19/03/2023 reseauinternational.net  26 min #225769

Le nazisme, système immunitaire de l'Europe

par Bertrand Hedouin

En remarque préliminaire, la photographie de tête est un joli petit résumé de contre quoi se bat aujourd'hui la Russie.

Selon notre habitude en Occident, nous nous réjouissons de nos analyses quotidiennes portant sur la Russie et le conflit Russie-OTAN en Ukraine. Comme cela peut paraître étrange, nos analyses qui peuvent être quelquefois très poussées, très intéressantes et très bien sourcées n'en restent pas moins des analyses euro-américaines pour des oreilles et des synapses euro-américains.

Ainsi, je tente de proposer des traductions d'articles et d'émissions russes en français. Ce travail est très chronophage et il n'est pas possible de fournir des éléments tous les jours.

Oui, l'article pourra paraître long, et c'est pourtant le seul chemin pour réellement comprendre les événements.

Vladimir Solovev en pleine explication (©smotrim.ru)

Je vous propose ci-après la transcription et la traduction de cinq interventions dans l'émission « Soirée dominicale » (« Воскресный Вечер ») de Vladimir Soloviev du dimanche 05 mars 2025.

Sur les principaux canaux internet sous supervision occidentale, en comprenant YouTube, cette émission a, depuis, était censurée. Nous aurons compris que la censure indique le grand intérêt des émissions ou autres écrits pour le public en général. Si ça ne plaît pas, c'est que certaines choses dérangent. Si des choses dérangent, cela veut dire que l'on peut s'approcher de certaines vérités et que le système en place est touché. L'Euro-Amérique présente un système et une pensée relativement uniformes.

Vous pouvez, à ce jour, regarder l'émission en russe sur :  all-make.net. C'est à partir de cette diffusion que les temps dans l'article sont pris en compte.

Sinon :  smotrim.ru

Elles nous exposent très bien la russophobie qui « a pris le pli » dans les pays de l'Euro-Amérique au moins chez nos dirigeants-consultants financiers très peu politiques dénommés quelquefois Président de République, sans parler des populations lobotowokées qui ne se pressent pas toujours de tenter de comprendre ce qu'on leur fait avaler en termes d'information.

L'émission dure en tout 2 heures et 49 minutes. J'ai choisi de traduire l'intervention de cinq personnes autour du sujet de la « russophobie » (vous savez, l'antisémitisme du XXIe siècle). Il s'agit de :

• Maria Zakharova, Directrice du Département de l'information et de la presse du Ministère des Affaires Étrangères de la Fédération de Russie - (1:24:18 - 1:28:42) ;

Igor Markov, Député du Conseil Suprême d'Ukraine, VIIème circonscription - (2:04:01 - 2:15:00) ;

Vladimir Kornilov, Rédacteur politologue à l'agence de presse RIA Novosti - (2:15:01 - 2:22:42)

Kirill Vychynski, journaliste ukrainien-russe, personnalité publique. Depuis 2019, il est Directeur exécutif de l'agence d'information « Russie aujourd'hui » et membre du Conseil près le Président de la Fédération de Russie pour le développement de la société civile et des droits de l'homme, poste jusque-là occupé par Valeri Fadeïev. Il a été arrêté en mars 2018 par les services secrets ukrainiens pour trahison étatique et est relâché dans le cadre d'un échange de prisonniers entre la Russie et l'Ukraine en septembre 2019 - (2:30:33 - 2:36:14) ;

Vladislav Chouryguine, expert militaire, membre du Club d'Izborg (think-tank russe fondé en 2012 par le célèbre écrivain et journaliste russe Alexandre Prokhanov qui réunit des membres défendant le patriotisme et l'existence d'une identité nationale russe au sein de l'eurasisme) - (2:36:57 - 2:42:12).

Tous ces intervenants russes et ukrainiens sont renommés et reconnus au moins pour leurs études et analyses « scientifiques » de l'actualité.

***

Commençons par une remarque de Maria Zakharova portant notamment sur les talents de réalisation des films d'information britanniques en lien avec la Russie.

