par François Meylan
TERRORISME : Mon intervention de cette semaine sur le média NTD France.
Premièrement, le terrorisme est une industrie. Il y a des individus qui en vivent. Il y a des artificiers qui se vendent aux plus offrants. Pour autant, ni le concert des Nations unies ni le Tribunal international ne s'entende sur une définition arrêtée de ce qu'est le «terrorisme». Il est alors préférable de parler de violences politiques. C'est une méthode pour faire passer un message ; pour influer sur un rapport de force voire pour préparer le terrain à une action ultérieure de plus forte amplitude. Il faut alors se demander : à qui profite le crime ? Quel est le message ? Qui est le destinataire ? Qui est l'émetteur ? Dans tous les cas, aucune religion n'a la paternité du terrorisme. Des puissances occidentales ont plus d'une fois exercé les violences politiques et le font encore aujourd'hui. Et ne plus produire de fâcheux amalgames. L'islam n'a rien à voir avec le terrorisme. La communauté des croyants musulmans (l'ouma) qui se compose d'un peu moins d'un milliard d'individus est composée pour moitié d'Indonésiens et de Nigérians. Ensuite, on trouve des musulmans dans le Caucase et dans les Balkans pour ne nommer que ces régions du globe. Pourtant, nos médias mélangent tout : arabes ; musulmans ; islam ; djihadistes, etc.
Quant à la France qui a glissé dans les faits au stade de «dictature» déguisée cultive tous les ingrédients propices à une recrudescence des violences politiques... un président de la République très faible ; une politique étrangère illisible ; un climat de haine et de persécution au sein de sa propre population. La radicalisation en solitaire d'individus a comme catalyseurs la perte de sociabilité ; l'absence de perspectives et un stress permanent généré par un État défaillant qui ne cesse d'exiger des sacrifices de la part de ses concitoyens sans même être en mesure d'assurer en échange les missions régaliennes. Je finirai avec l'exemple de l'Italie qui combat le terrorisme comme elle combat les mafias. Parce que dans un cas comme dans l'autre il s'agit de crime organisé. L'idéologie n'étant qu'un alibi et un vecteur de recrutement. Au final, c'est toujours le pouvoir et l'argent qui priment.
source : « Le djihadisme est une invention occidentale ! » - François Meylan