18/04/2024 francesoir.fr  3 min #247017

Certaines routes nationales bientôt équipées de péages ?

S. Jouan

La possibilité de privatiser les routes nationales refait surface après des allusions faites en 2020

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La possibilité de privatiser les routes nationales refait surface après des allusions faites en 2020. C'est en effet ce que dénonce le député de La France insoumise, Antoine Léaument, en lançant une pétition afin de contrer de possibles péages à venir sur les routes nationales.

« Les autoroutes, ça ne leur suffit pas pour faire du fric sur le dos des automobilistes ! Le gouvernement veut maintenant privatiser… les routes nationales » s'exclamait Jean-Luc Mélenchon en septembre 2020, à l'époque sur Twitter (aujourd'hui X).

Non sans écho à ces propos, le député LFI de l'Essonne, Antoine Léaument, s'indigne lui aussi en lançant une pétition qui recueille déjà 30 000 signatures en quelques semaines seulement. Il explique auprès d'actu.fr que le « risque de privatisation des routes nationales existe bien ».

Le premier décret apparaît le 14 août 2020, en pleine crise sanitaire, dans une publication du Journal officiel qui développe tout ceci comme étant « relatif aux conditions de classement de certaines sections de route dans la catégorie des autoroutes ».

Cependant les freins afin d'accéder à ce statut d'autoroute, et donc devenir payant, sont censés être trop coûteux pour que la mesure soit une véritable menace. En effet, le décret d'application de la loi d'orientation des mobilités (LOM) de décembre 2019 prévoit que cette attribution se fasse dans un premier temps par « section de route ». Ainsi, pour être « classée dans la catégorie des autoroutes », cela se fait « à condition d'être située dans le prolongement direct d'une voie bénéficiant déjà du statut autoroutier ». De plus, son aménagement doit être de « 2 × 2 voies et chaussées séparées », ce qui est alors jugé « impossible ou anormalement coûteux ».

L'ancien ministre des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, prenait alors la parole pour expliquer que ce décret ne vise qu'à « traduire dans le droit ce qui était déjà existant dans la pratique », soit « la gestion des derniers kilomètres avant d'entrer sur l'autoroute ». Il tenait à rassurer en expliquant qu'il ne s'agit pas là « d'avancer le péage de quelques kilomètres » ou « d'augmenter le péage des autoroutes ».

Cette mesure serait avant tout le moyen pour l'Etat de se désengager d'une partie des coûts de rénovation de ses routes qui lui serait trop coûteux.

Le député Essonnien lance pour autant au mois de février 2024 une pétition reprenant la loi de décentralisation « 3DS » (différenciation, décentralisation, déconcentration et simplification) qui accorde aux collectivités la possibilité de gérer et d'exploiter des tronçons de routes nationales au sein de leur territoire. Ce que dénonce le député, c'est alors le fait qu'on abandonne le sujet au seul choix des régions, sans même interroger leur capacité à assumer ces nouvelles compétences comme le coût de ces infrastructures. Une méthode d'application qui semble aujourd'hui monnaie courante.

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