08/08/2023 mondialisation.ca  10min #232247

 Les Japonais commémorent le bombardement d'Hiroshima sans nommer les États-Unis

Hiroshima : Une « base militaire » selon le président Harry Truman

Par  Prof Michel Chossudovsky

Il y a 78 ans. La première bombe atomique a été larguée sur Hiroshima « Une base militaire » selon Harry Truman.

La notion de dommage collatéral reste à définir. 100 000 civils ont été tués dans les sept premières secondes de l'explosion.

Michel Chossudovsky, Jour d'Hiroshima, le 6 août 2023

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Les dangers d'une guerre nucléaire ne font pas l'objet de débats et d'analyses dans les grands médias.

L'opinion publique est soigneusement induite en erreur. « Toutes les options sur la table ». Les armes nucléaires sont présentées comme des bombes pacificatrices.

Saviez-vous que les armes nucléaires tactiques ou les soi-disant mininukes avec une capacité explosive entre un tiers et six fois une bombe d'Hiroshima sont considérées, selon les scientifiques travaillant pour le Pentagone comme étant « inoffensives pour la population civile environnante parce que l'explosion se fait sous terre ».

C'est un mensonge.

Les États-Unis disposent d'un vaste arsenal nucléaire capable de faire exploser la planète à plusieurs reprises.

Le Monde commémore le 78e anniversaire d'Hiroshima et de Nagasaki (6, 9 août 1945).

Saviez-vous qu'Hiroshima était une « base militaire », et que lorsque la première bombe atomique a été larguée sur deux des zones les plus peuplées du Japon en août 1945, l'objectif était, selon le président Truman, de sauver la vie de civils innocents.

« Le monde entier remarquera que la première bombe atomique a été lâchée sur Hiroshima, une base militaire, afin d'éviter, dans la mesure du possible, la mort de civils lors de la première attaque.

« Le monde entier remarquera que la première bombe atomique a été larguée sur Hiroshima, une base militaire. C'est parce que nous voulions, dans cette première attaque, éviter, dans la mesure du possible, de tuer des civils lors de la première attaque. " (Discours radiodiffusé du président américain Harry S. Truman (9 août 1945) (transcription en français) ; Discours original en anglais :  President Harry S. Truman in a radio address to the Nation, August 9, 1945, starts at 05.15 (commence à 05h15).

La première bombe atomique a été larguée sur Hiroshima le 6 août 1945 ; la deuxième à Nagasaki, le 9 août, le même jour que le  discours radiophonique de Truman à la Nation, commence à 05h15.

Crimes contre l'humanité impunis, « dommages collatéraux ».

Selon les mots du président Harry Truman dans son journal (soulignement ajouté):

« Nous avons découvert la bombe la plus terrible de l'histoire du monde. C'est peut-être la destruction par le feu prophétisée à l'ère de la vallée de l'Euphrate, après Noé et sa fabuleuse arche…. Cette arme doit être utilisée contre le Japon… (Nous) l'utiliserons pour que les objectifs militaires, les soldats et les marins soient la cible et non les femmes et les enfants.

Même si les Japs (Japonais) sont des sauvages, impitoyables, sans pitié et fanatiques, nous, en tant que leader du monde pour le bien-être de tous, ne pouvons pas lâcher cette terrible bombe sur l'ancienne capitale ou la nouvelle. … La cible sera purement militaire… Cela semble être la chose la plus terrible jamais découverte, mais on peut la rendre la plus utile. »

(Président Harry S. Truman,  Journal, 25 juillet 1945)

Jusqu'à maintenant, le gouvernement américain n'a pas présenté ses excuses au peuple japonais, et les grands médias n'ont pas non plus reconnu qu'Harry Truman était un menteur et un criminel.

Le journal de Truman  du 25 juillet (voir ci-dessus) suggère qu'il ne savait pas qu'Hiroshima était une ville.

Avait-il été induit en erreur par ses conseillers sur le fait qu'Hiroshima était une base militaire et qu'il était acceptable de bombarder, ou se mentait-il à lui-même ?

Était-il stupide et ignorant ?

Tous les hauts gradés de l'armée américaine savaient qu'Hiroshima était une zone urbaine peuplée d'environ 350 000 habitants (1945).

Le texte complet de l'allocution radiophonique intitulée  Radio Report to the American People on the Potsdam Conference est disponible à la Bibliothèque et musée Harry Truman (« Harry Truman Library and Museum », Public Papers of Harry S. Truman) trumanlibrary.org, à l'université du Missouri aux États-Unis.

La référence à Hiroshima et à la bombe atomique a été mentionnée par Truman à la toute fin d'un long  discours radiodiffusé consacré principalement à l'Allemagne et à la Conférence de Potsdam.

Il est important de noter que les États-Unis ont choisi de larguer la bombe atomique sur Hiroshima au moment où les négociations de paix à Berlin étaient les plus avancées.

La deuxième bombe atomique a été larguée sur Nagasaki au retour de Truman à Washington.

