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Le ministre israélien des Finances Bezalel Smotrich.
«Il n'y a pas de Palestiniens car il n'y a pas de peuple palestinien» : le ministre israélien des Finances et chef du parti ultranationaliste HaTzionout HaDatit, Bezalel Smotrich, s'est fendu d'une nouvelle déclaration hautement polémique.
Le minitre israélien, lui même colon, reprenait ainsi les propos de Jacques Kupfer, militant sioniste franco-israélien, lors d'une cérémonie à sa mémoire à Paris dans les Salons Hoche, un luxueux centre de réception près des Champs-Elysées, le 19 mars. Son commentaire a été accueilli par des applaudissements et des acclamations de la part du public, comme en témoigne une vidéo relayée sur les réseaux sociaux.
«Savez-vous qui sont les Palestiniens ?», a poursuivi le ministre pour étayer son propos. «Je suis Palestinien», a-t-il lancé, mentionnant sa grand-mère née il y a 100 ans dans la ville de Metula, dans le nord d'Israël, et son grand-père, un Hiérosolymitain de la 13e génération, comme étant les «vrais Palestiniens».
«Après 2 000 ans d'exil, les prophéties de Jérémie, d'Ezéchiel et d'Isaïe [prophètes de la Bible hébraïque] commencent à se réaliser et Dieu tout-puissant rassemble son peuple : le peuple d'Israël retourne chez lui après 2 000 ans d'exil et d'errance», a-t-il affirmé.
«Il y a des Arabes autour qui n'aiment pas cela, alors que font-ils ? Ils inventent un peuple fictif et prétendent à des droits fictifs sur la terre d'Israël, seulement pour combattre le mouvement sioniste», a-t-il ajouté.
Le Premier ministre palestinien condamne des «propos incendiaires»
Ces propos selon lesquels «il n'y a pas de peuple palestinien et que celui-ci est une invention des 100 dernières années est une preuve irréfutable du racisme de l'idéologie sioniste extrémiste []... du gouvernement israélien actuel» de Benjamin Netanyahou, a déclaré le Premier ministre palestinien Mohammad Shtayyeh à l'ouverture du Conseil des ministres palestinien, condamnant des «propos incendiaires».
Entré au gouvernement fin décembre après un accord entre HaTzionout HaDatit et le Likoud, le ministre de Benjamin Netanyahou est un habitué des sorties controversées. Fin février, Bezalel Smotrich avait notamment appelé à «anéantir» le village palestinien de Huwara, en Cisjordanie occupée, après que deux jeunes colons y ont été tués. Leur mort avait entraîné des représailles violentes de colons qui avaient attaqué le village et incendié des bâtiments. Les propos de Bezalel Smotrich avaient suscité des réactions indignées à Washington, Paris ou à l'ONU, poussant le ministre à concéder qu'il avait «mal choisi» ses mots.
Sa venue en France avait par ailleurs suscité l'indignation de la Ligue des droits de l'homme (LDH), selon qui le ministre israélien n'était «pas le bienvenu» en France en raison de sa personnalité «arabophobe, homophobe, ultra-colonialiste».
Le 13 mars dernier, son voyage à Washington avait également déclenché des manifestations : des centaines d'opposants s'étaient ainsi rassemblés à proximité de l'hôtel Grand Hyatt où Bezalel Smotrich prononçait un discours à l'occasion d'une convention de l'association Israel Bonds.