17/06/2024 logic.ovh  9 min #250676

Le virage de l'occident

La communication non-violente enseigne comme des propos, pourtant tenus naturellement, peuvent être violents ; et comment y remédier. Je pense que cette prémisse est fondamentale pour entrevoir le seul avenir viable possible pour l'occident et sa transformation.

Y remédier implique très exactement ce qui est apporte au systèmes de relations internationales fondées sur la multipolarité. Elles incorporent comme une composante fondamentale, règle de discussion, en plus de la politesse et de la justesse, le terme de réciprocité.

celui-ci à son tour implique l'écoute et la réponse aux besoins, et en réponse, apporte une solution qui est jugée gagnante pour les deux parties. Sans cette composante, même la politesse et la justesse peuvent être agressifs, quand ils ne sont contextualisés que par l'intérêt égoïste.

En substance, dans un dialogue non-violent, on évite soigneusement de proférer des propos qui relèvent d'impressions ou de ressentis, subjectifs, et de les élever au rang de reproches, alors que pour entendre cela, il faut tenir compte de présupposés qui ne sont connus que de la part de l'émetteur.

Le récepteur dans ce cas ne peut qu'interpréter ce qui est voulu à travers ce qui est demandé, avec le risque de se tromper, d'être induit en erreur, ou tout simplement de se sentir offusqué, et de vouloir répondre sur le même registre des impressions subjectives.

Ainsi une des premières pratiques à connaître dans la communication non-violente est de bien distinguer ce qui relève des impressions subjectives, qui sont une combinaison de problèmes non formulés, et ce qui relève - en prenant bien soin de ne pas empiéter sur la liberté propre de l'autre, d'en parler ou non - de ses besoins clairs et nets.

Ainsi le dialogue se fonde sur des bases saines, si chacun sait ce que veut l'autre, et si en réponse, l'autre tend également à procéder de la même manière.

*

Ceci, ce préambule, est ce qui pourrait éviter de continuer pendant des décennies sur un mode de relations toxique qui, à l'échelle des pays, conduit à une guerre d'annihilation.

Il n'y a que deux manières d'acquérir l'humilité et la saine distance, non-intrusive et non-implicite (comme si on attendait de l'autre qu'il soit intrusif au point de savoir ce qui est "douloureux" et en l'accusant de faire exprès de le provoquer alors qu'il n'est pas dans sa tête), qui permet d'avoir un dialogue équilibré.

La première manière est d'adopter les règles du la communication non-violente, telles qu'elles sont connues et expérimentées avec succès, y compris dans la résolution de conflits armés.

La seconde est de subir une catastrophe telle que le désespoir, avec les décennies, incite à adopter, par dépit au début, ladite posture d'humilité et de saine distance.

Pourquoi dis-je cela ?

Les deux derniers "actes de paix" proposés par un Occident historiquement dominateur et plein d'assurance, dont la parole ne saurait être remise en cause même si ce qu'ils disent est FFFFFFFFFAUX et ultra-faux, sont caractéristiques d'une personne un peu rustre qui n'a aucun savoir-vivre ni aucun savoir-faire en terme de professionnalisme.

Par exemple si dans le métier que vous faites, vous prenez une décision, aussi géniale soit-elle, seul, la mettez en œuvre, et commencez à décider à la place des autres, la première réaction de votre patron sera de vous virer et de vous faire black-lister, en tant que personne dangereuse et inquiétante.

Pourtant les guerres d'extermination dirigées par les États-Unis en Palestine et en Ukraine n'auront entraîné de leur part, dans la même semaine que deux actes de "paix", décrétés de façon unilatéral, et au détriment des agressés comme si tout était de leur faute, et qu'en punition pour leur rédemption il avaient tout intérêt à suivre les directives qui leur étaient dictées de façon autoritaire.

Ceci, cette façon de dire les choses, est de l'ordre du discours de guerre, c'est à dire l'interprétation humaine qui résume de façon analogique tout un ensemble d'actes et de manœuvres à la fois militaires, diplomatiques et médiatiques.

On peut admirer la résolution 2735 du conseil de sécurité sur le plan de paix à Gaza ici : 250336.

Et on peut fondre sous le charme viril des interventions de la Grande-Bretagne, de la France et des États-Unis lors de la réunion du conseil de sécurité sur l'escalade guerrière que constitue la livraison d'armes aux pays belligérants (qui se proclament de la légitime défense), ici : 250547.

La remarque lapidaire qui relie ces deux émanations de l'âme de l'occident, historiquement héritier de l'empire britannique, entreposé entre les mains d'un second empire américain qui nie en être un, est qu'ils ne savent pas parler.

Ils exposent les solutions qui, seules, d'après eux, pourront survenir à leur intime besoin de tout contrôler, tant ils redoutent de se trouver dans une situation où il faudrait réfléchir.

Sans cesse, ils font abstraction du contexte qui a conduit à des situations comme si ce n'était pas le sujet, ils font fi de toutes les remarques et considérations qui ne servent pas leurs propos comme si elle leur passait au-dessus de la tête, et sans cesse derechef, ils s'appuient sur des textes de lois, des articles de la charte de l'Onu, et des dispositions internationales, uniquement sur le plan dialectique mais absolument pas du tout en tenant compte de leur signification ou de l'esprit de la loi.

