Le sommet du G7 à Hiroshima vient de se terminer. Avant même son commencement, certains experts ont qualifié la rencontre des dirigeants des puissances occidentales comme l'un des évènement s politiques les plus importants de 2023. Ces prévisions étaient probablement basées sur le statut des participants et l'espoir que de nouvelles décisions majeures seraient proposées.
Cependant, rien de tel ne s'est produit. De plus, si l'on regarde de près les déclarations finales et les résolutions de la rencontre, on pourrait penser qu'un sommet de responsables de l'Otan, un sommet de l'Union européenne ou un autre évènement impliquant l'establishment politique des pays occidentaux s'est tenu à Hiroshima.
En effet, la rhétorique des participants à de tels évènements n'a pas changé depuis un an. Le décor principal de ces rencontres, sous la forme du président ukrainien Volodymyr Zelensky, reste également inchangé.
En fait, le sommet n'a pas évoqué le développement économique, l'optimisation de la consommation d'énergie ou encore l'agenda écologique. Les problèmes de la faim, de l'approvisionnement en eau des pays souffrant constamment de sécheresse, la crise migratoire et la lutte contre les maladies épidémiologiques, ainsi que de nombreuses autres difficultés, pour lesquelles les pays occidentaux ont sans aucun doute d'énormes ressources et les connaissances scientifiques nécessaires, n'ont pas non plus été abordés.
Cependant, si nous mettons de côté les évaluations émotionnelles et éthiques du sommet et analysons ses décisions pratiques, nous pouvons affirmer que les pays occidentaux sont systématiques, déterminés et opérationnels dans leurs décisions visant quiconque représentant une menace à leur domination.
Comprenant d'où vient la principale menace pour eux, Washington et ses alliés se concentrent méthodiquement sur la résolution de la tâche principale d'aujourd'hui, à savoir la neutralisation de la menace de la part des acteurs extérieurs. Autrement dit, presque tous leurs efforts sont concentrés sur l'infliction d'un maximum de dommages à la Russie et à la Chine.
Dans ce contexte, les discussions sur la livraison d'avions militaires à Kiev et la formation de pilotes ukrainiens ainsi que l'intensification de la pression des sanctions semblent être des démarches logiques et cohérentes de la part de l'Occident.
C'est pourquoi ils continueront à prendre des mesures visant à minimiser les relations commerciales avec la Russie jusqu'à leur suppression totale, et ils continueront également à faire participer aux sanctions des représentants et des organisations d'autres pays qui travaillent avec la Russie. Dans ce contexte, il est évident que l'Occident intensifiera la pression sur les partenaires commerciaux de la Russie, y compris les pays des Brics, en particulier à l'approche du sommet du groupe en Afrique du Sud.
En observant le travail coordonné des pays occidentaux, on peut dire qu'un dialogue direct avec les dirigeants de ces pays est pratiquement impossible. Et la société civile des pays occidentaux devient la seule audience capable d'entendre les appels de Moscou, Pékin et d'autres capitales à former un monde multipolaire.
Alexandre Lemoine
La source originale de cet article est Observateur continental
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