25/03/2024 reseauinternational.net  9 min #245490

Pouvons-nous défendre la Sainte Mère Russie si nous sommes matérialistes ?

par Daniela Asaro Romanoff

J'ai une motivation très forte pour écrire cet article. J'ai observé que la Russie a un ennemi sinueux, créé par les puissances mondiales, il s'agit du matérialisme...

J'ai écrit ces mots dans l'article : «Peuple russe, ne vous laissez pas tromper par le matérialisme, car c'est précisément par le matérialisme que les ennemis tenteront de détruire la Russie».

Je pense qu'il est important de mettre en évidence cet ennemi, il a détruit l'Occident... je pense.

Les traditions de la Russie sont bien différentes et la Russie doit sauvegarder les précieuses traditions.

*

Je me suis posée cette question en voyageant et en rencontrant des personnes russes qui, notamment pour des raisons professionnelles, doivent vivre dans des pays occidentaux. À vrai dire, avant de pouvoir comprendre, j'étais un peu abasourdie.

J'étais une très jeune femme à New York, j'avais 16 ans et le cousin de mon père avait une maison de couture, pourtant je réfléchissais, je pensais, j'exprimais ce que je ressentais : la «femme poupée» n'a pas de sens, la femme doit pouvoir porter des valeurs dans cette société, sinon elle vivrait en vain. Tout cela s'est produit il y a de nombreuses années et je me rends compte que depuis un certain temps, les idées sur la pensée des femmes ont été fortement déformées par les médias, mais ces idées n'ont pas encore été brisées, elles existent en moi, elles existent chez d'autres femmes.

Comme je l'ai déjà dit, j'ai été étonnée, puis j'ai essayé de comprendre.

Rencontrer des jeunes hommes russes de quarante ans, mais aujourd'hui, à juste titre, l'homme de quarante ans se sent comme un garçon, j'affirme toujours qu'en physique quantique le temps n'existe pas,... eh bien, rencontrer ces garçons, surtout l'un d'eux m'a impressionnée avec son style de vie et sa façon de penser.

J'ai beaucoup parlé avec ce jeune homme russe, qui prétendait être écrivain et vivre hébergé chez une tante, je l'ai rencontré à New York, et il a gentiment essayé de m'expliquer, il ne m'a pas dit d'aller au diable, mais tandis qu'il expliquait, il se contredisait et peut-être j'ai réussi à le faire réfléchir...

Il pensait que mes valeurs, quand j'étais une jeune femme à New York, étaient compréhensibles, mais il a souligné qu'être un jeune homme... il y a une différence...

«Et cette différence ne permet pas de penser que l'âme d'une personne a une grande signification et que le corps n'est qu'une coquille destinée à disparaître ?» J'ai dit.

«Oui, je pense, je réfléchis, c'est notre nature russe, mais comment refuser certaines soirées new-yorkaises... ?»
«Je les ai rejetées»
«Mais tu t'es pénalisée, dans un certain sens tu t'es isolée pour prier, alors qu'il y avait tout un monde de fête qui t'attendait... tu ne penses pas que tu as jeté ta grande beauté, que tu as encore de toute façon ?»
«Merci pour ce compliment, peut-être exagéré. Mais quels moments de la vie ai-je manqués ? La vanité de porter de beaux vêtements et d'être admirée de tout le monde ? Oui, je l'avoue, cela peut augmenter l'estime de soi et aussi donner un sens à la vie, mais quel est le sens ? Vivre de vanité, aimer le luxe, alors que les gens du Bowery n'arrivent pas à se nourrir. Aimer les gens chics et s'entourer d'amis d'un certain niveau, mais quel niveau ? On apprend bien plus du silence que de la compagnie d'amis d'un certain niveau».

Le garçon a commencé à réfléchir, admettant que précisément pour ne pas penser et échapper au stress quotidien, il fréquentait des gens frivoles, mais leur frivolité l'a aidé à se détacher d'une réalité difficile.
«Ne pensez-vous pas que nous devons vivre cette réalité et faire comprendre au monde matérialiste que, grâce à Dieu, nous sommes différents ?» J'ai affirmé.
«Oui, mais c'est difficile».
Le garçon était clairement devenu l'esclave de ces fêtards, si on veut utiliser un terme élégant, il croyait qu'il était heureux avec eux, qu'il s'était épanoui, mais...