Notre petite Macha, enfin... (©discover24.com)

Maria Zakharova : En ce qui concerne Salisbury (1), il est très important pour tous ceux qui se demandent aujourd'hui où se trouve le vrai, où trouve-t-on des orientations, qui veulent savoir où sont ces compas grâce auxquels il nous est possible d'avancer en matière d'information.

Je prends en exemple cette histoire qui a eu lieu il y a déjà cinq ans.

Dans ce cadre, l'Occident aura monté et réalisé un fake global, une grosse campagne globale vulgaire de désinformation. Une histoire a été imaginée du début à la fin avec ses personnages tous inventés, tout de suite inculpés et pour lesquels a été prononcé une sentence et la condamnation de notre pays.

Cinq ans après, on ne sait pas où sont passés les Skripal, aucune preuve des événements n'a été montrée, aucun document n'a été fourni en réponse aux questions que l'on a posées officiellement. Face à cette histoire toute montée, notre pays a réagi vivement afin d'obtenir explications et preuves et s'est battu pour la vérité.

(À la question posée par Vladimir Soloviev de savoir si le père Skripal est encore vivant ou pas) : La partie britannique dissimule cette information avec soin, comme l'endroit où ils se trouvent, leur état de santé et, plus généralement ce qui s'est passé depuis.

Toute cette histoire était nécessaire afin, premièrement, de créer méthodiquement un terrain informationnel contre la Russie. Deuxièmement, afin de se débarrasser des diplomates russes qui travaillaient à l'ambassade de Londres et qui produisaient un travail de très bonne qualité en respectant toutes les règles internationales.

Enfin, il fallait tout simplement former une opinion publique en maintenant en permanence à flot ou, au contraire, je dirais, en réchauffant, en ravivant ce feu de la russophobie.

Voilà ce vers quoi ils se sont dirigés avec méthode parce que faire éclater au niveau global en un jour la russophobie n'est pas quelque chose de possible. Cela fait longtemps qu'ils développent les stratagèmes pour ce faire.

Il s'agit d'un côté du système mis en place contre la Russie.

Il y a un autre côté. Vous vous rappelez certainement de l'affaire Navalny. Cette histoire a été cousue du même fil, sur le même modèle, selon les mêmes principes et la dramaturgie, de même, s'est développée d'elle-même. (...)

On ne peut pas fermer les yeux sur cette histoire, ni sur celle de Navalny et les autres précédemment (Litvinienko... - NdT). Les personnes concernées sont des gens concrets, qui existent, ce sont des citoyens concrets. Grâce à l'affaire Skripal, il a été possible de mystifier tout une histoire avec de réelles personnes.

Les conduites de gaz qui sont aujourd'hui dans la mer Baltique, dans une zone qui est de la responsabilité des pays environnants, zone bourrée de technologies, notamment de matériel militaire, de recherche, etc. Et là, comme ça, tout à coup, ça explose, on ne sait pas pourquoi (2)...

Selon nos paradigmes, dès lors que la vie d'un citoyen est menacée, cela exige de nous la plus grande attention et des enquêtes minutieuses.

Chez eux, c'est différent. Pour ce qui concerne les conduits Nord Stream, leur philosophie les porte à faire attention au financier, on parle de millions de Dollars à devoir rembourser dans l'affaire par les assurances. C'est pour eux le plus important. C'est ainsi qu'ils ont pu déraper.

En revanche, ils n'ont pas su, pas pu falsifier cette histoire, parce qu'il s'agit d'entreprises, de compagnies d'assurance, parce que c'est beaucoup d'argent, que ce sont des infrastructures, des obligations internationales et beaucoup d'autres choses encore.

Comme pour l'affaire Skripal, ils font vivre des personnages, des citoyens russes, ukrainiens qui, tous, n'ont absolument rien à voir avec l'affaire mais font, en revanche, vivre des séries captivantes proposées comme des tabloïdes à succès britanniques, puis allemands.

***

Nous continuons avec Igor Markov. Il représente très bien le Russe ou l'Ukrainien, très direct, respectueux de l'autre, mais que l'on ne peut prendre indéfiniment pour le gentil bête sous peine de devoir ensuite se mettre à l'abri. Son ton engagé le confirme.

Igor Markov dans l'émission de Soloviev (©popcorn.politeka.net)

Igor Markov : Je voulais justement parler aujourd'hui du sort malheureux de cette pauvre Ukraine. Nous savons que Zelensky a radié l'Ukraine, nous savons que les États-Unis ont radié l'Ukraine.

