par Martial Cadiou
La France repose toute entière, aujourd'hui comme hier, sur une royauté cachée, parodiée par le Prieuré de Sion à travers la mise en place d'une mystagogie néo-mérovingienne postulant une descendance charnelle du couple Jésus et Marie-Madeleine. (1)
Cette royauté dissimulée et confidentielle se destinerait à confluer avec le courant initiatique auquel s'abreuvera le fameux « 515 » dantesque, vénéré par le roi René d'Anjou.
La nécessaire complémentarité de la royauté cachée et de la papauté cachée répondait dialectiquement mais en mode inversé à l'alliance dévoyée de la royauté visible incarnée par le roi Philippe Le Bel et de la papauté visible de Clément V, œuvrant de concert dans la chute de l'ordre du Temple.
Si la papauté cachée débuta en mai 1390, la royauté cachée, elle, prit naissance en 1392 lorsque le pouvoir légitime fut enlevé à Charles VI lors de sa crise de folie dans la forêt du Mans. Une émanation du prophète Élie (2) fera irruption et le condamnera à l'errance psychiatrique. Ce représentant de la fonction éliaque ne fut pas poursuivi et s'évapora dans la forêt.
Le chroniqueur des Quatre premiers Valois l'appelle curieusement « un messager à visage défiguré » et lui fait déclarer à Charles VI : « Roi, si tu entres dans la forêt, il te mésadviendra... si tu vas plus avant, tu es mort. »
Faisant fi des avertissements de cet inquiétant personnage, Charles VI s'engouffra dans les méandres de la forêt, la selva oscura de Dante, pour en ressortir fou après avoir décimé quatre hommes et attenté à la vie de son frère Louis d'Orléans qu'il pensait être l'instigateur de ce traquenard.
Il faut dire que beaucoup d'éléments plaidaient en faveur de cette suspicion. Louis d'Orléans avait confié à un moine proche de Pedro di Luna, l'épée, le poignard et la dague de Charles VI, pour qu'il les consacrât au Diable. Récupérés, le roi tomba en catalepsie.
André Breton dans son « Histoire secrète de l'Histoire de France », Tome 1, p.178, Éd. Presses de la Cité nous laisse entendre que c'est Isabeau de Bavière et Louis d'Orléans qui réglèrent de concert cette funeste rencontre de la forêt du Mans. Un homme de haute taille, couvert de haillons, ayant la tête et les pieds nus cria d'une voix terrible : « Ne va pas plus loin, noble roi, car tu es trahi. »
L'expédition de Charles VI avait pour raison de mettre au pas le Marquis de Craon, confident de Louis d'Orléans. Le marquis de Craon avait eu le malheur de trahir Louis d'Orléans en racontant à Valentine Visconti, femme de Louis, que le duc était l'amant d'Isabeau. Valentine fit des reproches à son mari qui mit Isabeau au courant de la trahison de Craon. Isabeau chassa alors le marquis de Craon du palais. Averti de sa disgrâce, le marquis partit se réfugier chez son ami le duc de Bretagne.
Ramené sur Paris, la reine Isabeau donna une grande publicité à l'événement, afin que Charles VI fut obligé de quitter le pouvoir : « Un roi fou ne peut régner », déclarait-elle. Le duc d'Orléans inaugurait ainsi une succession ininterrompue de « rois cachés », attendant l'heure de se remanifester au grand jour, lorsque les temps seraient propices.
Louis d'Orléans était un familier d'ordres initiatiques relevant de « l'Initiation royale » ouverte sur le « Petit Magistère ». Il créa en 1402, l'ordre de la Rose où on y célébrait la Dame dont l'égérie était la poétesse Christine de Pisan et l'ordre du Porc-Épic fondé en 1394, à l'occasion du baptême de Charles, dont l'emblème fut celui de Louis XI. On avance aussi qu'il fut un proche de Nicolas Flamel (1330-1418) (3), l'alchimiste, Grand-maître de l'ordre de Sion qui serait selon Roger Facon lui ou son frère le véritable auteur du « Roman de la Rose » attribué à un certain Jean de Meung (cf. Roger Facon, « L'or de Jérusalem », p.84, Éd. Montorgueil)
Ses armes déroulaient le Chardon et l'Ortie et sa couleur, le vert, couleur éliaque. Primitivement, le « vert » de la Maison d'Orléans est dit « vert gai » et deviendra le « vert perdu » après la mort de Louis et la détention de son fils.