Grâce à une lecture technocratique et bornée de la loi, qu'ils ont eux-mêmes forgé, et que par ailleurs ils violent sans complexe quand cela les arrange - comme quoi ils connaissent le principe de contextualisation - un peu comme s'il n'y avait jamais d'heure pour des explications ou que si c'était malpoli d'avoir à se justifier - ce qu'ils ne font jamais - ils en arrivent à un excès historique et jamais vu de mauvaise foi et de haine envers tous ceux qui s'opposent à leur volonté inconsciente ou semi-consciente.

L'impression qui se dégage de ces émanations, est que rien au monde ne saurait les faire revenir en arrière, que leur dignité et leur crédibilité est en jeu, et que les points de non-retour ont tous été franchis. Ils sont implacables et déterminés, et fiers d'être implacables et déterminés.

Dans l'état actuel, c'est cela le pire à mon avis, même s'ils étaient soudainement bien intentionnés et de bonne foi, ils ne sauraient pas s'exprimer autrement que par le langage de la violence et de la répression ; comme le ferait tout persécuteur pervers narcissique.

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Et là où nous voulons en venir, est qu'il est essentiel, vital, et qu'il n'y a pas d'autre solution que de revenir en arrière, ce qui ne pourra se faire qu'en changeant l'intégralité des acteurs politiques, étant donné que les autres se sont voués corps et âme à leur "travail", sur la foi et sur l'honneur, sur leur crédibilité et en fin de compte sur leur vie.

Il ne semble pas à ce stade y avoir d'autre issue qu'un long laps de temps où on les verra mourir de vieillesse et se faire remplacer par des personnes plus compétentes, avides d'acquérir un semblant de début de respectabilité qui soit légitime.

Et pour que cela arrive, il semble bien que cela doive passer par une défaite affreuse et flagrante, même si on se demande à quel point elle devra être affreuse et flagrante pour que cela puisse percer leur carapace de certitude d'être les meilleurs et les plus forts.

Si encore ce schéma comportemental se limitait aux Usa, son peuple, intelligent et travailleur, aurait vite fait de faire tourner cela à une sorte de nouveau départ. Mais un grand nombre d'acteurs politiques dans le monde, l'Europe, subalterne des États-Unis, et un certain nombre de pays colonisés mentalement ou par le chantage, adoptent ce même schéma, un mélange d'honneur et d'extrême délicatesse tatillonne au point de brûler la soie qui n'est pas de la bonne couleur (pour le dire de façon analogique).

Seule une déception et une ruine complète et globale, un sentiment d'abandon et presque une pulsion de mort pourra redonner à ces pays "le Blues" qui permet de ne plus avoir comme seule perspective que de regarder vers le Ciel. Et ainsi de retrouver la foi.

OU ALORS

Il ya la deuxième solution, celle dont je parlais, qui est l'adoption de la communication non-violente comme nouvelle règle fondamentale dans les relations internationales.

Il suffit d'un seul texte de loi, et comme je le préconise avec une certaine intransigeance, des mesures disciplinaires strictes en cas de non-respect.

À mon sens les fonctionnaires brisant les règles élémentaires de politesse et de courtoisie, faisant volontairement abstraction de composantes essentielles d'un problème, niant ostensiblement le contexte des situations, proférant volontairement des propos illogiques comme pour en faire une insulte à l'intelligence, devraient immédiatement être démis de leurs fonctions et renvoyés à la vie civile avec plus aucune possibilité de travailler dans le service public.

Au moins, de cette manière, on assurerait que les règles de bienveillance et de courtoisie, dont dépend directement la vie des millions de personnes lorsqu'on opère à ce niveau diplomatique, soient respectées.

Et ces règles seraient simples. Elles sont déjà pratiquées par le nouveau système de relations internationales porté par le courant de la multipolarité, un terme qui englobe sans l'avoir encore clairement conceptualisé les règles de la communication non-violente.

Il s'agit, en somme, de façon vraiment simple, si simple que même un enfant peut les comprendre, de se mettre à la place de son interlocuteur, et de créer avec lui une connexion émotionnelle et psychoaffective, afin que la communication puisse se faire de façon qualitative.

Il s'agit d'avoir de l'empathie, de l'écoute, de sonder les besoins, et principalement, c'est cela qui est le plus extraordinaire si on compare l'énergie que cela demande et le profit qui en résulte, de le rassurer.

Il ne s'agit pas de dire "mais non tu angoisses pour rien" et nier ses émotions - ce qu'il ne faut surtout pas faire car c'est intrusif - mais juste, et seulement, et rien d'autre, que de l'aider pacifiquement à obtenir ce qu'il veut, ou du moins ce qu'il veut à travers ce qu'il veut.

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La Russie, que veut-elle ? Ne pas se sentir en danger face à des velléités impérialiste. Comment y répondre ? En en faisant un partenaire commercial. C'est le contraire qui est fait aujourd'hui, on les accable de "sanctions". Et pourquoi ? Comme "punition", pour avoir voulu éviter de se faire voler.

La Palestine que veut-elle ? Rien d'autre que l'autodétermination, le simple respect de la loi. Et la seule solution pour les deux pays sémites voisins est de ne former qu'un état, unique, faisant de l'ensemble du territoire un lieu commun avec des ressources communes, et une administration équilibrée, binationale.

Pourquoi tourner autour du pot ? Les tergiversations et les manœuvres frauduleuses qui évitent la résolution de problèmes ne fait que montrer que le vrai problème, au fond, est psychologique. Et non pas économique, étant donné la différence qu'il y a entre une destruction mutuelle assurée, et la paix et la prospérité.

 logic.ovh

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