Nous avons beaucoup insisté sur ce «mais». Il est venu dans ma chambre d'hôtel parce qu'il voulait réfléchir, donc, aussi différent du monde... il commençait à l'être aussi...
Nous étions tous les deux dans une chambre d'hôtel, pour réfléchir et comprendre.

Je lui ai montré quelques articles de journaux sur mon ordinateur. Un article rapportait les «fêtes», appelons-les ainsi, de Sanna Marin. Avec tout le respect que je dois à une femme devenue Première ministre en Finlande, nous avons réfléchi à ses moments amusants... Sanna ou une partie d'elle-même est encore esclave du matérialisme, peut-elle représenter un pays où les gens ont beaucoup de problèmes, comme dans tous les Pays ? Je connais bien un Finlandais, il est ingénieur, il est malade à cause de problèmes d'alcool, il vit dans un logement social, il va souvent à l'Église, il dit que cela lui procure de la sérénité et que peut penser cette personne des divertissements de Sanna ? Evidemment, il ne se sent pas représenté par une femme qui danse... avec un homme qui n'est pas son mari et qui a une fillette de quatre ans à la maison qui l'attend...
Officiellement, Sanna Marin a démissionné parce que le parti a perdu les élections, elle a quitté le gouvernement du pays et a ensuite divorcé. A mon avis, je peux me tromper, tous les problèmes de Sanna ont une origine, une cause précise : les fêtes sans limites.

Le garçon m'écoutait, pendant que je lui expliquais ce qui était arrivé à Sanna. À un moment donné, une question me vient spontanément : «Lorsque tu présenteras ton livre, tu représenteras ton pays, quel que soit le sujet que tu traites»
«Je suis aussi géologue, le sujet est scientifique»
«D'accord, mais quand tu trouveras ton espace, tu parleras la langue russe, le livre est écrit en russe, les gens verront ton pays en toi, tu penses que tu le représentes bien ?»
«Oui, peut-être oui...»

Peut-être avons-nous également mis l'accent sur ce «peut-être».
J'ai souligné qu'il y a une guerre, que de jeunes vies sont brisées chaque jour. Des garçons qui auraient pu devenir ingénieurs, musiciens, architectes, scientifiques, pères de famille... ces garçons sont parfaitement conscients qu'ils pourraient perdre la vie. Leurs familles sont détruites par la douleur, il y a une guerre, il y a beaucoup de guerres, les puissances mondiales ne se contentent jamais des guerre, et après, je lui ai dit : «Vous avez le courage de représenter votre pays, en allant dans des endroits où ils organisent des orgies, appelons aussi ces événements joyeux par leur nom, mais si j'étais un soldat russe, je te cracherais au visage, désolée si je vous le dis».
«Vous avez raison» a-t-il déclaré...

Notre dialogue s'est terminé, puis je n'ai plus jamais revu ce garçon. Pour des raisons de confidentialité, j'ai rapporté tout ce qui m'était arrivé, en changeant la ville où j'ai rencontré le garçon. Je suis une personne honnête de pensée et d'action, c'est pourquoi j'ai considéré qu'il était de mon devoir moral de rapporter dans un article une façon de penser, un style de vie tel que : «Pendant que vous mourez à la guerre, je fréquente des clubs frivoles, où je m'amuse et puis, quand il y a une présentation d'un de mes livres, je travaille dur pour faire comprendre que je représente les valeurs russes, mais quelles valeurs représentes-tu ???!!!»

Je rapporte les pensées de Tolstoï, ses pensées sont suffisantes...
Permettez-moi de commencer par dire que lorsque je travaillais comme fonctionnaire et que je représentais l'État italien, jusqu'à il y a quelques années, tout était alors «radicalement changé», il était conseillé de ne pas fréquenter certains milieux, sans parler de ma tante sage-femme, qui a remporté un concours au cours des années cinquante, parce que celle qui s'était classée première, était d'une moralité douteuse... et nous parlons d'affaires italiennes... d'Italie... d'un Pays occidental.
Je termine avec le testament spirituel de Léon Tolstoï et je voudrais dire : «Peuple russe, ne vous laissez pas tromper par le matérialisme, car c'est précisément par le matérialisme que les ennemis tenteront de détruire la Russie».

