Par MEE et agences
Des milliers de Marocains ont défilé dimanche 11 février à Rabat en soutien au peuple palestinien, appelant à mettre un terme à la normalisation entre le Maroc et Israël
« La normalisation est une trahison » ou « Arrêtez le massacre » : une nouvelle fois, plus de 10 000 Marocains ont manifesté à Rabat dimanche 11 février, devant le Parlement dans le centre de la capitale, alors que la guerre d'Israël à Gaza est entrée dans son cinquième mois.
« On voit 24 heures sur 24 des bombardements, des enfants tués, près de 30 000 morts et rien ne s'arrête, le génocide continue », a déploré Abdelhakim Ziani, un étudiant en médecine de 25 ans, qui souhaite une rupture des relations entre le Maroc et Israël.
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Traduction : « Le peuple marocain 🇲🇦 s'exprime à nouveau à Rabat en soutien à la résistance palestinienne, contre l'occupation sioniste et la normalisation des relations avec cette dernière. »
« On ne peut pas continuer à vendre et acheter à des génocidaires, c'est aberrant », a-t-il dit à l'AFP lors de la manifestation, organisée à l'appel du Front marocain de soutien à la Palestine et contre la normalisation, regroupant des partis de gauche et des mouvements islamistes.
Depuis fin 2020, le Maroc nouait des relations tous azimuts avec Israël en contrepartie de la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté du Maroc sur le territoire disputé du Sahara occidental, considéré par l'ONU comme un « territoire non autonome ».
Rabat prône un plan d'autonomie sous sa souveraineté exclusive, tandis que le Polisario réclame un référendum d'autodétermination sous l'égide des Nations unies.
« De flagrantes violations »
Mais la guerre menée par Israël à Gaza a freiné la dynamique provoquée par la normalisation. Les liaisons aériennes entre Israël et le Maroc ont par exemple été suspendues et les touristes israéliens se sont volatilisés comme les investisseurs.
En parallèle, plusieurs manifestations de grande ampleur ont eu lieu au Maroc pour réclamer une abrogation de la normalisation, alors que l'opposition à ce processus était jusque-là limitée.
Depuis le 7 octobre, le ton de Rabat a aussi évolué. Exprimant d'abord sa « profonde préoccupation » et condamnant toute attaque contre des civils, le royaume a fini par dénoncer, le 11 novembre lors d'un sommet arabo-islamique à Riyad, en Arabie saoudite, « la persistance d'Israël dans son agression flagrante contre les civils désarmés ».
Le royaume a officiellement dénoncé « de flagrantes violations des dispositions du droit international et du droit humanitaire » par Israël dans ses représailles contre le Hamas, sans remettre en question le processus de normalisation.
Il a également salué l'arrêt provisoire de la Cour internationale de justice appelant Israël à s'abstenir d'entraver l'acheminement de l'aide dans la bande de Gaza et à améliorer la situation humanitaire.
Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé ce 11 février un nouveau bilan de 28 176 personnes tuées, en majorité des femmes, enfants et adolescents, à Gaza depuis le début de la guerre.
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