Y aurait-il la guerre en France ? Et si oui, c'est qui l'ennemi ?
Quoi ! des cohortes étrangères
Feraient la loi dans nos foyers !
Quoi ! ces phalanges mercenaires
Terrasseraient nos fiers guerriers !
Grand Dieu ! par des mains enchaînées
Nos fronts sous le joug se ploieraient !
De vils despotes deviendraient
Les maîtres de nos destinées !
Rouget de Lisle, Marseillaise, Couplet 3
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par Mendelssohn Moses
Étant anglophone, Mendelssohn n'avait pas étudié La Marseillaise dans tous ses couplets. Chose faite. Il comprend désormais pourquoi jamais tous les couplets ne sont chantés.
Car la troupe étrangère s'invite en France. Révisons vite notre Guerre de Trente Ans avec sa joyeuse bande de mercenaires. (1)
Quoique la France puisse s'enorgueillir de sa propre Pretty Vikki Nuland en la personne de Natty Nathalie Loiseau, dont la grâce en dispute à l'intelligence stratégique (2) devant tant de charme Papa Mendelssohn ne se laisse point tourner la tête, car la troupe étrangère s'invite en France.
En Micronie, après les intéressants déploiements ciblant les Gilets jaunes non-armés (3) il fallait s'attendre à ce que ses chevaliers en appellent aux renforts depuis l'étranger, face à 75 millions de dissidents qui s'ignorent.
Lacune comblée : la troupe étrangère est invitée à Paris sous prétexte d'impréparation française face aux défis sécuritaires des JO 2024.
Vous me direz, impréparation ? Avec sept ans d'avance, et une véritable deuxième armée en France composée de près de 270 000 policiers et gendarmes ?
Mais qu'à cela ne tienne.
Selon France Info (4) «la France aurait sollicité début janvier 46 partenaires étrangers pour «près de 2 185 renforts de forces de sécurité intérieure», a rappelé à l'AFP le ministère de l'Intérieur, jeudi. «Au 25 mars, plus de 35 États partenaires ont répondu favorablement, a précisé le ministère à France Info».
Les pays concernés par contre, n'ont pas été précisés, sauf pour la Pologne, qui se vante de participer à une «coalition internationale» (sic) : «Une force opérationnelle composée de nos soldats, y compris avec des chiens renifleurs, sera déployée à Paris. Son objectif principal sera d'entreprendre des opérations de détection d'explosifs et de lutte contre le terrorisme» selon Wladyslaw Kosiniak-Kamysz, ministre de la Défense polonais.
Quarante-six (46) pays auraient été sollicités ? Trente-cinq (35) nations auraient répondu ? Alors que l'UE ne compte que 27 pays ? (5)
Ainsi, les Microniens auraient fait appel à un tiers des nations de la planète dont la moitié extra-européens, pour que leur soldatesque se présente armée sur le sol français ?
Par ailleurs, que signifie «partenaire étranger» ? Serait-ce par hasard l'Ukraine ou Natty Loiseau s'est rendue six fois en deux ans (6) y compris cette semaine, avec ses exemplaires milices arborant d'intrigants symboles d'origine sanskritique ?
Trouver en 8 semaines parmi la soldatesque venue de 35 pays différents des gens maîtrisant la langue française au point d'éviter de tirer au hasard - juste comme ça pour n'avoir rien compris à l'ordre hurlé - coulera cela va sans dire, de source !
(On m'objectera que les USA disposent d'environ 120 000 troupes en Europe et que tout le monde est content. Really ? En tout cas, ces hommes sont stationnés sur des bases extra-territoriales (ce qui est déjà suffisamment inquiétant) qu'ils ne quittent jamais sans permission expresse ; le port d'armes hors-base leur est rigoureusement interdit.)
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Ainsi, pour la première fois de l'histoire moderne, en temps de «paix» (on attend la déclaration de guerre Micronienne à la Russie, qui ne saurait tarder) une nation européenne invite des troupes étrangères régulières à se déployer armes à la main, sur son sol, sous prétexte spécieux.