Le vert est la couleur attribuée à saint-Jean l'Évangéliste et à Élie, « le Verdoyant » en arabe. La couleur verte est aussi la couleur d'Hathor, de Vénus, déesse des Arts magiques, de Janus Bifrons, Ganesha et de Fraya, déesse de lumière dans la mythologie scandinave et hyperboréenne.
Il prit le loup comme emblème. Le loup est un animal très prisé dans l'anthroponymie germanique, synonyme de fidélité et de force.
De Du Guesclin, incarnation plénière de Perceval (4), il héritera d'une épée (« Excalibur » en mode graalique) dont se servit Jeanne. La veuve du connétable, Jehanne de Laval, remit cette arme à Louis d'Orléans, père de Jehanne. Jeanne entretint les meilleurs relations avec les Laval dont la grand-mère est la veuve de Du Guesclin, qui fut aussi le parrain de Louis d'Orléans. Elle lui offrit un anneau d'or, lien entre le premier et second sauveur du royaume.
Il est vrai que Louis d'Orléans était le filleul de Du Guesclin, et qu'il portait à son parrain une admiration sans bornes, au point de faire figurer sa statue dans la grande salle du château de Coucy, parmi les neuf preux.
Après l'assassinat de Louis d'Orléans peu après la naissance de Jehanne en 1407, sa veuve, Valentine Visconti, offrit l'épée à Pierre Clignet de Bréban, compagnon d'armes de Bertrand Du Guesclin, seigneur de Maconcourt, village proche de Domrémy, marié à la comtesse de Blois, fief vassal de la Maison d'Orléans. Ce dernier était le confident et l'ami du duc Louis, et il fut celui qui mit tout en œuvre pour le venger.
À la mort de Pierre Clignet de Bréban en 1428, sa veuve Isabeau de Ribaupierre, fit inhumer son époux dans la chapelle de Sainte Catherine de Fierbois qui a cette époque avait une très grande renommée dans la protection des hommes de guerre. Ainsi cette épée (5) fut déposée avec les autres armes du défunt près de sa sépulture.
Cette épée, ensuite, échut à Jeanne (6). Nous connaissons l'épisode de cette épée grâce aux minutes du procès de la Pucelle : « Quand j'étais à Tours ou à Chinon, j'envoyai chercher une épée dans l'église de Sainte-Catherine de Fierbois, derrière l'autel et aussitôt on la trouva, toute couverte de rouille. »
Cette légende doit s'entendre symboliquement comme la transmission d'une mission réparatrice dans une perspective graalique. Le Graal dispose de propriétés curatives reconstituantes lorsqu'il est retourné à un roi blessé.
Dans toutes les religions antiques, l'épée avec sa gaine et sa lame était considérée comme l'emblème de la divinité androgyne représentant le réveil de la nature ou le soleil de Noël. Aussi Brandelys était-elle apportée par une fille habillée en homme (pucelle-homme) vêtue aux couleurs de l'étendard des campagnes ou Beaucéant, qui était brun et lys, c'est-à-dire noir et blanc. Brandelys avait pour mission de transmettre au roi le secret de la charbonnerie, qui était d'aiguiser l'épée au moyen de l'eau, et de lui conférer le royal coin ou hache royale, symbole forestier de l'autorité suprême. Quant à Brandelys, indépendamment des cérémonies occultes du sacre, elle figurait tous les ans à Langres à la procession de la Bisse marque, ou marche du serpent, auquel elle tranchait la tête, pour en délivrer le royal coin champenois. Puis, elle était brûlée en grande pompe sous la forme d'un mannequin de jonc, à la fête des Rogations, à savoir au moment où la neige hivernale qu'elle représentait était fondue par le soleil printanier.
