Par MEE
Alors que mardi 20 février, les États-Unis ont empêché le Conseil de sécurité de l'ONU d'exiger un cessez-le-feu « immédiat » à Gaza, le représentant permanent de l'Algérie aux Nations unies, Amar Bendjama, a directement interpellé Washington dans un discours
« Que celui qui bloque cette résolution révise sa politique et ses calculs. Les erreurs d'aujourd'hui auront un prix, violence et instabilité, pour notre région et notre monde de demain. Comment l'histoire vous jugera-t-elle ? »
Alors que mardi 20 février, les États-Unis ont empêché, par un veto, le Conseil de sécurité de l'ONU d'exiger un cessez-le-feu « immédiat » à Gaza, le représentant permanent de l' Algérie aux Nations unies, Amar Bendjama, a directement interpellé Washington en prononçant un discours repris en boucle sur les réseaux sociaux.
« Je le dis à tout le monde, nous allons enterrer nos martyrs, ce soir, à Rafah, à Gaza, dans toute la Palestine », a-t-il déclaré. « Et l'Algérie reviendra, demain au nom de la nation arabe, au nom de la nation islamique, au nom des hommes libres du monde. Et avec nous, les âmes des milliers d'innocents qui ont été tués par l'occupant israélien en toute impunité. »
« L'Algérie reviendra frapper à la porte du Conseil de sécurité, une autre fois, et demandera d'arrêter le bain de sang en Palestine. Nous ne nous arrêterons pas jusqu'à ce que ce Conseil assume ses responsabilités et impose un cessez-le-feu immédiat. »
“A vote in favor of this draft resolution is support to the Palestinians’ right to life,” Algeria’s U.N. Ambassador Amar Bendjama said before the…
Traduction : « La meilleure vision que j'ai trouvée jusqu'à présent sur la signification du troisième veto américain au nom d'Israël pour un cessez-le-feu visant à mettre fin au carnage à Gaza. ''Voter en faveur de ce projet de résolution est un soutien au droit des Palestiniens à la vie'', a déclaré l'ambassadeur algérien à l'ONU, Amar Bendjama, avant le vote. ''À l'inverse, voter contre implique une approbation de la violence brutale et des punitions collectives qui leur sont infligées''. »
Le projet de résolution, qui avait été présenté par l'Algérie, exigeait « un cessez-le-feu humanitaire immédiat » et s'opposait aussi au « déplacement forcé de la population civile palestinienne », alors qu'Israël a évoqué une évacuation des civils avant une offensive terrestre à Rafah où se sont réfugiés 1,4 million de Palestiniens.
Plaidoyer à la Cour internationale de justice
Cette proposition a recueilli treize voix pour, une abstention (Royaume-Uni) et une contre, le troisième veto américain depuis le début de la guerre à Gaza.
Le véto américain « irresponsable et dangereux » envoie le message qu'Israël peut « continuer à faire n'importe quoi en toute impunité », a fustigé l'ambassadeur palestinien Riyad Mansour.
Le Hamas a aussi dénoncé un « feu vert » à Israël pour commettre « plus de massacres » à Gaza.
Malgré la pression internationale, les États-Unis, critiqués de toutes parts, avaient fait circuler un texte alternatif sur une éventuelle trêve sous conditions.
La Russie et la Chine ont dénoncé le veto américain, mais de nombreux autres membres du Conseil, France, Malte, Slovénie ou Sierra Leone ont également regretté cette décision.
« Le bilan humain et la situation humanitaire à Gaza sont intolérables et les opérations israéliennes doivent cesser », a martelé l'ambassadeur français Nicolas de Rivière, qui a aussi remercié l'Algérie pour sa proposition.
La Cour internationale de justice (CIJ), qui siège à La Haye, tient depuis lundi des audiences sur les conséquences juridiques de l'occupation par Israël de territoires palestiniens depuis 1967, avec un nombre inédit de 52 pays appelés à témoigner, parmi lesquels l'Algérie.
Mardi, par la voix d'Ahmed Laraba, professeur en droit international et membre de la Commission du droit international à l'ONU, elle a souligné dans un plaidoyer l'importance de se soumettre aux lois internationales relatives à l'occupation et de les faire respecter.
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