À supposer même que cela soit conforme à la Constitution, les questions juridiques et constitutionnelles que pose cet épisode donnent le vertige. Ou la nausée, c'est selon.
Plutôt pataud en droit français, Mendelssohn doit se limiter aux principes généraux de droit.
• Un soldat étranger est appelé sous les drapeaux de sa nation. Son serment le lie à elle exclusivement, sous peine de sanctions pouvant aller jusqu'à la peine capitale. Sauf en temps de guerre où sa nation serait liée par un pacte formel de défense mutuelle, lesquels pactes sont invariablement soumis à réserves particulières, il lui est interdit de servir ou même de prendre des ordres d'un pays étranger.
Sous quel commandement serait-il donc en France ? Faut-il comprendre que des officiers étrangers s'en chargeront ?
• À supposer que le soldat étranger soit ici sous commandement étranger, ces officiers étrangers qui eux, en vertu de leur Constitution, ne sont soumis qu'à l'autorité de leur propre chef d'état-major et règlement militaire, vont émettre des ordres en France aisément susceptibles de contredire la loi et le règlement national français, qu'il leur est matériellement impossible de maîtriser.
Il y a fort à parier donc, qu'on leur conférera un «scudo penale» tel celui qui immunise les Quacksinateurs italiens, un bouclier les garantissant immunisés contre toute poursuite sur le territoire français ou par un citoyen français une fois rentrés chez eux. Et immunité contre l'extradition.
• Ces soldats (et sans doute ces policiers) étrangers seront armés, faute de quoi ils n'auraient pas été invités.
• Depuis quand est-il loisible à des étrangers de se promener armés sur le sol français ? Ils ne sont pas sur leur propre sol. Ont-ils même le droit constitutionnel de porter une arme, puisqu'ils sont au service, assermenté, d'États étrangers dont les intérêts ne peuvent ipso facto être identiques à ceux de la France ?
• Des permis de port d'arme seront-ils émis en bloc à «la troupe» étrangère en se fiant aux «avis» d'autorités étrangères ? Ou seront-ils émis un à un à chacun des milliers censés être déployés, bloquant les services de la Préfecture de police et du Quai d'Orsay pendant des mois au citoyen lambda ?
• À moins qu'il ne se trouve en terre étrangère, le citoyen français n'a pas à obéir aux lois ni à obtempérer aux ordres d'un agent étranger. Que se passera-t-il si la soldatesque étrangère assène des ordres - voire des ordres manifestement illégales - à un citoyen français ? La soldatesque étrangère pourra-t-elle tirer sur ou arrêter un citoyen français pour refus d'obtempérer ?
• Le maintien de l'ordre est la prérogative de l'État français. De quel droit délègue-t-il cette prérogative, qui lui a été confiée par le peuple ? (7)
• Quelle loi s'appliquera à cette soldatesque en cas de délits ou crimes de droit commun perpétrés par eux ? La loi martiale française ? La loi de leur pays ? La loi ordinaire de la France (ou bien aucune - immunité totale assorti d'un rapatriement éclair ?) ?
• Que pense l'état-major français de cela ? Ont-ils envie de voir ces gens chez eux ? Que dit leur service juridique ? Que disent les «Gardiens de la Constitution» ?
Et Mendelssohn qui pensait que des pays étrangers n'ont pas à s'occuper sur le territoire français de «lutte contre le terrorisme», chaque pays ayant une définition du terroriste et du terrorisme qui lui est particulière... mais pourquoi gâcher la fête ?
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Selon la Voix de Son Maître (8) même, Le Parisien (9) l'arrivée de la troupe étrangère serait «un désaveu pour la France, qui en un an est passé de 10 000 à 18 000 militaires sur le pont pour l'événement, contrainte d'aller piocher dans les armées et forces de sécurité voisines».
Effectivement, où sont passées les 8000 soldats évanouis dans la nature ? Seraient-ils déjà en Ukraine ? Ou seraient-ils virtuels ?
