26/06/2024 basta.media  17 min #251255

 Une nouvelle campagne électorale démarre en France pour les législatives anticipées

Racistes, homophobes, complotistes, pro-Poutine : ces candidats Rn qui n'avancent pas masqués

Le Rassemblement national de Marine Le Pen et Jordan Bardella ne serait plus raciste, antisémite ou homophobe ? Les propos et actes d'un certain nombre de leurs candidats viennent contredire cette illusion.

Lors des prochaines élections législatives des 30 juin et 7 juillet, le Rassemblement national pourrait doubler voire tripler le nombre de ses députée·es. De quoi faire entrer à l'Assemblée nationale une multitude de profils caractéristiques de l'extrême droite. À l'heure où le camp présidentiel a choisi de renvoyer dos à dos l'extrême droite et la gauche, l'observation minutieuse du CV de plusieurs candidats investis par le RN ne laisse pas place au doute.

Les pro-russes, les racistes, les complotistes, les anti-droits des femmes et les antisémites sont bien présents dans les rangs de l'extrême droite. Basta! met un coup de projecteur sur les parcours les plus atterrants de ce musée des horreurs.



Racistes, complotistes et antisémites

Frédéric Boccaletti (Var, 7e) : Violence avec arme et amis négationnistes

Frédéric Boccaletti se présente dans ce coin du Var, près de Toulon, depuis les élections municipales de 2008 et les législatives de 2012... Tant et si bien que l'acharnement a fini par payer. Élu député en 2022, cet historique du FN fait partie des "ex-félons" qui avaient suivi Bruno Mégret lors de la scission du parti d'extrême droite en 1999. Militant chevronné, président de la fédération du Var entre 2010 et 2018, il en fait l'une des plus grosses de son parti.

En 2000, il est condamné à un an de prison dont six mois ferme pour « violence en réunion avec arme ». Lors d'un collage d'affiches, il avait prêté son arme au passager de la voiture qu'il conduisait. Ce dernier avait ouvert le feu sur des jeunes noirs,  comme le raconte StreetPress. Il est également connu pour ses accointances antisémites. En 2008, il invite l'avocat des négationnistes Éric Delcroix, lui-même condamné pour contestation de crimes contre l'humanité, à une réunion dans une salle municipale de Six-Fours-les-Plages, près de Toulon, gracieusement prêtée par le maire UMP. Il a également tenu la librairie Anthinéa (du nom d'un livre de l'écrivain nationaliste et antisémite Charles Maurras) connue pour proposer des ouvrages négationnistes dans les années 1990 à Toulon. Élu en 2022 avec 52% des voix face à une candidate macroniste, il devrait être facilement réélu dans une circonscription marquée très à droite, où la gauche fait de la figuration.

Sophie Dumont (Côte-d'Or, 4e) : catho tradi adepte des rumeurs complotistes

Âgée de 55 ans, mariée et mère de cinq enfants, Sophie Dumont est une proche de Renaud Labaye, secrétaire général du groupe RN à l'Assemblée. Tous deux fréquentent la même paroisse traditionaliste à Versailles,  rappelle Libération. Francilienne, cette conseillère technique du groupe politique du RN à l'Assemblée nationale depuis 2022 possède également une résidence secondaire à Saulieu (Côte-d'Or) et s'estime donc  « bien implantée sur le territoire ». Elle y est candidate à la députation.

Elle est aussi adepte des sorties antisémites... y compris quand il s'agit de viser le concurrent d'extrême droite de Reconquête. Le 28 mai, sur Twitter, elle commente la prise de position de Sarah Knafo, la numéro 2 du parti d'Eric Zemmour, qui se dit en faveur de l'abattage rituel musulman et juif : « Le petit geste qui trahit l'origine des fonds qui alimentent Reconquête », écrit alors Sophie Dumont. Ce n'est pas tout, en épluchant ses posts, le journal Libération s'aperçoit que Sophie Dumont n'hésite pas à relayer  certaines théories du complot. Pour elle, conformément à la rumeur propagée par la lettre confidentielle antisémite « Faits & Documents », Brigitte Macron pourrait bien être un homme. Elle partage aussi les propos de l'ancien eurodéputé néerlandais Marcel de Graaff, décrivant l'Ukraine comme « le plus grand fournisseur d'enfants pour les réseaux pédophiles ». Pour se faire élire, la bataille sera rude puisqu'elle affrontera le député LR sortant, élu avec 60% des voix en 2022.