Il est probable que, dans l'opinion des cornards de Langres qui députèrent Jeanne d'Arc à Charles VII, la jeune Lorraine devait jouer son rôle légendaire sans plus d'éclat que celles qui l'avaient précédée et la suivirent. Elle devait porter au roi la hache et l'épée fleurdelisée, avec la maille du sacre ou don de joyeux avènement, qui était une arme bien plus efficace.
On doit à Louis d'Orléans la construction d'une chapelle à la cathédrale Sainte-Croix d'Orléans. C'est là, dit-on, que serait intervenue en 1401 donc, sous le principat de Louis d'Orléans, la fameuse « scission d'Orléans ». Faudrait-il voir dans la « scission d'Orléans » comme un préalable à une autre scission, autrement importante celle-là, qui allait donner naissance à la Réforme ?
Sa mort, le 23 novembre 1407, survenue dans la rue - au nom symbolique - Vieille du Temple, à Paris, arrangea aussi bien le duc de Bourgogne, Jean sans Peur, qui voyait en lui une pierre d'achoppement à ses visées politiques, que les partisans de Charles VI (7). L'assassinat traîtreusement de Louis d'Orléans (8) par des séides de la faction bourguignonne avec l'approbation de l'Université sonnera le glas de la royauté visible par l'attitude régicide du prince Philippe-Égalité. (9)
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Son fils, Charles d'Orléans fut le second titulaire de la royauté cachée. Après l'assassinat de son père, il prit les armes pour se venger du clan des Bourguignons. En 1410, Charles d'Orléans, se remaria avec Bonne d'Armagnac, fille de Bernard d'Armagnac ; le parti des Orléans devenant alors ceux des Armagnacs.
Le parti Armagnac c'est : Le Centre et le Midi, la paysannerie, les Franciscains, les Valois avec le Mont-Saint-Michel, Tournai, Orléans, Vaucouleurs.
Le parti anglo-bourguignon, c'est : L'Île-de-France, la Normandie, la Champagne, la hiérarchie ecclésiastique avec les Dominicains, les intellectuels de la Sorbonne, la majorité des juristes, de la bourgeoisie naissante et le Parlement.
Jeanne est surnommée la Pucelle d'Orléans. Normal, répètent en chœur les historiens bien-pensants puisqu'elle délivra Orléans le 8 mai 1429.
Pour invalider cette affirmation, il suffit de trouver un document qualifiant Jeanne de Pucelle d'Orléans avant cette date.
Il en existe plusieurs : à la date du 6 mars 1429 (fête de sainte Colette), le registre des Actes des consuls d'Albi, écrit en langue occitane, relate la rencontre à Chinon de Charles VII et la « Piuzella de Orlhiens », et une chronique espagnole intitulée Historia de la Poncella d'Orléans, imprimée en 1512 à Séville. De même, dans le mémoire qui décida le roi à accepter cette rencontre, l'archevêque d'Embrun, Jacques Gélu, appelle notre héroïne, cette fois en latin, « Puella Aurelianensis ». Il faut donc une autre raison pour justifier le surnom de Jeanne. Il n'y en a qu'une : Orléans était son patronyme puisqu'elle était la fille du duc Louis. (10)
Jeanne vouait, dit-on, un véritable culte à Charles d'Orléans, captif dans les geôles anglaises. D'ailleurs, la délivrance de Charles figurait dans la liste d'objectifs politiques de la Pucelle aux côtés : Délivrer la ville d'Orléans, bouter les Anglais hors de France, faire sacrer le roi à Reims.
La version officielle gomme la délivrance du prince d'Orléans.
Pourquoi ? Aurait t'-on soupçonné dans la forge du Diable que l'empathie de Jeanne pour Charles d'Orléans et vice-versa cachait peut-être des raisons familiales et/ou politiques ?