Vous savez, il est difficile de faire des pronostics quand il n'est pas possible de comprendre entièrement l'intention et les objectifs finaux de notre direction, à la différence des Américains qui ont clairement déclaré leurs objectifs : anéantir la Russie, partitionner la Russie, lui imposer une défaite stratégique. Pour le moment, nos critères de victoire restent encore un peu flous. J'espère qu'à une certaine étape de l'opération spéciale, ils seront formulés.

Je considère qu'il ne s'agit pas d'une guerre entre la Russie et l'Ukraine, il s'agit de la confrontation entre la Russie et les États-Unis.

Les États-Unis se servent d'un État qu'ils occupent. Les premières victimes de cette occupation sont les Ukrainiens.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, nous avons également libéré l'Ukraine, la Slovaquie, Varsovie et la Pologne et encore d'autres pays européens. Nous ne disions pas que nous combattions, pas exemple, contre les Polonais, les Tchèques ou les Ukrainiens. Nous disions combattre l'Allemagne nazie.

Aujourd'hui, nous devons simplement dire que nous combattons contre les États-Unis, nous sommes directement confrontés aux États-Unis. Tant que nous n'aborderons pas les relations sous cet angle, en confrontation directe avec les États-Unis, le cauchemar en Ukraine ne finira pas. Il peut durer très longtemps, il y aura une guerre de proxies, comme vous l'avez dit dans l'émission, les Polonais sont déjà sur le terrain en Ukraine et d'autres vont suivre...

Nous devons, enfin, créer une menace directe pour les États-Unis.

Dans ce cadre, je veux indiquer quelle est la principale différence entre notre système politique et celui des Américains.

En Russie, comme en Chine également, nous savons quelles personnes prennent les décisions et nous les voyons. Nous savons qui, dans notre pays, prend les décisions ultimes.

Aux États-Unis, nous ne voyons pas ces gens et nous ne savons pas qui ils sont. Ils sont derrière les coulisses. Ils sont de ce fait protégés par tout un système de sûreté qui est représenté par le Président des États-Unis. Au regard du Président actuel, ils pourront toujours avancer que cet homme est devenu fou.

Pour éviter d'être confronté à ce jeu, nous devons leur créer une menace directe.

Mon sang, réellement, bout quand on voit bien que les gars en Ukraine ne veulent pas se battre contre nous. Mais ils ont organisé là-bas un tel système d'occupation que les gars n'ont aucune chance d'y échapper (3).

Ils ne peuvent rien faire. On les prend, on les jette dans l'arène, sur le front et ils se font tuer, se font passer dans le hachoir à viande.

Dans l'émission précédente, on a raconté comment ils avaient tué un malade psychiatrique aveugle seulement parce qu'il était citoyen russe. Ils l'ont tué en prison.

Comprenez-vous à quelle horreur nous avons affaire ? (...)

Ces derniers temps, une seule chose m'a calmé. Je ne m'en fais pas, la situation est telle que nous devons changer intérieurement. Nous n'avons pas d'autre choix ou cela pourrait très mal tourner pour nous. Alors nous allons changer.

Je comprends que cela puisse être dangereux de commencer à toucher aujourd'hui au système administratif. Mais si on a peur d'y toucher aujourd'hui, nous serons demain obligés de quitter le pays à cause de ces mêmes fonctionnaires. (...)

Dites-moi, Vladimir (Soloviev), nous parlons aujourd'hui de la confrontation avec l'Occident, de la confrontation avec les Américains, mais est-ce que ce sont les Américains qui forcent nos fonctionnaires à voler et à saboter ? Ils les obligent en leur mettant un pistolet sur la tempe ?

Ce système doit changer. Nos ennemis profitent de nos faiblesses et nous permettons cela. Je ne veux pas à présent m'impliquer totalement dans cette affaire mais nous devons modifier notre système et changer intérieurement. La clef se trouve en notre intérieur. (...)

Pour continuer. Il y a quelques semaines, en Ukraine, il y a eu des événements qui sont passés quasi-inaperçus. Et c'est d'après moi très significatif.