Gilles Bourdouleix (Maine-et-Loire, 5e) : les « gens du voyage » dans le viseur

« Je connais Gilles Bourdouleix et je peux vous assurer qu'il n'est pas raciste. Il lui arrive d'avoir des colères et il a effectivement fait une faute... » Interrogé le 11 juin 2024 sur BFM TV, Bruno Retailleau, le président du groupe LR au Sénat s'embourbe en tentant de défendre son « ami », le maire de Cholet Gilles Bourdouleix, tout juste investi LR-RN dans la 5e circonscription du Maine-et-Loire. En 2013, désignant la population des « gens du voyage », le maire avait tenu ces propos : « Comme quoi, Hitler n'en a peut-être pas tué assez » [1]. Il est condamné en première instance, puis en appel pour « apologie de crime contre l'humanité ». La Cour de cassation a finalement annulé cette condamnation en 2015, estimant que l'apologie n'était pas constituée puisque les propos ont été tenus « dans des circonstances exclusives de toute volonté de les rendre publics ». Dans sa circonscription, l'édile devra affronter Denis Masseglia, député macroniste sortant élu avec 60% des voix en 2022.

Marie-Christine Sorin (Hautes-Pyrénées, 1re) : le racisme tranquille

Marie-Christine Sorin, 75 ans et retraitée de l'Éducation nationale, est candidate à nouveau pour le RN dans la 1re circonscription des Hautes-Pyrénées. En 2022, réunissant 15,8 % des voix, elle n'était pas parvenue à se qualifier au second tour. Investie dans une circonscription qui a voté à plus de 30 % pour le RN aux européennes, elle devra très probablement affronter l'union de la gauche au second tour. Certaines de ses sorties numériques,  exhumées par Libération et empreintes de racisme, devraient peut-être assombrir son horizon.

Le 11 janvier 2024, elle déclarait sur Twitter que « toutes les civilisations ne se valent pas, celles qui n'ont aucun humanisme et ne respectant pas les femmes, au nom d'une religion sont juste restées au-dessous de la bestialité dans la chaîne de l'évolution ». Un tweet, teinté de suprémacisme, qu'elle a assumé sur France Bleu. Il ne s'agit pas là de sa seule sortie controversée. Dans un autre tweet posté fin février, elle confronte la porte-parole du gouvernement, Prisca Thévenot, en ces termes : « Si on lui dit de retourner sur son île on va être taxé de racisme, on ne peut même pas lui répondre ! » Cette dernière est d'origine mauricienne et née à Strasbourg.

Emmanuelle Darles (Vienne, 1re) : anti-vax et climatosceptique

Investie par le RN dans la circonscription de Poitiers, le grand combat de cette autoproclamée « scientifique engagée », membre de la mouvance conspirationniste, est son opposition au vaccin contre le Covid-19. Maîtresse de conférences en informatique à l'université de Poitiers, elle a été une membre active du « Conseil scientifique indépendant », à l'origine de nombreuses vidéos sur le site complotiste Reinfocovid. Comme cette quadragénaire baigne en pleine confusion, elle n'a pas hésité à comparer, dans une vidéo, de mai 2022, la vaccination des enfants contre le Covid-19 à un « viol »,  rappelle Libération.