Lors de son procès, à l'audience du jeudi 22 février, « Jeanne a dit ensuite qu'elle sait bien que Dieu aime le duc d'Orléans (Deus diligit ducem Aurelianensem) et même qu'elle avait eu à son sujet plus de révélations que sur homme vivant, excepté celui qu'elle dit être son roi. » (Tisset, II, p.54)
En d'autres termes, Jeanne reconnaît être dépositaire de certains secrets sur la famille d'Orléans. D'ailleurs, cet attachement s'étendra à toute la Maison d'Orléans : Dunois, Jeanne d'Orléans, épouse du duc d'Alençon, Jean II.
On trouve d'autres témoignages de l'attachement de Jeanne pour Charles d'Orléans. La pucelle eut toujours l'œil et la pensée pour le prince Charles : « tousjours avoit l'ueil & sa pensée aux affaires du duc d'Orléans. » (Cagny, Quicherat, IV, p.11)
Ainsi, Perceval de Cagny, chroniqueur du duc d'Alençon, écrit : « Elle disoit que le bon duc d'Orléens estoit de sa charge, & où cas qu'il ne reviendroit par de ça, elle airoit moult de paine de le aler quérir en Engleterre. Et avoit très grant joye de soy employer ou recouvrement de ses places. Et à l'occasion de l'amitié & bon vouloir que elle avoit au duc d'Orléens, & aussi que ce estoit partie de sa charge, elle se fist très acointe du duc d'Alençon qui avoit espousé sa fille. » (Quicherat, IV, p.10)
Le Journal d'Antonio Morosini, grand commerçant de Venise, décrit le troisième point de la mission de Jeanne : « pour faire sortir à l'amiable le duc d'Orléans de sa prison d'Angleterre. Mais [...] sera chose malaisée à advenir sans très grande effusion de sang de part et d'autre ; et, finalement, si les Anglais ne consentent pas à rendre monseigneur d'Orléans par force, elle passera jusqu'en Angleterre et l'enlèvera en dépit d'eux. » (lettre du 30 juin 1429, III, p.97).
Si ce Charles d'Orléans était son demi-frère, cette dilection n'étonne plus. Si ce Charles d'Orléans était le second titulaire de la Royauté cachée alors cette empathie ne peut que renforcer l'idée que Jeanne croyait en l'existence d'une royauté parallèle, légitime mais autre.
Le discours officiel avec son escouade d'historiens faussaires se devra de discréditer l'existence de cette royauté parallèle en rognant son ascendance aristocratique pour la ravaler au statut de bergère de moutons ignorante à la manière d'une Bernadette Soubirous avec laquelle elle partage dans l'hagiographie et l'apologétique catholique de nombreux points communs !
Charles d'Orléans de sa prison anglaise lui manifestera une empathie réciproque (11) puisque Jeanne sera logée à Chinon chez Guillaume Bellier dans son logis du Coudray, conseiller ducal et futur bailli de Troyes. Jacques Boucher à Orléans, trésorier de Charles l'accueille par ses mots pleins de déférence : « Dame Jeanne, noble princesse, comment vous va ? Vous, soyez la très- bien venue. »
À Poitiers, elle dictera sa « Lettre aux Anglais » à l'hotel de la Rose chez Jean Rabateau, conseiller ducal. L'hôtel de Jean Rabateau, hôtel de la Rose tirait son nom d'une enseigne représentant une rose, qui pendait au-dessus de son entrée.
Charles d'Orléans lui fera même confectionner une livrée, un ensemble de vêtements aux couleurs de la Maison d'Orléans : « Nous vous mandons que la somme de treize escuz d'or [...] a esté paiée & delivrée ou mois de juing derrnier [...] pour une robe & une buque que les gens de nostre conseil firent lors faire & delivrer Jehanne la Pucelle estant en nostre ville d'Orléans... » (Quicherat, V, p.112)
Le vêtement est un condensé de la science médiévale. Guère étonnant à une époque où le vêtement signe une activité spirituelle, une reconnaissance politique et dynastique dépositaire d'une intention cachée.
