23/06/2024 reseauinternational.net  6 min #251054

 Conférence sur l'Ukraine en Suisse : l'absence russe pointée du doigt

Taper dans la fourmilière

par Patrick Reymond

 La conférence en Suisse a eu un seul résultat, une déclaration d'eau tiède, à peine tiède, que tout le monde - présent - aurait pu signer sans problème. Déjà, seuls 90 pays s'était donné la peine de se déplacer, cela veut dire qu'une centaine n'avait pas cru bon de le faire.

Sur ces 90 pays, 75 seulement ont signé cette déclaration totalement insipide, cela veut dire que 15 ne l'ont pas fait. Ces 15 ne voulaient pas simplement apparaitre comme étant sinon un allié, du moins complaisant vis-à-vis des USA.

Cela en dit long, tout simplement, sur la dégringolade de la puissance américaine.

J'ai souvent parlé de la technique nord-vietnamienne pour épuiser l'armée US dans la guerre du Viet Nam. Il y avait la technique du pont. Un pont en bambou, reconstruit chaque jour, mais démoli chaque jour par l'aviation US. Ce que les benêts de l'état-major, n'avaient pas compris, c'est que la construction du pont ne coûtait rien aux Nord-vietnamiens, et très cher aux Américains, disons de l'ordre de 100 $ d'un côté, 100 000 de l'autre. Sans compter la DCA d'essence soviétique qui faisait, là aussi à prix réduits, de gros dégâts et de grosses dépenses de réparations. S'ils ne détruisaient pas les Phantom à 4 000 000 de $.

Pareil pour la piste Ho Chi Minh, les Nord-vietnamiens envoyaient chaque semaine 10 vieux camions chargés d'armes dans le sud, et la piste était copieusement bombardée. Souvent, un seul camion arrivait. Mais ce n'était pas important. Les Américains dépensaient des sommes folles pour le bombardement, le nord Vietnam, rien du tout ou quasiment rien. Et le gros du ravitaillement viet cong venait des dockers communistes, qui prélevaient une dîme de 15% sur les arrivages d'armement pour l'armée US. Sans compter que les Vietcongs, étant donné la corruption régnant dans l'armée du sud, achetaient tout bonnement de l'armement, avec l'argent issu des rançons des rapts.

Les Américains n'y ont rien compris.

L'armée douillette des USA, qui ne pouvait fonctionner sans essence, aussi, payait des sociétés de protection largement d'obédience talibane, pour escorter ses convois de carburant en Afghanistan.

Au Yémen, la marine US vide ses stocks de missiles à 5 millions pièce, pour abattre les drones d'Ansar Allah à 10 000 $ pièce.

Donc, là aussi, rien n'a été compris.

La dette US en 1968 était de 200 milliards, 1000 en 1981, 34 000 aujourd'hui. En fait elle est remarquablement stable. Les 34 000 milliards d'aujourd'hui, ne valent guère plus que les 200 de 68.

Alors, on nous sort des bredineries comme : «On peut dissoudre l'Assemblée nationale,  mais pas la dette».

On peut rappeler l'histoire aussi. Gail Tverberg nous dit que le plus ancien traité de droit politique du monde, la bible, prévoit une annulation des dettes tous les 7 fois 7 ans. Donc, toutes les deux générations, ou la durée d'une vie humaine possible de cette époque. La haute antiquité le voyait fréquemment, donc. A l'antiquité romaine et grecque, les oligarques n'ont pas voulu accéder aux demandes populaires de «fin des dettes». Mais elles étaient souvent amoindries de 1/5 ou de 1/4. Il fallait rendre la situation acceptable, sans contrarier le mécanisme d'enrichissement de l'oligarchie.

À l'époque médiévale, c'était encore plus simple, jusqu'à François 1er, la dette était une aliénation du domaine royal, donc, le nouveau roi recouvrait tout le domaine royal. Elle était annulée. Après, la monarchie a connu 10 banqueroutes (en France), jusqu'à celle des 2/3 de 1797, sans compter les inflations, les manipulations monétaires. Seul le XIXe siècle a été stable financièrement, les états n'ont fait que peu de guerres, assez courtes, et le stock de métaux précieux, avec l'utilisation du fossile pour l'exploiter a été multiplié par 100. Après, on a connu les inflations.

Donc, le RN, finalement, a une grande utilité, donner un coup de pied dans la fourmilière européiste qui faisait des procédures de «déficits excessifs».

Je pense, qu'en fait, pour sauver leur bousin, ils vont monétiser la dette. Bien sûr, si le RN arrive au pouvoir, il pourra supprimer certaines dépenses (AME et subventions diverses). Les subventions, à tous les parasites, c'est bien ce qui inquiète tous les donneurs de leçons.

Ils en vivent, ils ne savent pas gagner d'argent, tous ces soi-disant artistes, gens du monde culturel, monde médiatique... Molière est connu, mais il a été pauvre, Fernandel avait du succès, mais Fernandel, malgré tout son talent, avait dû faire beaucoup d'alimentaire, et il disait de certains de ses films, que ce n'était pas des navets, mais des concombres tellement ils étaient mauvais... Et il était loin d'avoir, à sa mort, le patrimoine de certains qui se plaignent des «Zimpôts».

D'ailleurs, dans bien des municipalités RN, la fin de certaines subventions a fait imploser l'opposition gôchiste.

 Mbappé, le milliardaire, lui aussi ne comprend pas qu'il aurait mieux fait de fermer sa bouche (d'égout). En effet, nouveau rebondissement, il réclame 100 millions au PSG... Défend il la dimoucrassie ou son portefeuille ? Évidemment, il doit voir venir avec effroi la fin de son monde.

Dans le monde européen, effectivement, la France qui ne produit plus grand chose a fait son trou. Elle est devenue le «consommateur de dernier recours», rôle que tient dans le monde les USA. Si elle fait l'austérité, c'est l'UE qui s'effondre économiquement, encore plus vite.

Raimu a dit un jour «je suis dans un pétrin qui ne pétrit plus», l'UE peut dire qu'elle s'est foutue et nous a foutu dans un trou à merde, qui lui, se remplit encore plus vite que les nappes phréatiques en ce mois de juin 2024. Mais quand on en sortira, et on en sortira, on ne sentira pas la rose. Et il ne faut pas dire qu'on est dans un trou à merde.

Il n'y a pas de choix, n'importe qui qui gagne les élections, les directives européennes seront très vite inapplicables. Macron veut-il faire porter la responsabilité de l'échec sur quelqu'un d'autre ? Mais, sans rupture avec l'ordre imposé, qui commence d'ailleurs a sérieusement inquiéter même ses profiteurs, il n'y a pas de solution.

 On va vivre une décennie passionnante. Par nos choix politiques, nous avons détruit notre économie, mais on ne parle que de «pouvoir d'achat»...

source :  La Chute

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