Quelques indices laissaient percevoir ses accointances avec le RN avant son investiture. Mi-février 2023, elle était notamment invitée par l'eurodéputée RN Virginie Joron (actuellement investie par le RN dans la 2e circonscription du Bas-Rhin) afin de présenter ses « travaux scientifiques sur les effets secondaires de la vaccination anti-Covid-19 ». Au fil de ses interventions dans des médias complotistes, elle croise le « gourou du crudivorisme » (pratique qui consiste à se nourrir uniquement d'aliments crus) Thierry Casasnovas, actuellement placé sous contrôle judiciaire pour « abus de confiance et de faiblesse » et « exercice illégal de la médecine et de la pharmacie », également proche du mouvement antisémite d'Alain Soral. Un cas d'école qui rappelle que, lorsqu'on bascule dans le conspirationnisme, l'antisémitisme et l'extrême droite ne sont jamais loin. Emmanuelle Darles parle aussi de « terrorisme climatique » quand les médias évoquent le réchauffement climatique en cours. Elle devra affronter la députée écologiste Lisa Belluco qui l'avait emporté de justesse en 2022 face au candidat macroniste.



Homophobes et hostiles aux droits des femmes

Caroline Parmentier (Pas-de-Calais, 9e) : l'IVG favoriserait « le grand remplacement »

Élue en 2022 députée RN dans la circonscription de Béthune (avec 53,3% des voix), Caroline Parmentier a longtemps été l'attachée de presse de Marine Le Pen. Sa connaissance des médias et de leur fonctionnement, elle l'a puisée directement à l'extrême droite, en tant qu'animatrice au sein de la très réac Radio Courtoisie, et comme rédactrice pour le journal catholique intégriste Présent, plusieurs fois condamné pour incitation à la haine. C'est d'ailleurs dans ses colonnes qu'elle livre, en mai 2018, son regard sur le droit à l'avortement. Elle y regrette « qu'après avoir "génocidé" les enfants français à raison de 200 000 par an (le nombre d'avortement en France, ndlr), on doit maintenant les remplacer à tour de bras par les migrants. » Dans ses billets, elle estime aussi que « le grand remplacement » -  la théorie raciste et complotiste promu par l'écrivain d'extrême droite Renaud Camus - serait une réalité et que les « Français ont des yeux pour voir ». Ce 30 juin, elle se présente à nouveau dans le Pas-de-Calais. Le RN a réuni 45% des voix dans sa circonscription lors des européennes.

Louis-Joseph Gannat Peche (Meurthe et Moselle, 5e) : homophobe, misogyne, antisémite

Si ce courtier en assurances est candidat LR-RN sous le nom de son épouse, c'est parce que son nom patronymique, Gannat, est bien connu dans les sphères d'extrême droite. Son père, Pascal Gannat, a été directeur de cabinet de Jean-Marie Le Pen de 1988 à 1992,  rappelle StreetPress. Son frère, Jean-Eudes Gannat, est également passé par le FN. Il est surtout le fondateur de l'Alvarium, à Angers, à la fois local et groupuscule catholique-identitaire et néofasciste, dissous en novembre 2021. Louis-Joseph Pecher  explique à Mediapart avoir pris le nom de son épouse pour se démarquer de l'image familiale, jugeant que « [sa] vision est moins radicale que la leur ».

Son comportement sur Twitter met en doute cette distanciation. StreetPress a notamment exhumé une série de tweets homophobes, sexistes et antisémites publiés par le candidat entre janvier et juin 2024. Il y insulte le ministre Franck Riester chargé du Commerce extérieur pour son homosexualité, publie un tweet misogyne à l'égard de Rachida Dati, et, le 9 avril, répond à un tweet de l'ancien socialiste Julien Dray par ces mots : « Juif qui parle bouche qui ment disait Voltaire ». Confronté à ces sorties numériques, Eric Ciotti a annoncé qu'il retirait son investiture à Louis-Joseph Pecher. Problème : les propagandes électorales ont déjà été validées et l'opération de mise sous pli a commencé. Le candidat apparaîtra donc bien sous l'étiquette « À Droite les amis d'Eric Ciotti », même si, « [il] n'aura pas notre soutien politique, ni symbolique, ni l'appui logistique », assure l'équipe du président de LR auprès de France Bleu. Ironie du sort, le retrait de l'investiture LR-RN laisse de la place à un autre candidat d'extrême droite, pas moins problématique : Pierre-Nicolas Nups.