Testament spirituel de Léon Tolstoï : «Avant de vous dire adieu (et à mon âge chaque rencontre est un adieu), je voudrais vous dire brièvement comment, à mon avis, les hommes devraient organiser leur existence, pour qu'elle cesse d'être misérable et malheureuse, comme elle l'est aujourd'hui pour la plupart des gens, et devienne ce qu'elle devrait être, comme Dieu la voudrait et comme nous la voudrions tous, c'est-à-dire bonne et heureuse. Tout dépend de la façon dont on conçoit son existence. Si l'on pense : toute la vie réside dans mon corps, c'est-à-dire le corps de Ivan, de Pierre, de Marie, et le but de la vie consiste à fournir le plus grand nombre de plaisirs et de satisfactions au propre MOI, c'est-à-dire à Ivan, Pierre, Marie, alors la vie sera toujours malheureuse et amère pour tout le monde. La vie sera malheureuse et amère, car tout ce que chacun veut pour lui-même, tous les autres le veulent aussi pour eux-mêmes. Si chacun veut pour soi toutes sortes de biens matériels et en plus grande quantité possible, ces biens, étant limités, ne seront jamais suffisants pour tout le monde, donc lorsque les hommes vivent, chacun ne pensant qu'à lui-même, ils ne peuvent pas s'empêcher de s'enlever ces biens les uns des autres, de se battre et d'être ennemis les uns des autres : c'est pourquoi leur vie devient malheureuse. La vie nous a été donnée pour qu'elle soit bonne, et c'est ce que nous attendons d'elle, mais pour qu'elle en soit ainsi, nous devons comprendre que la vraie vie n'est pas dans le corps, mais dans cet esprit, qui vit à l'intérieur de notre corps, nous devons comprendre que notre bien ne consiste pas dans les plaisirs du corps et dans le fait de faire ce que le corps demande, mais en faisant ce que cet esprit unique, qui vit en chacun de nous, exige. Cet esprit veut son propre bien, c'est-à-dire le bien de l'esprit, et comme cet esprit est le même en tous, il veut le bien de tous les hommes. Souhaiter le bien des autres, c'est les aimer, rien ne peut nous empêcher d'aimer, et plus nous aimons plus la vie devient libre et heureuse. Par conséquent, quoi qu'ils fassent, les hommes ne parviennent jamais à satisfaire leurs désirs matériels, car il n'est pas toujours possible d'obtenir ce dont le corps a besoin et pour l'obtenir il faut lutter contre les autres ; au contraire, l'âme, qui n'a besoin que d'amour, peut être facilement satisfaite : pour aimer on ne doit pas lutter contre personne, en effet plus on aime, mieux on s'entend avec les autres. Rien ne s'oppose à l'amour, plus on aime plus on devient heureux et joyeux, cela rend aussi les autres heureux et joyeux. Voici, chers frères, ce que je voulais vous dire, avant de quitter cette terre. Aujourd'hui, on entend dire partout que notre vie est amère et malheureuse parce qu'elle est mal organisée, nous devons transformer les structures sociales et notre vie deviendra heureuse. N'y croyez pas du tout, chers frères ! Ne vous faites pas d'illusions, en pensant que telle ou telle structure sociale améliorera notre vie. Tous ces personnes qui travaillent à améliorer l'organisation de la société ne sont pas d'accord les uns avec les autres. Certains proposent un projet comme le plus approprié, d'autres disent que celui-là est terrible et que seul le leur est bon, des tiers le rejettent également en proposent un projet encore meilleur. En supposant que l'organisation sociale idéale soit trouvée, comment pourrait-elle être acceptée par tous, et comment pourrait-elle être réalisée, si les gens sont pleins de vices ?»

 Daniela Asaro Romanoff

traduction Prof. Saber Othmani

 reseauinternational.net

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