Car «en même temps», nous sommes censés croire que la France dispose de troupes si nombreuses et si excellentes qu'elle osera s'aventurer en Ukraine, à Odessa ou ailleurs sur la ligne de «contact» (euphémisme) pour y affronter, brandissant Scalp et César, les armées russes.
Et cela ne s'arrête pas à la soldatesque.
Selon Le Parisien toujours, le ministère de l'Intérieur dirigé par un personnage de haute intégrité (10) «a déjà entamé des discussions avec ses homologues étrangers, notamment sur la possibilité pour une partie des policiers étrangers d'être armés. Beauvau ne ferme pas la porte, en particulier pour les délégations les plus exposées à de potentielles attaques terroristes».
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Dans l'attente d'avis d'experts sur les questions de droit dans le cas d'espèce, vraisemblablement sans précédent en temps de paix, il semblerait que les différents masques et déguisements adoptés par l'armée-gendarmerie européenne (11) soient appelés à tomber maintenant, avec comme objectif l'Économie de Guerre et son train d'austérité brutale (12) ; et ses Euro-bonds de guerre dont le Micronien se voit déjà en César aussi.
L'encre à peine sèche sur le papier de la Loi de Programmation militaire d'août 2023, voilà que les réquisitions (13), que certains minimisaient alors comme distantes supputations, sont brandies par le Ministre français de la «Défense». (14)
Selon l'analyste financier Tom Luongo :
«Pour le cynique, et j'en suis, le motif de l'Union européenne en soutenant la guerre en Ukraine est essentiellement de centraliser tout pouvoir à Bruxelles. Vous lancez la guerre en Ukraine en piétant de façon délibérée toutes les lignes rouges tracées par la Russie ; vous faîtes exploser l'inflation ; vous liquidez les vieux stocks militaires désormais ringardisés (envoyés en Ukraine -ndlr). (...) Et dès qu'il s'avère que la guerre est perdue - elle l'est - vous gonflez le ballon d'une prétendue menace venant d'une Russie qui ne se contenterait pas de l'Ukraine, afin de justifier le transfert des investissements nationaux vers des investissements dans l'industrie de défense ; puis et vous émettez des Eurobonds pour financer tout ça».
«Derrière ce projet d'Obligations de guerre on retrouve les suspects habituels qui prônent la militarisation de l'Union européenne : Emmanuel Macron et Charles Michel. (...) Ils feront tout en leur pouvoir pour obliger les peuples d'Europe à avaler le projet». (15)
L'ennemi, c'est bien le peuple. D'abord, la «plèbe», puis tout individu ayant une idée relative à quelque sujet ou science que ce soit, qui ne cadrerait pas avec celles des Suspects Habituels ; d'ailleurs, les rédacteurs des récents lois et projets de loi (dérives sectaires, délit d'outrage en ligne, délit de diffamation non-publique...) ne prennent plus la peine de cacher leur jeu.
Dans les mots de Roger Boyd, «avec chaque jour qui passe les nations européennes s'approprient les codes du fascisme : (...) la déshumanisation de l'Autre (Russes, Palestiniens, Iraniens), censure de guerre, «gaslighting» (détournement cognitif) et mensonges répandus par les mass-média et les autorités ; intervention à des fins politiques par des organismes étatiques (théoriquement neutres - ndlr) ; démonisation de dissidents comme «traîtres» (...) ; acceptation flagrante de génocide (...) Après la chute de Hitler, les élites ont étudié comme mettre en œuvre le fascisme sans le parti fasciste, de sorte à éviter de devoir avoir à faire avec un parti fasciste». Roger Boyd, commentaire rédigé sur Moon of Alabama.
Moins pessimiste que Luongo, Mendelssohn se permet toutefois un petit conseil à la «plèbe» : on arrête la «culture» américaine : jeux vidéo, bruitages Techno-Rock-Electro..., Coca Cola, fast-food et dérivés, Hollywood, smartphone, porno et réseaux sociaux. Lever la tête, et réfléchir à ce qui nous arrive. Avant d'agir.
À lire impérativement dans le contexte de l'Euro-armée-gendarmerie : coess.org, et notamment la page 20.