Pierre-Nicolas Nups (Meurthe et Moselle, 5e) : « On va casser du PD »

Pierre-Nicolas Nups porte les couleurs du pétainiste Parti de la France. Par un concours de circonstances, il est le seul candidat d'extrême droite dans une circonscription où le RN a réuni près de 41 % des voix aux élections européennes. Et ce n'est pas une bonne nouvelle, entre autres, pour les luttes LGBTQIA+. En mai 2013, sur la page Facebook du GUD, un groupuscule néo-fasciste violent - dont il était un adhérent à Nancy -, il publie une vidéo intitulée « On va casser du PD ». Elle mettait en scène un personnage appelant à « trouver des matraques » pour « casser du PD »,  comme le raconte le média Têtu. Pierre-Nicolas Nups avait finalement été condamné en 2017 à six mois de prison avec sursis et cinq ans d'inéligibilité pour incitation à la haine homophobe. Comme si l'homophobie ne suffisait pas, le jeune homme est  également proche de la sphère antisémite et négationniste, via le journal d'extrême droite Rivarol.

Rody Tolassy (Guadeloupe, 3e) : violence contre une femme

Si Adrien Quatennens a finalement retiré sa candidature, entachée par sa condamnation pour violences conjugales, Rody Tolassy, placé en 21e position lors des élections européennes sur la liste du RN - et donc élu - n'en a pas fait autant. Il a pourtant été filmé  en train de frapper une opposante politique lors d'un déplacement de Marine Le Pen en Guadeloupe en mars 2022. Ces 30 juin et 7 juillet, cet homme de 36 ans se présente à nouveau aux élections législatives en Guadeloupe. En 2022, il avait obtenu 48 % des voix, perdant de justesse face à un député dissident du Modem. Ce sera de nouveau son adversaire.

Hervé de Lépinau (Vaucluse, 3e) : l'IVG assimilée à la Shoah et à Daesh

Catholique conservateur, cet avocat de 55 ans a longtemps été candidat dans le Vaucluse sous la bannière de la Ligue du Sud, un mélange de tendances d'extrême droite radicales provençales implantées aux alentours d'Orange, ville gérée par la famille Bompard, fondatrice de la Ligue du Sud. Élu député dans la 3e circonscription du Vaucluse en 2002, Hervé de Lépinau s'est fait remarquer pour ses sorties particulièrement violentes contre le droit à l'avortement. En octobre 2020, sur Twitter, il assimilait la possibilité de pratiquer une IVG jusqu'à 14 semaines « aux génocides arméniens et rwandais, à la Shoah, aux crimes de Daesh » et prétendait que « l'IVG reste un délit (très largement dépénalisé) donc un acte intrinsèquement mauvais »,  rappelait le JDD en 2022 (ce qui est faux, l'IVG n'est pas un délit) [2]. Dans une circonscription qui a voté à 46 % RN et à 8 % Reconquête aux élections européennes, Hervé de Lépinau sera probablement réélu.



Accointances avec les régimes autoritaires

Jacques Myard (Yvelines, 5e) : « J'adore parler avec le diable »

« J'ai parlé à Bachar, je peux bien parler à Libé », déclarait, en 2015, cet ancien député de la « France populaire », courant droitier de l'UMP. À nouveau candidat à la députation dans la 5e circonscription des Yvelines (Versailles Ouest) sous la bannière LR-RN, le maire de Maisons-Laffitte s'était fait remarquer à l'époque pour un voyage en Syrie. Il y avait rencontré le dictateur Bachar-al-Assad (visé depuis 2023 par un mandat d'arrêt en France pour complicité de crime contre l'humanité) avec trois autres députés français. Une opération montée pour rendre, malgré les massacres commis et la ruine du pays, « le régime syrien fréquentable ».

