08/02/2024 arretsurinfo.ch  6min #242401

L'Arabie saoudite dit non à la reconnaissance d'Israël en guerre à Gaza et dément les propos de l'administration Biden

Le secrétaire d'État américain Anthony Blinken était aujourd'hui en Arabie saoudite pour discuter des tensions régionales provoquées par la guerre d'Israël contre Gaza [Photo by MARK SCHIEFELBEIN/POOL/AFP via Getty Images]

L'Arabie saoudite, une des nations musulmanes les plus influentes, n'a jamais reconnu Israël ni adhéré aux accords d'Abraham qui ont permis aux pays du Golfe d'établir des liens officiels avec Israël.

Dans des termes très clairs susceptibles de retarder toute discussion sur l'élargissement des accords d'Abraham jusqu'après les élections américaines, qui opposeront probablement Joe Biden à Donald Trump,  l'Arabie saoudite a déclaré sans équivoque qu'elle ne normaliserait pas ses relations avec Israël, comme l'espère désespérément l'administration démocrate à Washington, et qu'elle ne l'envisagerait que si la guerre à  Gaza cessait et qu'un État palestinien indépendant était créé.

"Le Royaume a fait part à  l'administration américaine de son intention ferme de ne pas entretenir de relations diplomatiques avec Israël tant qu'un État palestinien indépendant n'aura pas été reconnu sur les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale",

peut-on lire dans un communiqué du ministère des affaires étrangères publié mercredi.

L'"agression" israélienne à Gaza doit également cesser et tous les effectifs israéliens se retirer du territoire assiégé, ajoute le communiqué.

Cette décision semble jeter un froid sur une Maison Blanche toujours plus chaotique et incohérente, juste après la visite du secrétaire d'État américain Antony Blinken à Riyad, où il a rencontré le prince héritier Mohammed bin Salman, dirigeant de facto du royaume, en route pour l' Égypte, le Qatar et Israël, où il fait pression pour un accord de trêve dans la guerre israélienne contre la bande de Gaza.

La déclaration de mercredi est également un camouflet explicite pour le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby, qui avait déclaré aux journalistes un jour plus tôt que les discussions sur la normalisation israélo-saoudienne étaient "en cours" et que Washington avait "reçu des retours positifs des deux parties indiquant qu'elles étaient disposées à poursuivre ces négociations".

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"À la lumière de ce qui a été attribué au porte-parole de la sécurité nationale des États-Unis, le ministère des Affaires étrangères affirme que la position du Royaume d'Arabie saoudite a toujours été inflexible sur la question palestinienne et sur la nécessité que le peuple palestinien frère exerce ses droits légitimes", a déclaré le ministère des Affaires étrangères.

"Le royaume a fait part à l'administration américaine de sa détermination à ne pas entretenir de relations diplomatiques avec Israël tant qu'un État palestinien indépendant ne sera pas reconnu sur les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale, et tant que l'agression israélienne contre la bande de Gaza n'aura pas pris fin et que l'ensemble des forces d'occupation israéliennes ne se seront pas retirées de la bande de Gaza", a ajouté le ministère.

"Le Royaume réitère son appel aux membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies qui n'ont pas encore reconnu l'État palestinien, à accélérer la reconnaissance de l'État palestinien sur les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, afin que le peuple palestinien puisse exercer ses droits légitimes et qu'une paix globale et juste soit instaurée pour tous".

Les accords d'Abraham en sursis ?

L'Arabie saoudite, considérée comme l'une des nations musulmanes les plus influentes et abritant le site le plus sacré de l'islam à La Mecque, n'a jamais reconnu Israël et n'a pas adhéré aux accords d'Abraham conclus en 2020 sous l'égide des États-Unis, qui ont permis à ses voisins du Golfe, Bahreïn et les Émirats arabes unis, ainsi qu'au Maroc, d'établir des liens officiels avec Israël.

Mardi, M. Blinken avait déclaré aux journalistes à Doha que le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman avait "réitéré le fort intérêt de l'Arabie saoudite à poursuivre" la normalisation lors de leur rencontre à Riyad.

"Mais il a également précisé ce qu'il m'avait déjà confié, à savoir que pour ce faire, deux choses seront nécessaires : la fin du conflit à Gaza et une voie claire et crédible, assortie d'un calendrier, vers la création d'un État palestinien", a déclaré M. Blinken.

L'administration du président américain Joe Biden ne relâche pas la pression pour que l'Arabie saoudite reconnaisse  Israël.

Avant que la guerre de Gaza n'éclate en octobre, Riyad a posé des conditions, notamment des garanties de sécurité de la part de Washington, une aide au développement d'un programme nucléaire civil et des mesures visant à améliorer les conditions de vie des Palestiniens.

La dynamique s'est interrompue peu après que le Hamas a lancé une attaque sans précédent contre le sud d'Israël le 7 octobre, suivie d'une guerre génocidaire israélienne contre  Gaza qui a tué au moins 27 585 personnes dans la bande de Gaza, principalement des femmes et des enfants.

L'ambassadeur d'Arabie saoudite à Washington, la princesse Reema bint Bandar al-Saud, a déclaré le mois dernier au Forum économique mondial que la normalisation serait impossible sans une démarche "irrévocable" vers la création d' un État palestinien.

Par le comité de rédaction de  The New Arab.com, 7 février 2024

Source:  newarab.comr / Spirit's FreeSpeech

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