Il y a quelques semaines, pour la première fois de l'histoire, l'Ukraine a pris une décision de justice lui permettant de démolir une église orthodoxe. Je souligne bien, non pas s'emparer de, mais démolir une église orthodoxe (4).

Cette décision est symbolique, d'autant plus qu'il s'agit de l'église de la Dormition de la Vierge de Kiev.

Il s'agit de la première église en pierre de l'histoire de la Rous kiévienne (avant la Russie - NdT). Cette église a plus de 1000 ans. Elle a été détruite. En 2007, elle a été remise sur pied. Je fais partie de ceux qui ont financé les travaux de réhabilitation.

Ils ont décidé de démolir l'église.

À ce propos, je voudrais m'adresser aux Ukrainiens, à ceux qui, aujourd'hui, combattent. Est-il possible que vous ne compreniez pas ce qui se passe aujourd'hui ? Vous pouvez nous haïr (5), vous pouvez haïr Poutine, vous pouvez détester le Patriarche Cyrille, mais vous ne pouvez pas détester celui pour qui vous priez.

Aujourd'hui, ils ne vont pas réserver un domaine à l'Église orthodoxe. Nous nous trouvons à une étape intermédiaire. Ils montrent clairement que nous assistons à la volonté de détruire entièrement l'Église orthodoxe (russe) en Ukraine (6). À la différence de la Russie, l'Ukraine n'est pas un État pluriconfessionnel, c'est un pays majoritairement orthodoxe.

Aujourd'hui, Biden est arrivé en Ukraine et a tout de suite été voir les schismatiques (7).

Le catholique est allé voir les schismatiques, vous ne pouvez pas ne pas comprendre cela. Comme nous, vous priez le Christ Sauveur. C'est pourquoi je peux comprendre que la propagande fonctionne à plein tube et en permanence pour ceux qui se retrouvent dans ce capharnaüm, mais regardez bien avec lucidité ce qui est en train d'arriver.

Réfléchissez bien, pensez vers quoi on est en train de vous mener.

***

Ci-après, le grand journaliste russe Vladimir Kornilov nous montre avec quelques exemples l'absurdité de l'information anglaise avant tout concoctée seulement et seulement pour que la russophobie s'étende dans le monde. L'Anglais reste toujours et encore psychédélique. Pas d'évolution de l'homme. Quand cela concernait les Cure ou encore les Smiths (8) ou les soirées dansantes arrosées et un peu chaudes de Boris Johnson, why not ? Mais quand des millions de vies humaines sont concernées...

Vladimir Kornilov (©volga-day.ru)

Vladimir Kornilov : Vous avez posé la question en début d'émission : « L'Ukraine est en passe de disparaître ? Qu'est-ce qu'il y aura à sa place ? »

Vous savez, ce qui me frappe, c'est que tous les jours nous pouvons lire de nombreuses publications dans les médias occidentaux décrivant ce qui se passe sur les fronts en Ukraine. Mais cette question pratique, personne ne se la pose ni ne la pose.

Que va-t-il advenir des Ukrainiens ? Vont-ils rester ? Vont-ils quitter le territoire ukrainien ? Combien de millions de personnes ont déjà fui le territoire et combien ne reviendront pas, comme beaucoup de réfugiés ukrainiens l'affirment aujourd'hui ?

Les médias tentent tout simplement de ne pas aborder la question.

Par exemple, la revue The Economist s'est posée la question de savoir ce qui allait se passer avec les Russes, ils analysent la situation démographique de la Russie qui n'est effectivement pas la meilleure. Ils publient plein de fakes à propos des pertes sur le front, des centaines de milliers de Russes auraient déjà disparu.

Je ne parlerai même pas du fait qu'ils aient laissé passer inaperçu que quelques millions de personnes se sont ajoutées depuis peu à la population russe avec les territoires ukrainiens récemment retournés à la Russie.

Sans compter les millions d'Ukrainiens qui ont fui le conflit et se sont réfugiés en Russie.

La situation démographique en Russie leur importe plus que la situation démographique en Ukraine à propos de laquelle ils devraient quelque peu s'inquiéter.

Mais le destin de l'Ukraine et des Ukrainiens ne les intéresse absolument pas.

