Les arrivées s'intensifient dans l'archipel espagnol des Canaries. Vendredi 6 octobre, les Secours en mer espagnols ont indiqué que 518 migrants avaient débarqué dans ce territoire espagnol de l'océan Atlantique à bord de six embarcations.
Llegan a Canarias seis cayucos con 518 personas desde la media noche(Actualiza la NA5017 con nuevas llegadas de migrantes) Santa Cruz de Tenerife, 6 oct (EFE).- Seis cayucos con 518 personas a bordo han llegado a Canarias desde pasada med...
Selon une porte-parole des secours maritimes, trois embarcations avec, en tout, 275 personnes à bord ont accosté sur l'île d'El Hierro, la plus à l'ouest des Canaries. Deux autres bateaux sont arrivés sur l'île de Tenerife et un dernier sur l'île de Grande Canarie.
Les migrants originaires d'Afrique subsaharienne ont été pris en charge par les autorités espagnoles. Mais celles-ci sont confrontées depuis plusieurs semaines à une hausse importante des arrivées sur cet archipel situé au large des côtes nord-ouest du continent africain.
Mardi, 280 migrants étaient arrivés à bord d'une seule embarcation à El Hierro, soit le plus grand nombre de passagers jamais arrivés sur un seul bateau, selon les secours maritimes. Plus de 1 200 exilés ont débarqué sur cette petite île de 11 000 habitants depuis une semaine.
Ces arrivées massives ont conduit les autorités espagnoles à transférer dans la nuit de jeudi à vendredi près de 500 personnes depuis l'île d'El Hierro, où les autorités sont débordées, vers Tenerife, selon une correspondante de l'AFP présente sur place.
Sommet européen à Grenade
Cette nouvelle vague d'arrivées survient alors que les 27 membres de l'Union européenne (UE) sont réunis à Grenade, en Espagne, pour un sommet informel dont l'un des principaux thèmes sera l'épineux sujet de l'immigration, ajouté à l'agenda à la suite de l'afflux récent de milliers de migrants sur la petite île italienne de Lampedusa en septembre.
Mercredi, les ambassadeurs des pays de l'UE se sont mis d'accord sur un règlement clé de la réforme migratoire européenne, mettant en place un mécanisme de solidarité obligatoire entre États membres dans le cas où l'un d'entre eux est confronté à des arrivées "massives" de migrants, comme l'Italie l'a été récemment. La Pologne et la Hongrie ont voté contre le texte, tandis que l'Autriche, la Slovaquie et la République tchèque se sont abstenues.
Depuis quelques années, la route migratoire vers les Canaries est particulièrement empruntée en raison du durcissement des contrôles en Méditerranée. Les naufrages y sont fréquents, la traversée étant particulièrement dangereuse.
Hausse de 20 % des arrivées par rapport à 2022
D'après les derniers chiffres du ministère espagnol de l'Intérieur, l'archipel vu arriver 14 976 migrants entre le 1er janvier et le 30 septembre, soit une hausse de près de 20 % par rapport à la même période de 2022.
Des ONG font régulièrement état de naufrages meurtriers - dont les bilans non officiels se chiffrent, selon elles, en dizaines, voire en centaines de morts - dans les eaux marocaines, espagnoles ou internationales.
Depuis début 2023, 140 migrants sont morts ou ont disparu dans cette traversée, selon des données de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) reçues début septembre. L'ONG espagnole Caminando Fronteras qui, à la différence de l'OIM, s'appuie sur des appels d'urgence avec les clandestins en mer ou leurs proches, estime que 778 exilés sont morts ou ont disparu sur cette route migratoire au premier semestre.