L'issue aurait pu être dramatique. Dans la nuit du mardi 26 au mercredi 27 septembre, 19 migrants ont été secourus alors qu'ils tentaient de traverser la Manche, à la suite d'une opération de sauvetage menée au large de la baie d'Authie, au sud de Berck.
Opération de sauvetage et d'assistance de dix-neuf personnes au large de la baie d'Authie (80) - Préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord
Préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord. Présentation de la préfecture et description de ses missions. Publication des avis nautiques et des communiqués de la préfecture.
Mardi dans la soirée, le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) Gris-Nez a été informé "qu'une embarcation de migrants avait pris la mer" à cet endroit. Il a alors engagé "le bâtiment d'expérimentation de guerre des mines Thélis de la Marine nationale pour vérifier l'état de cette embarcation", indique un communiqué de la préfecture maritime de la Manche et de la Mer du nord (Premar).
Au même moment, une patrouille de gendarmerie terrestre signale que cette même embarcation "s'est échouée et déchirée sur des rochers peu après sa sortie de la baie".
En attendant qu'on vienne les secourir, les naufragés avaient trouvé refuge "dans différents secteurs sur des rochers émergés". Un bateau du CROSS est finalement venu à leur hauteur, et a récupéré huit personnes ainsi que l'embarcation déchirée. Les 11 autres exilés ont été pris en charge à terre par les gendarmes et les pompiers.
Plus de 24 000 arrivées au Royaume-Uni
Malgré la multitude de mesures prises par Paris et Londres pour freiner les arrivées de Manche par petits bateaux, les exilés sont toujours très nombreux à risquer leur vie dans la Manche. Selon les chiffres des autorités britanniques, plus de 24 000 personnes sont arrivées au Royaume-Uni en traversant la Manche sur de petites embarcations depuis le début de l'année. Et ils sont plus de 109 000 depuis que le Royaume-Uni a commencé à comptabiliser ces arrivées en 2018.
Mais tous n'arrivent pas sains et saufs de l'autre côté du détroit. Mardi 26 septembre, le corps d'une Érythréenne de 24 ans a été retrouvé sur une plage de Sangatte. L'autopsie réalisée en France n'a pas permis de "déterminer avec certitude l'origine du décès", mais permet "d'exclure un décès par noyade", a indiqué le parquet de Boulogne-sur-Mer. "Les investigations se poursuivent au travers d'autres analyses", notamment des tissus du corps de la défunte, a précisé la même source.
"Nos équipes n'en peuvent plus d'être témoins de tant de violence. Les morts s'enchaînent et rien n'est fait pour réellement y mettre fin", a réagi Nikolaï Posner de l'association Utopia 56 suite à cette nouvelle. "Ce que nous voyons quotidiennement, c'est de la violence, de la souffrance et des morts", a-t-il ajouté.
Le 12 août, six Afghans de 21 à 34 ans ont aussi perdu la vie dans le naufrage de leur embarcation, en raison, selon les premiers éléments de l'enquête, d'"une avarie moteur". Selon plusieurs témoignages de rescapés recueillis par l'Ascia, l'association d'aide à l'insertion des Afghans dans la région, le naufrage s'est produit alors que des passagers tentaient de remettre du carburant en pleine mer pour relancer le moteur à l'arrêt. Un mouvement de panique aurait alors fait basculer l'embarcation, jetant à l'eau les migrants dont beaucoup n'avaient pas de gilets de sauvetage. Le bateau, lui, a été retrouvé crevé en mer.