Aujourd'hui, un des principaux titres du journal The Sunday Times, donc le Times du dimanche (9) est : «   Poutine a volé nos enfants et les a envoyés en camp ». Ils se sont inquiétés du sort des enfants ukrainiens, ils écrivent que des milliers, peut-être des dizaines, voire des centaines de milliers d'enfants ont été emmenés en Russie, ont été enlevés.

Ils ressortent l'histoire de quelques mamans de Kherson, quand les bombardements ont commencé... Le Times fait en sorte de ne pas mentionner qui a commencé à bombarder l'été dernier la ville de Kherson, parce qu'il leur faudra alors indiquer que ce sont les Ukrainiens. Vous vous rappelez qu'il y a eu alors des évacuations massives, principalement d'enfants et de vieillards.

Avec l'accord de leurs parents, les enfants ont été emmenés dans des camps pour enfants en Crimée. Il est parfaitement décrit comment les enfants ont été contents de se retrouver à la mer, avec les dauphins. Tout va bien, tout est génial. Et cela s'appelle « enlèvement d'enfants ».

Ensuite, ils disent qu'entre Kherson et les enfants se sont installés les soldats des forces armées russes, non pas des Ukrainiens mais des Russes.

Maintenant, les parents des enfants concernés ne peuvent pas rejoindre leurs enfants. Pour cela, ils sont obligés depuis l'Ukraine de faire un détour par la Pologne, les Pays baltes, puis de traverser la Russie pour prendre leurs enfants qui se trouvent en Crimée, puis de refaire la route en sens inverse pour rentrer à la maison.

Cela s'appelle « enlèvement d'enfants ». Ils en sont même arrivés à faire des parallèles avec l'enlèvement des jeunes filles chrétiennes syriennes pour esclavage sexuel. Ils disent que c'est autre chose mais n'en font pas moins le parallèle.

De nouveau, ils ne disent pas que c'est l'Ukraine qui interdit aux gens de se rendre dans les territoires retournés aujourd'hui à la Russie. C'est l'Ukraine qui a monté cette barrière.

Ils tentent de présenter tout cela comme l'enlèvement en masse d'enfants ukrainiens. Nous en avons même sauvé, des enfants ukrainiens, certains avaient perdu leurs parents, nous les avons sorti des décombres.

On se rappellera de l'histoire de Kira Obedinskaïa que Zelensky a essayée d'utiliser en tentant de montrer qu'on avait enlevé une jeune fille à Marioupol. Ses parents sont morts dans les décombres de leur immeuble et nos soldats russes ont sauvé la jeune fille, les médecins de Donetsk l'ont guérie. Cela s'appelle « enlever des enfants » ?

Selon la version de Zelensky, dans le dernier numéro du Sunday Times, ils considèrent que les Russes ne devaient pas s'en charger, qu'il fallait tout simplement laisser l'enfant sous les décombres, un petit enfant ukrainien, un enfant qu'ils considèrent ukrainien. En fait, la petite est de Marioupol (10).

Ce qui prouve également que le Sunday Times ne se représente absolument pas la situation réelle en Ukraine. Ces mamans de Kherson disaient de toute évidence à la journaliste qui écrivait son papier que les jeunes filles qui se trouvaient en Crimée parlaient en russe. Ils se sont trouvés offusqués que les enfants ukrainiens en Crimée parlent russe.

À Odessa comme à Kherson, aucun habitant ne se demande quelle langue parler. Tout le monde parle russe. Mais ma journaliste devait souligner : « Regardez, oh ! mon Dieu ! En Crimée, tout se passe en russe. Quelle horreur ! ». Elle n'a pas écrit que les parents parlent tous également en russe.

Revenons au destin de l'Ukraine, de sa démographie qui n'inquiète de toute évidence personne. Vraisemblablement, l'escort-girl de soutien dont on a beaucoup parlé dans les médias, peut-être justement du fait de la situation démographique en Ukraine, ne voulait, en fait, que l'améliorer. Il est écrit qu'elle accomplit une tâche importante. Elle a pu aider des soldats dans des situations difficiles.

Cela est appelé maintenant « tâche importante ».

Pour terminer, on remarque que la haine du Russe croît, les cas d'agressions pour haine des Russes en Grande-Bretagne, remarquait la chaîne Sky News, avait fortement augmenté.

