25/08/2023 reseauinternational.net  4min #232950

 Sommet des Brics : La Russie, la Chine et l'Afrique du Sud en faveur d'une expansion du bloc pour favoriser un « ordre mondial multipolaire » et « inclusif »

Brics versus G7 : La bascule du centre de gravité du monde est actée à Johannesbourg

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par le général Dominique Delawarde

Au 1er Janvier 2024, 6 nouveaux pays rejoindront les 5 pays BRICS pour faire évoluer le monde vers un nouvel ordre multipolaire. L'expansion est donc plus importante et plus rapide que je ne l'imaginais.

Les BRICS qui ne se posent en ennemi de personne, contrairement à l'OTAN et au G7 qui n'hésitent pas à désigner nommément leurs adversaires (Russie et Chine) et à sanctionner de nombreux pays qui rechignent à se soumettre à leurs règles, ont initié une expansion progressive et prudente.

Sur 24 pays candidats à l'adhésion, seuls 6 ont été choisis pour rejoindre les BRICS dans 4 mois. Les autres pays, non encore retenus, ne sont pas oubliés pour autant. Ils feront partie du club des amis des BRICS en attendant d'être, à leur tour, admis dans le cercle encore restreint, des plus fervents soutiens de la multipolarité.

Cet engouement pour la multipolarité est incontestablement un camouflet pour l'hégémon US qui tente désespérément et par tous les moyens possibles, de conserver son leadership sur les affaires du monde.

La Russie, goguenarde, n'a pu s'empêcher de dresser une comparaison entre les BRICS à 5 + 6 et le G7, sans pour autant y ajouter la dynamique de plus en plus sévère, à l'œuvre depuis 1945, qui s'exerce inexorablement au détriment du G7.

 tass.com

On y apprend qu'au 1er Janvier 2024, les 11 pays BRICS occuperont 36% des terres émergées de la planète contre 16,1% au G7.

Ils compteront 45% de la population mondiale, contre 9,7% au G7.

Ils compteront 37,3% du PIB/PaPA de la planète, contre 29,9% aux pays du G7. Lorsqu'on sait que la seule comparaison pertinente des budgets de défense et de la capacité de résilience des États se fait en parité de pouvoir d'achat, il devrait y avoir là, pour les 7 pays les plus endettés du monde (G7), matière à s'interroger.

Les 11 pays BRICS détiendront 44,4% des gisements de pétrole contre 2,9% au G7. Et cela sans compter, évidemment, les pays «amis des BRICS» et de la Russie producteurs de pétrole (Iran, Venezuela, Algérie pour ne citer qu'eux.)

Les 11 pays BRICS contrôleront

38,3% de la production industrielle mondiale contre 30,5% au G7.

48,7% de la production de blé et 54,7% du Riz contre 18,1% et 2,6% au G7.

Les 11 pays BRICS produisent 79,2% de l'Aluminium mondial et 30,7% de l'Or contre 1,3% et 12,2% pour le G7.

À ceux qui n'ont toujours pas compris que la messe est dite, que l'occident US-UE-G7-OTAN-AUKUS perd chaque jour un peu plus la partie et ne se relèvera pas, que chaque nouvelle expansion des BRICS se fera au détriment des alliances occidentales (G7-OTAN-AUKUS), les quelques chiffres ci-dessus devraient donner un petit éclairage sur la suite inéluctable, à anticiper dès aujourd'hui, sans préjuger, bien sûr, des effets de la dynamique observée depuis 1945 à notre détriment et sans préjuger non plus des conséquences, pour les monnaies et les économies US et européennes, de l'abandon du dollar et de l'euro dans les transactions entre pays BRICS et sans doute au-delà.

«On peut débattre de tout, sauf des chiffres !»

Adieu donc à l'hégémonie US-UE-G7-OTAN-AUKUS. Bienvenue à la multipolarité et, pour les pays les plus chanceux et les gouvernances les moins serviles, bienvenue à la souveraineté retrouvée !

Le sommet Russie-Afrique de juillet et le sommet des BRICS d'Août 2023 auront été des victoires beaucoup plus importantes, pour la diplomatie Russe et la multipolarité, qu'une avancée de quelques kilomètres sur le front du Donbass. Ceux qui espèrent encore, envers et contre tout, une victoire du proxy de l'OTAN en Ukraine, devront chercher bientôt la porte de sortie la moins humiliante possible. Perdre la face aux yeux du monde est probablement ce qui pouvait arriver de pire à l'OTAN qui, hélas, n'a pas encore épuisé tout son potentiel de nuisance, tant pour l'Ukraine que pour l'Union européenne.

L'OTAN reste dangereuse car elle est dirigée par une brochette de néoconservateurs mondialistes «fous-furieux» qui pourraient, dans une montée aux extrêmes mal contrôlée, préférer un suicide collectif à une défaite humiliante.

 Général Dominique Delawarde

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