Robert Ambelain rapporte qu'un de ses confrères a eu en main un document important : « une liste des frais engagés par la ville de Blois, sur ordre de Charles d'Orléans, en faveur de Jeanne et à l'occasion de son mariage avec Robert des Armoises, pièce datée de novembre 1436 » (cf. p.235). Mais cette pièce est maintenant disparue. Les traces de ces nombreuses subventions figurent dans les livres de comptes du banquier Côme de Médicis, son conseiller à Londres qui fut le plus puissant banquier d'Europe, très lié aux papes successifs qui le tinrent parfaitement au courant du déroulement de toute l'aventure de Jeanne.
Une autre pièce d'attachement de Jeanne à la Maison d'Orléans est fournie par l'anneau que Jeanne montra à Charles VII lors de l'entrevue de Chinon. (cf. André Cherpillod - Tome 2 - p.294)
Pierre de Sermoise (p.75) et Jean Bancal (p.224) pensent qu'il s'agissait de l'anneau que portait Louis d'Orléans lors de son assassinat. C'était une bague en or dont le chaton reproduisait les armes de la famille d'Orléans.
Cet anneau est en fait une chevalière en argent plaqué or de la première moitié du XVe siècle. Son plateau est à deux faces inclinées et gravées d'attributs ou initiales, une face pour la personne qui a offert cette chevalière, l'autre face pour la personne qui l'a reçue.
On remarque aussi, que sur chaque plateau, en plus des lettres initiales il y a trois barres, ou trois bâtons, symboles de simplicité et de dépouillement.
Ces bâtons ne sont-ils point un signe de reconnaissance et de ralliement des tertiaires franciscains ?
Ce qui signifierait que les deux personnes faisaient partie de cet ordre.
Sur l'une des faces inclinées du plateau, en plus des trois bâtons, on voit un grand « S ». C'est un monogramme formé par deux « C » inversés. Certains pensent à Colette de Corbie mais on peut aussi évoquer le S de la fraternité des adorateurs du Serpent.
Entre eux, les tertiaires avaient souvent coutume de s'appeler saint ou sainte. Aussi, ce monogramme, ce grand S peut signifier donc Sainte Colette de Corbie, associé aussi au grand « S » du Sauveur... ou Serpent. Il s'agirait de la chevalière qui, vraisemblablement du coté de la chapelle de Bermont, aurait été offerte par cette Colette de Corbie à Jehanne, lors de son initiation dans le Tiers Ordre Franciscain. Sur l'autre face inclinée du plateau, en plus des trois bâtons du Tiers Ordre, on voit les lettres initiales gothiques « A » et « P ». N'oublions pas qu'en ce XVe siècle, on écrit encore en latin ! Ces deux lettres, révèlent la véritable identité de Jehanne la Pucelle :« Aurelianensis Puella » ce qui signifie : « Demoiselle d'Orléans ».
De chaque bout du plateau, sont gravés d'un coté le « M » de Marie et de l'autre, une croix.
Au cours de son procès à Rouen, Jehanne la Pucelle déclara que cette bague avait touché sainte Catherine, l'une de ses voix. Il s'agit sans doute de la statuette en bois de sainte Catherine d'Alexandrie, toute empreinte de grâce et de douceur, conservée au château de Saumur, et ayant appartenu à Yolande d'Anjou.
On peut tenir pour assurer que Jeanne fut indéfectiblement liée à la Maison d'Orléans et la Maison d'Anjou dont les intérêts méta-politiques convergeaient. Convergences spirituelles avec leur attachement à la cause de l'Église d'Avignon (12) favorable à un Gallicanisme bien compris. S'ajoutait une défiance envers une Église de Rome devenue illégitime de par « l'Affaire » du Grand Schisme d'Occident et de cela, convergences politiques par le rejet de la mainmise anglo-bourguignonne sur le royaume de France. Le lien entre la « Sainte-Église » ou Église d'Avignon et Jeanne d'Arc s'inscrivant de plein droit à la mission de la France et donc à un « gallicanisme » véritable. Ceci explique peut-être cette phrase sibylline de Charles de Gaulle à son endroit : « Nul ne peut plus rien pressentir de nos destinées qui n'a, peu ou prou, pénétré son mystère. »