À ce propos, le Ministère de la Défense de la Grande-Bretagne a publié qu'ils avaient donné pour missions à deux écrivains de romans américains absolument dénués de talent d'écrire plusieurs récits sur l'avenir de la guerre, de présenter à quoi le paysage va ressembler.

J'ai lu ces récits. Par exemple, dans dix ans, dans l'Antarctique, pendant l'armistice entre la Russie et la Grande-Bretagne, un match de football est disputé. Évidemment, les Russes boivent de la vodka, ils sont cybernétiquement modifiés.

L'important de tout ça est qu'ils ont accordé un budget pour ce faire. J'ai regardé quelles transformations cybernétiques avaient été appliquées aux Russes. Ils n'ont absolument aucune vue de l'avenir et ne disent pas à quoi le soldat du futur ressemblera.

L'unique objectif, leur but unique est de disperser le plus de russophobie dans le monde. C'est à cela que sont dédiés d'importants moyens budgétaires en Grande-Bretagne. C'est leur seul objectif.

Kirill Vychynski (©tehnowar.ru)

Kirill Vychynski : Tout ce que viennent de dire mes collègues auparavant entre, pour moi, dans le thème dont nous avons beaucoup discuté cette semaine avec mes collègues du Conseil de développement de la société civile et des droits de l'homme.

Nous avons parlé de la russophobie.

Pour reprendre ce que disait mon collègue à propos du projet de démolition de l'Église orthodoxe en Ukraine. Non pas que cette église n'entre pas dans le paysage ukrainien, mais elle appartient à l'Église Orthodoxe 'Ukraine (EOU) (pour rappel, il s'agit toujours de la seule Église orthodoxe canonique en Ukraine - NdT) qui est partie essentielle à l'Église Orthodoxe Russe (EOR). C'est une église russe, c'est pourquoi ils la démolissent.

Aujourd'hui, en Angleterre, le nombre d'infractions à la loi pour cause d'agression de Russes a été multiplié par quatre depuis le début de l'Opération Spéciale. En Estonie, la russophobie est très prégnante. Tadeusz Morawiecki (Premier Ministre polonais actuel) en parlait encore récemment. Il y a à peu près un an, il a dit qu'en Pologne, la russophobie était devenue le « mainstream » de la société. C'est-à-dire que c'est dorénavant devenu un lieu commun.

La discorde entre les nations au XXe siècle avait atteint un extrême. On se disputait au marché en faisant nos courses, avec les voisins qui se rappelaient leurs différentes nationalités. Mais là, l'événement est global.

Quand Igor (Martov - NdT) dit que nos hauts- fonctionnaires ne remarquent pas cette russophobie, il me semble que cela ne concerne pas seulement nos hauts fonctionnaires, mais aussi une grande quantité de personnes qui ne prennent pas en compte et ne comprennent pas une chose simple : dorénavant, le monde a tellement changé, la russophobie est devenue en Occident un événement global, une global trend.

Ils veulent tuer du Russe. Regardez ces salauds qui ont attaqué des civiles à Briansk. Le terrorisme n'a pas de nationalité. Le terrorisme est une idéologie. Ils n'ont pas tué des militaires ou des représentants de l'État qui aimaient organiser certains événements, ils ont tué des Russes. Peu importe quelle était la nationalité des terroristes, ils se sont chargés de concrétiser leur idéologie.

Et nous réagissons à cela comme si c'était un fait quotidien banal. Nous avons beaucoup parlé cette semaine avec des juristes afin de lancer dans notre jurisprudence une qualification de la « russophobie » comme phénomène d'excitation de haine, d'animosité, de discrimination non pas sur le sang mais sur leur appartenance au « monde russe », à la communauté de ceux qui parlent russe, à l'appartenance à un espace culturel russe commun.

En 2019, pour mon compte, j'ai subi un choc. Je reviens un peu en arrière. Après être sorti de prison, je me suis retrouvé pour la première fois non plus dans ce qui était encore l'Ukraine avant la prison, mais en Russie. Je me suis retrouvé à Donetsk où j'ai discuté avec le directeur de l'université de la ville.