( Écoutez l'audio (en anglais) du reportage radio de Truman de Potsdam le 9 août 1945, discours, vidéo audio d'Hiroshima)

 L'extrait concernant La bombe d'Hiroshima, commence à 05h15

Voici la transcription du discours radiodiffusé de Truman concernant la bombe atomique (c'est nous qui soulignons). Transcription en, PDF sur le site cvce.eu :

Le monde entier remarquera que la première bombe atomique a été larguée sur Hiroshima, une base militaire. C'est parce que nous voulions, dans cette première attaque, éviter, dans la mesure du possible, de tuer des civils lors de la première attaque. Mais cette attaque ne constitue qu'un avertissement de ce qui va suivre. Si le Japon ne capitule pas, des bombes devront être larguées sur les industries de guerre, ce qui entraîne, malheureusement, la perte de milliers de vies civiles. J'implore les civils japonais à quitter immédiatement les villes industrielles et de se soustraire à la destruction.

Je me rends compte de la signification tragique de la bombe atomique.

Sa production et son utilisation n'ont pas été entreprises à la légère par ce gouvernement. Mais nous savions que nos ennemis faisaient de la recherche. Nous savons maintenant que leurs recherches étaient sur le point d'aboutir. Nous savions quelle serait l'ampleur du désastre dans notre pays, dans tous les pays pacifiques, pour toute la civilisation, s'ils l'avaient découverte (la bombe) en premier.

C'est pourquoi nous nous sommes sentis obligés d'entreprendre les longs travaux de recherches et de production, incertains et coûteux.

Nous avons gagné la course de la découverte contre les Allemands. ((Il est clairement démontré que l'Allemagne nazie n'a jamais envisagé le développement des bombes nucléaires).

Ayant trouvé la bombe, nous l'avons utilisée. Nous l'avons utilisé contre ceux qui nous ont attaqués sans prévenir à Pearl Harbor, contre ceux qui ont affamé, battu à mort et exécuté des prisonniers de guerre américains, contre ceux qui ont abandonné toute volonté d'obéir aux lois internationales de la guerre. Nous l'avons utilisé pour écourter l'agonie de la guerre, pour sauver la vie de plusieurs milliers de jeunes Américains.

Nous continuerons à l'utiliser jusqu'à ce que nous ayons complètement détruit les forces qui permettent au Japon de faire la guerre. Seule une capitulation japonaise nous arrêtera.

La bombe atomique est trop dangereuse pour être lâché dans un monde sans loi. C'est pourquoi la Grande-Bretagne, le Canada et les États-Unis, qui détiennent le secret de sa fabrication, n'ont pas l'intention de révéler ce secret tant que les moyens n'auront pas été trouvés pour contrôler la bombe afin de nous protéger et de protéger le reste du monde, du risque de destruction totale.

Dès le mois de mai dernier, le secrétaire à la guerre Stimson, sur ma proposition, a nommé un comité au sein duquel le secrétaire d'État Byrnes était mon représentant personnel, afin de préparer des plans pour le contrôle futur de cette bombe. Je demanderai au Congrès de coopérer afin que sa production et son utilisation soient contrôlées et afin que sa puissance soit au service de la paix mondiale.

Nous devons nous constituer les dépositaires de cette nouvelle force – pour empêcher sa mauvaise utilisation et pour la conduire à servir l'humanité.

C'est une terrible responsabilité qui nous incombe.

Nous remercions Dieu qu'elle nous incombe plutôt qu'à nos ennemis; nous prions pour qu'Il puisse nous guider vers une utilisation allant dans Son sens et qui serve Ses fins.

(Président Harry Truman. Discours émis par radio depuis la Maison Blanche le 9 août 1945, à 22 heures.)

Michel Chossudovsky

Lien vers l'article original:

 globalresearch.ca

 Hiroshima : une « base militaire » selon le président Harry Truman, 6 août 2023

Cet article en anglais a été publié initialement le 5 août 2017

Traduit par Maya pour Mondialisation.ca

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À propos de l'auteur

 Michel Chossudovskyest un auteur primé, professeur d'économie (émérite) à l'Université d'Ottawa, fondateur et directeur du Centre de recherche sur la mondialisation (CRM), Montréal, rédacteur en chef de Global Research.

Il a entrepris des recherches sur le terrain en Amérique latine, en Asie, au Moyen-Orient, en Afrique subsaharienne et dans le Pacifique et a beaucoup écrit sur les économies des pays en développement en mettant l'accent sur la pauvreté et les inégalités sociales. Il a également entrepris des recherches en économie de la santé (Commission économique des Nations Unies pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPA), FNUAP, ACDI, OMS, gouvernement du Venezuela, John Hopkins  International Journal of Health Services ( 1979,  1983)

Il est l'auteur de douze livres dont The Globalization of Poverty et The New World Order (2003) –  La mondialisation de la pauvreté, America's « War on Terrorism » (2005) –  Guerre et Mondialisation, The Globalization of War, America's Long War against Humanity (2015).

Il collabore à l'Encyclopédie Britannica. Ses écrits ont été publiés dans plus de vingt langues. En 2014, il a reçu la médaille d'or du mérite de la République de Serbie pour ses écrits sur la guerre d'agression de l'OTAN contre la Yougoslavie. On peut le joindre à (email protected)

Voir en anglais :  Michel Chossudovsky, Notice biographique

 Articles de Michel Chossudovsky sur Global Research

Articles en français de  Michel Chossudovsky sur Mondialisation.ca

La source originale de cet article est Mondialisation.ca

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