Par MEE
Alors qu'une partie de la classe politique et de la communauté juive françaises ont jugé « indécente » la présence de La France insoumise à la cérémonie, les responsables du parti ont continué à dénoncer un « deux poids, deux mesures » avec la situation à Gaza
« Ces provocations n'ont pas leur place dans une cérémonie d'hommage national. » Par un 𝕏 tweet, le groupe parlementaire La France insoumise (LFI, gauche radicale) a dénoncé le comportement de Meyer Habib lors de la cérémonie d'hommage aux victimes françaises des attaques du Hamas en Israël le 7 octobre, organisée dans la cour d'honneur des Invalides à Paris.
Les images vidéo, qui ne permettent pas d'entendre ce que dit le parlementaire franco-israélien, le montrent en train de prendre à partie Manuel Bompard, le coordinateur de LFI, avant d'embrasser le président du Rassemblement national (RN, extrême droite) Jordan Bardella.
Ces provocations n'ont pas leur place dans une cérémonie d'hommage national.#7octobre
La veille, sur le plateau de CNEWS, Meyer Habib - qui avait qualifié la population palestinienne de « cancer » en octobre - s'était toutefois clairement 𝕏 exprimé contre la présence de LFI lors de la cérémonie, la taxant de « provocation ».
Depuis le début de la semaine, de nombreuses voix se sont élevées contre la présence des élus de la gauche radicale, arrivés aux Invalides 𝕏 sous les huées, reprochant essentiellement au parti de ne pas avoir voulu reconnaître le Hamas comme « un mouvement terroriste ».
Selon un sondage CSA pour CNEWS, Europe 1 et Le Journal du dimanche, publié mardi 6 février, 75 % des Français (59 % des moins de 35 ans, 80 % des 65 ans et plus) estiment que les élus LFI n'avaient pas leur place à cette cérémonie.
Des représentants de la communauté juive se sont aussi insurgés contre leur participation, que le protocole républicain ne peut leur refuser.
« Vous ne pouvez pas dire à la fois que ce qui s'est passé n'est pas un acte de terrorisme, est un acte de résistance, et venir rendre hommage aux victimes, il faut être cohérent », a 𝕏 estimé le grand rabbin de France Haïm Korsia sur TF1.
« Atterré »
Le président du Consistoire de Paris Joël Mergui a lui vu dans la présence des élus LFI « une insulte aux juifs, à Israël, à la résistance ».
« Quand on a l'indécence de laisser penser que c'est de la résistance, on pourrait avoir la décence de ne pas être présent face aux familles de victimes », a-t-il affirmé sur la chaîne Public Sénat, en faisant référence aux propos de la députée LFI Danièle Obono.
Celle-ci avait refusé, en octobre 2023, face à Jean-Jacques Bourdin, à l'antenne de Sud Radio, de qualifier le Hamas de « mouvement de résistance », puisqu'il « résiste à une occupation » pour « la libération de la Palestine ».
Cinq familles de victimes du 7 octobre, du collectif No Silence, qui veut « dénoncer les crimes sexuels commis par le Hamas et le silence qui les entoure », ont envoyé mardi 30 janvier un courrier à Emmanuel Macron pour lui demander d'exclure La France insoumise de l'hommage national, accusant le parti d'« absence de respect, de relativisme et de négationnisme », estimant par ailleurs qu'il porte « une très lourde responsabilité dans l'explosion de la judéophobie dans notre pays ».
Dans l'émission « Télématin » sur France 2, le député LFI du Nord Adrien Quatennens 𝕏 s'est dit « atterré par le traitement médiatique » réservé à son parti, qui porte selon lui « un message de paix ». « Nous avons été les premiers, le 7 octobre, à condamner les actes du Hamas, à dire notre compassion pour les victimes », a-t-il argumenté.
Sur les réseaux sociaux, ont notamment circulé des 𝕏 caricatures de Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale, et Manuel Bompard, représentés avec un bandeau du Hamas.
« Il faut rendre hommage à l'ensemble des Français et des Françaises, ou des Franco-Palestiniens/Franco-Israéliens qui sont morts dans crimes de guerre du Hamas comme les crimes de guerre de Netanyahou », a aussi 𝕏 défendu Mathilde Panot.
Les « destins » des victimes du Hamas « ne sont pas les seuls que le déchirement du Moyen-Orient continue de broyer dans cette tornade de souffrance qu'est la guerre », a pour sa part déclaré Emmanuel Macron, expliquant par la suite que « toutes les vies se valent, inestimables aux yeux de la France ».
« Au nom de quoi peut-on me nier le droit à l'émotion et au chagrin ? », a interrogé Manuel Bompard, en dénonçant le « deux poids, deux mesures » avec Gaza, où plus de 27 700 personnes ont été tuées depuis le début de l'offensive israélienne. Il a aussi réclamé un moment d'hommage semblable pour les ressortissants français qui y ont trouvé la mort.
L'Élysée prévoit de consacrer ultérieurement un « hommage » ou un « temps mémoriel » aux victimes françaises des bombardements israéliens à Gaza, mais ni la date ni le format n'ont été fixés.
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