne le soir du 9 mars.