Je lui disais : « Mais pourquoi vous ne partez pas ? » (11). « Mais comment je partirais ? Tout le monde ici vit dans le « monde russe ». Nous sommes à l'avant pour défendre le monde russe ». Pour moi, donc pour un type qui vivait jusque-là en Ukraine, le mot « monde russe » était injurieux, c'était une définition de l'ennemi.

Je me suis remis en question et ai finalement reconnu que cette personne avait effectivement raison.

Et cette guerre contre le « monde russe », c'est précisément ça, la russophobie. Il faut qualifier la russophobie. Il faut ajouter dans le Code Pénal un article à ce propos.

Mais chez nous, en Russie, il y a plein de juristes compétents qui considèrent que l'on pourra adapter la loi à chaque cas individuel d'extrémisme russophobe.

Cela ne concerne pas des cas individuels, c'est une idéologie qu'il faut combattre pour notre existence. C'est un des fondements du nazisme, il faut le dire le plus clairement et le plus franchement possible. Pour moi, nos compatriotes qui se trouvent à l'étranger doivent savoir que nous comprenons qu'ils peuvent être menacés. Là où ils se trouvent, nous sommes prêts à les défendre en s'aidant de tous les éléments en possession, notamment juridiques, pour les défendre, ou au moins tenter de les défendre.

Tant que nous ne comprendront pas que le monde a profondément changé, que la réalité a changé, quand la russophobie est un élément de beaucoup de processus politiques en Occident, non seulement, la guerre va continuer mais, de plus, à chaque nouveau problème, c'est la russophobie qui va porter le conflit. Aujourd'hui, c'est l'Ukraine, demain, ce seront les Pays baltes, la Pologne et ainsi de suite...

L'idéologie est en place. Tout le monde est connecté à cette idéologie. Si nous ne parlons pas de cela maintenant, ici, nous ne comprendrons pas face à qui nous nous trouvons.

Au regard de nombreux éléments, la guerre va de toute évidence perdurer parce que nous ne voyons pas l'ennemi, nous ne nous le représentons pas dans toute sa masse. On pense à des cas individuels la plupart du temps alors que...

Vladimir Soloviev : Comment nos gars appellent ceux contre lesquels ils se battent ? Les Allemands. Nous combattons les Allemands. Il n'y a plus d'Ukrainiens sur le terrain en Ukraine depuis longtemps. Des Polonais, des Anglais, ils ont tous prix le nom collectif « les Allemands », les Deutsch. On voit une marée de symboles nazis, une marée. Je suis allé voir les « Musiciens » (groupe Wagner), ils m'ont fait voir leurs trophées de guerre, les galons pris sur les manches des uniformes. Nous combattons le Reich.

Kirill Vychynski : C'est précisément ce qui symbolise la russophobie. Que le galon soit nazi, allemand, qu'il représente une organisation militaire ukrainienne nazie (les Azov and Co - NdT), peu importe. C'était les mêmes pendant la Première puis la Seconde Guerres mondiales. Ceux des formations militaires qui allaient au combat, décorés de gallons étaient contaminés.

***

Nous finissons ci-après notre retranscription de l'émission de Vladimir Soloviev avec l'intervention de Vladislav Chouryguine qui nous parle du système immunitaire européen.

Vladislav Chouryguine (©sheynin.ru)

Vladislav Chouryguine : Pour finir sur les propos de mon prédécesseur Kirill Vychynski, je voulais simplement dire, répéter, que le nazisme était le système immunitaire de l'Europe. À chaque fois que la domination de l'Europe est an danger, elle se met à générer le nazisme comme des lymphocytes. Elle ne peut faire autrement. C'est ainsi que tous les tabous s'effacent, sur les SS, sur tous les crimes qui ont été commis auparavant. Attendons encore un tout petit peu et Hitler aura eu en fait raison, il avait pris le bon tournant de l'histoire. (...)

Aujourd'hui, j'ai évidemment très envie de remercier chaleureusement nos « Musiciens », nos bataillons, nos aviateurs, à l'adresse de tous nos gars qui, en ce moment, finissent de prendre d'assaut Artyomovsk et qui avancent vers Kremennaïa, et partout.

Mais le plus important, je veux parler d'autre chose. Il existe un commandement lorsqu'il y a prise d'assaut : « Sois conscient de te rapprocher encore plus du danger ».

