20/11/2023 reseauinternational.net  4min #237605

De l'extermination des Palestiniens

Pastiche de Montesquieu («De l'esprit des lois», «De l'esclavage des nègres»).

par Alain Marshal

Si j'avais à soutenir le droit d'Israël à se «défendre» face à la population palestinienne à Gaza et en Cisjordanie, voici ce que je dirais :

Le territoire israélien étant trop exigu et trop vulnérable au cœur d'un Moyen-Orient hostile, et en déficit démographique face aux populations arabes indigènes, il est nécessaire de l'agrandir constamment par de nouvelles guerres de conquête, d'expulser toujours davantage de Palestiniens, et de défricher & purifier leur territoire au phosphore blanc.

L'économie mondiale n'étant pas au beau fixe, une bonne guerre permet de relancer l'industrie de l'armement du parrain américain d'Israël, tout en détournant le regard de sa débâcle en Ukraine.

Les Palestiniens sont basanés depuis les pieds jusqu'à la tête ; et certains ont le nez si épaté, qu'il est presque impossible de les plaindre. On ne peut se mettre dans l'esprit que D.eu, qui est un être très sage, ait mis une âme, surtout une âme bonne, dans un corps basané.

Il est si naturel de penser que c'est l'appartenance à la race juive qui constitue l'essence de l'humanité, que certains passages du Talmud, autorité incontestable pour les intégristes religieux du «peuple élu», placent les Goyim au rang des animaux.

Même si le récit des 40 bébés israéliens décapités par le Hamas a été rétracté, il a placé le monde dans un tel émoi qu'il justifie toutes les actions possibles et imaginables contre la population palestinienne à Gaza. Quant aux dizaines de bébés palestiniens prématurés morts à l'hôpital Al-Shifa après qu'Israël l'a pris d'assaut et a délibérément coupé l'électricité indispensable au fonctionnement de leurs couveuses, ils ne sauraient prétendre susciter ne serait-ce qu'une fraction de l'indignation mondiale pro-israélienne consécutive au 7 octobre. Au vu du taux de change en vigueur entre vies israéliennes et vies palestiniennes, ce serait la preuve d'un mépris inouï pour la valeur des vies humaines (celles qui comptent, s'entend).

Une preuve que les Palestiniens n'ont pas le sens commun, c'est qu'ils sont prêts à se sacrifier ainsi que toute leur famille et tous leurs biens pour leur cause, et à rester dans des camps de réfugiés des pays voisins pendant des décennies, ce génération après génération, au lieu de tourner la page de la Nakba (1948) et de la Naksa (1967), de s'intégrer dans leurs pays d'accueil et d'y refaire leur vie. Le progrès de la civilisation ne peut pas s'accommoder d'un tel ancrage passéiste, pas plus qu'il ne s'est accommodé de la hache de bronze et des tipis amérindiens. De leur côté, les Israéliens vivent avec leur temps : ceux qui le peuvent prennent l'avion vers l'Europe ou l'Amérique dès que les hostilités éclatent, et quant à ceux qui restent et sont déplacés à l'intérieur d'Israël, ils exigent d'être hébergés dans des hôtels étoilés et de ne pas être trop importunés par la guerre. Mais ils ont bien conscience qu'il s'agit d'un mal nécessaire à l'avancée de l'humanité des ténèbres de l'archaïsme et de l'ignorance vers la lumière du progressisme et de la modernité.

Rappelons que d'après la Bible, Pharaon, maître des Égyptiens, a fait périr tous les nouveau-nés juifs de sexe masculin afin d'empêcher l'avènement du Sauveur des Hébreux, Moïse. Si les musulmans ont vraiment un D.eu protecteur comme Ya.vé, il leur enverra un Sauveur, le prétendu «Mahdi», pour les secourir et réaliser un miracle tel qu'ouvrir les flots de la mer rouge. Le projet de déportation des 2,5 millions d'habitants de Gaza dans le Sinaï est justement une occasion rêvée pour éprouver la véracité de l'islamisme, religion des Palestiniens, et de les émanciper de leurs vaines superstitions (tout en hâtant la parousie du vrai Messie, le Machia'h).

Les juifs ayant été persécutés tout au long de leur histoire, si les habitants de Gaza étaient pleinement des hommes et non des «animaux humains», on commencerait à croire que les Israéliens, victimes hier, sont devenus aujourd'hui des bourreaux, et ont la cruauté d'infliger à un peuple les sévices inouïs qu'ils ont eux-mêmes subis. Quant aux dirigeants, peuples et médias occidentaux, qui soutiennent inconditionnellement Israël, ils bafoueraient le droit international, les droits de l'homme et l'humanité la plus élémentaire, alors qu'ils s'en affirment les champions, et perpétueraient aveuglément les crimes de leur passé colonialiste et génocidaire. C'est tout simplement inconcevable.

Des petits esprits exagèrent trop l'injustice que l'on fait aux femmes, enfants et bébés palestiniens, qui meurent effectivement par milliers (bientôt 20 000 morts et disparus) : car si leur vie à Gaza, immense camp de concentration, est de toute façon vouée à être misérable, et qu'aucun des 57 pays arabo-musulmans ne veut les accueillir ni même lever le petit doigt pour les secourir (si ce n'est les exceptions notables du Liban et du Yémen, autres candidats à l'annihilation), preuve que ce peuple est maudit et honni même par les siens, abréger leur existence par des bombardements massifs et indiscriminés n'est pas un acte de barbarie mais un acte de miséricorde et de pitié, qualités incarnées de manière exemplaire par Netanyahou et son gouvernement fasciste, de même que par la fine fleur des dirigeants occidentaux (Biden, Trudeau, Shunak, Macron).

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