MEMO, 13 mai 2023. Alors que l'occupation israélienne prétend ne viser les chefs militaires de la résistance palestinienne, les photos et les témoignages de terrain dans la bande de Gaza montrent que les assassinats ont également causé la mort de dizaines de civils palestiniens, dont des femmes et des enfants.
Yossi Klein, un écrivain du journal israélien Haaretz, écrit : " Il n'y a rien de tel que tuer des enfants pour rapprocher les cœurs et les esprits. Au cours des 18 dernières semaines, les Israéliens se sont battus, incapables de trouver quoi que ce soit qui les rapproche. Puis sont arrivés les meurtres des enfants dans la bande de Gaza et nous sommes à nouveau des frères, après tout. "
Klein ajoute dans un article traduit par Arabi21 : " Les barrières sont tombées, on a oublié les conflits. Yair Lapid a posé une main consolante sur l'épaule de Benjamin Netanyahou, pendant que Benny Gantz penchait la tête vers May Golan, et c'était surprenant que la Knesset toute entière ne se lève pas comme un seul homme pour entonner spontanément Hatikva. Il faut bien l'avouer, tuer des enfants est le plus odieux des crimes. Il n'y a pas de crime plus indigne, c'est en cela qu'il est méprisable et qu'il a du pouvoir. Il a un effet dissuasif, il est efficace et fait couler du sang frais et neuf dans nos artères. "
Klein note : " Si quelqu'un avait le moindre doute sur le fait que l'armée de l'air est forte et menaçante, le meurtre des enfants prouve qu'il est trop tôt pour en faire l'éloge. C'est fort, c'est terrifiant et c'est face à une armée d'environ 30.000 soldats qui n'ont pas les moyens de mener des combats aériens ", soulignant que : " Le meurtre d'enfants et le bombardement de civils sont plus dissuasifs et plus efficaces que n'importe quelle 'banque de cible', le tristement célèbre 'effondrement' d'immeubles ou toute tentative d' 'éradication des fondements du terrorisme une fois pour toutes.' "
L'écrivain déclare : " Tuer des enfants est conçu pour causer de la douleur, pour frapper l'endroit le plus sensible de tous. Il n'est pas conçu pour arrêter le terrorisme ; il est conçu pour dissuader les terroristes et nous rendre heureux. Quand Itamar Ben-Gvir parle d' " un coup douloureux ", j'imagine qu'il fait précisément référence à cela. En fait, il devrait changer son slogan électoral - non pas " 50 terroristes morts pour chaque missile ", mais plutôt " 50 enfants morts pour chaque missile ", notant que tuer des enfants Palestiniens est une démarche efficace gravée dans la mémoire de l'opinion publique israélienne.
Klein souligne : " Les photos d'Ali Izzeldeen, huit ans, et de sa sœur Miar, âgée de 12 ans, sont impossibles à oublier. Elles ressemblent trop à nos propres enfants - après tout, tout le monde connaît un enfant du même âge - et la pensée que nous les avons tués ne devrait pas nous donner de répit. Ces pensées continueront toujours de nous hanter parce que ces images ne sont pas le résultat d'un simple faux pas. Ce n'est pas comme si un pilote arrivait, montait dans un avion, tuait n'importe quel nombre d'êtres humains sans nom, sans visage et revient pour le déjeuner. Ici, avec les enfants morts de Gaza, ce sont des images qui le hanteront toute sa vie et apparaîtront dans ses cauchemars. Je suis sûr que pendant la formation des pilotes, ils préparent les cadets à une telle situation - un cas dans lequel leur conscience personnelle est en contradiction avec leur devoir professionnel. "
Ces aveux israéliens pourraient être publiés à temps. Ils rendent l'armée d'occupation responsable d'avoir commis de violents massacres contre des civils palestiniens, en particulier des enfants, sous prétexte de dissuader la résistance palestinienne, qui a fait la preuve, dans toutes ses opérations, de sa supériorité morale sur l'occupation en évitant de cibler les femmes et les enfants. Contrairement aux Israéliens - de leur propre aveu.
Article original en anglais sur Middle East Monitor