Cela signifie que quand tu perces une ligne pour avancer, tu dois savoir non pas que le vent te soufflera toujours dans le dos pour te porter et qu'il fera toujours beau. Tu dois considérer que tu vas mener un assaut qui sera très difficile.

Voilà, le printemps a commencé (en Russie, le printemps commence le 1er mars - NdT) et de très difficiles combats nous attendent.

Nous savons aujourd'hui que la première Brigade (12) des forces « ukrainiennes » s'est regroupée, nous savons que les livraisons d'armements se terminent, nous savons que Zaloujny, le chef des forces armées ukrainiennes, s'est rendu à plusieurs reprises en Pologne où ils organisent avec l'OTAN toutes sortes d'exercices, exactement comme en juillet dernier et en août.

Ils préparent avec l'OTAN et les Américains les plans et étudient les possibilités d'attaque. Toutes les ressources sont prises en compte, ils font des modèles mathématiques, ils font tout pour trouver la brèche par laquelle ils pourront s'engouffrer lors d'une attaque.

Je n'ai aucun doute que nous nous y préparions également, mais, de nouveau, il faut comprendre que ce ne sont pas nos généraux qui doivent s'y préparer, pas seulement nos soldats sur le front.

Beaucoup va se décider selon ce que nous faisons, de nous tous dépendra ce qui va se passer réellement sur le terrain. Cela va dépendre de nos hauts fonctionnaires. Je viens de lire aujourd'hui un article écrit par un expert militaire qui indique qu'il a fallu huit mois pour confirmer un projet de développement qui a fini par être validé par le Ministère de la Défense.

Jusqu'à présent, aucun investissement n'a été effectué. Les hauts fonctionnaires ont, au départ, gelé le projet pendant quatre mois, puis ils ont pris ensuite deux mois pour le valider. Ensuite, il s'est trouvé qu'ils n'étaient pas encore prêts à payer en avance. Cela ne tient pas au fait que les prix étaient trop élevés, ils étaient d'accord avec les prix proposés, mais ils ne sont pas prêts à payer en avance. Finalement, ils ont décidé de reprendre tout depuis le début. Cela s'appelle sabotage. Nous devons contre cela appliquer les lois contre le sabotage.

Nous avons déjà proposé un décret pour prendre le contrôle de toutes les entreprises qui ne répondraient pas aux commandes. Avec les entreprises, c'est plus simple. Elles ne peuvent pas s'enfuir. Mais avec les hauts fonctionnaires, les gredins, ils sont beaux mais que peut-on faire ? Ils arrivent au travail et sont assis du matin au soir, des mois entiers ils ne font rien et soudain ils jettent de l'argent pour acheter des boussoles d'artillerie qui peuvent manquer dans les bataillons.

Que peut-on faire dans cette situation ?

Devants nous, de très difficiles épreuves nous attendent et nous devons en sortir parce que le prix, je ne parle pas ici de la possibilité d'un échec, mais le prix est très élevé. De cela dépend si l'Occident va reculer dans cette guerre parce que l'on comprend que maintenant, tout se joue sur le terrain.

Si l'Occident n'arrive à rien, ils vont alors modifier leur stratégie, leur approche.

Au contraire, s'ils réussissent quelque chose, ils vont mettre en marche à fond toute la machine de propagande pour prouver qu'ils n'auront pas versé de l'argent pour rien. Et il faut également donner ces 130 avions que l'Ukraine a déjà demandés, il faut donner des missiles de longue portée parce qu'on va frapper encore plus loin et il faut faire pression sur la Russie et, par conséquent, dans ce cas, nous allons vers quelque chose de très long. Peut-être allons-nous devoir abattre des hauts fonctionnaires après avoir tiré certaines conclusions.

Aujourd'hui, il est très important d'économiser une de nos plus importantes réserves. Je parle de nos bataillons, de nos « Musiciens ».

Prochainement, ce sont nos « réserves en or » qui vont contrer les attaques que nous allons subir. Il faut leur donner la possibilité de rester en bon état, de se faire remplacer, de se reposer. Des conscrits militaires doivent pouvoir les remplacer. Je pense que partout, nos voisins sont très bons et font très bien la guerre. Nous devons être prêts.


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