Jacques Myard commente son voyage en ces termes : « J'adore parler avec le diable parce qu'il est intelligent. » Comme si une amitié sulfureuse ne suffisait pas, l'édile est également membre du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R), think tank pro-russe relayant la propagande du régime de Vladimir Poutine. En 2016, il suscite la polémique en se rendant en Crimée occupée par la Russie aux côtés de Thierry Mariani, député européen RN et connu pour ses affinités avec Poutine. L'ambassade ukrainienne en France dénonce alors « l'impudeur absolue de ces parlementaires français exhibant leur fascination pour l'armée russe ». Dans sa circonscription, Jacques Myard devra affronter la députée macroniste Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale.

Pierre Gentillet (Cher 3e) : fondateur d'un think-tank pro-Poutine

Alors qu'ils étaient tous deux à la Sorbonne, Pierre Gentillet aurait recruté Jordan Bardella au sein de son syndicat très à droite, l'Uni,  raconte Libération. Depuis, les deux jeunes hommes ont suivi des trajectoires différentes, Gentillet à l'UMP, Bardella au FN... pour finalement se retrouver tous deux à mener bataille pour le RN lors de ces législatives. Candidat dans la 3e circonscription du Cher, cet avocat de 33 ans, habitué de la chaîne d'extrême droite Cnews et de Sud Radio, interpelle toutefois par son parcours.

En 2015, il est le fondateur du Cercle Pouchkine, un « think tank pro-Poutine »,  souligne Médiapart. Il a longtemps été un fidèle de la chaîne du Kremlin RT France, aujourd'hui interdite de diffusion en Europe. En 2020, il ne cache pas sa sympathie à l'égard du gouvernement de Vladimir Poutine et écrit : « Vingt ans déjà jour pour jour que Vladimir Poutine fut élu président de la Fédération de Russie. En 20 ans, la Russie s'est redressée économiquement et redevenue une puissance politique et militaire de premier plan. Qui l'aurait cru à l'époque ! »

Ce poulain de Thierry Mariani - lui aussi passé des Républicains au RN en 2019 - a ainsi voyagé trois fois en Russie, au frais du régime, avant l'attaque contre l'Ukraine. Depuis, il explique à Charlie Hebdo que l'invasion de février 2022 lui a ouvert les yeux. Mais l'hebdomadaire satirique note que Pierre Gentillet continue de défendre des positions « complaisantes », à l'égard de la Russie. Notamment « lorsqu'il n'hésite pas à remettre en cause les sanctions contre le Kremlin ». Dans sa circonscription, où l'extrême droite (RN et Reconquête) a obtenu plus de 45% des voix aux européennes, il devra affronter un député sortant macroniste, élu en 2022 avec 55% des voix,

Rémy Berthonneau, Gironde 12e : « Je n'ai plus de lien avec la Russie »

Après un passage à Debout La France, Rémy Berthonneau est aujourd'hui candidat du RN dans la 12e circonscription de Gironde. Âgé de 34 ans, il a été salarié de l'entreprise Safran en Russie et s'engage alors pour développer les relations franco-russes. En 2015, il lance un site nommé Français Libres, « destiné à faire entendre la voix des Français de Russie », raconte-t-il dans une interview donnée à l'agence de presse de l'État Russe Sputnik. Il milite alors pour la levée des sanctions mises en place en 2014 par l'UE lors de l'annexion de la Crimée et souhaite que la France livre des missiles Mistral à la Russie. Fin 2022, il rejoint finalement le RN et devient collaborateur parlementaire d'Alexandre Loubet, député RN de Moselle. Il assure dans une interview au journal Sud Ouest le 15 juin 2024 qu'il n'aurait « plus de lien avec la Russie ». Dans sa circonscription, il affrontera notamment le député macroniste sortant Pascal Lavergne, qui avait été élu avec moins de 200 voix d'écart en 2022 face à la candidate de gauche, Mathilde Feld, qui se représente sous les couleurs du Nouveau Front populaire.

Philippe Fontana (Seine-et-Marne 5e) : conseil pour les entreprises chinoises

C'est un de ces 62 candidats investis sous la bannière RN-LR. Philippe Fontana, « partage la position courageuse et audacieuse d'Eric Ciotti » et souhaite un gouvernement d'union nationale, avec le RN pour « redresser la France », affirme-t-il. Pourtant, quand on s'intéresse à ses activités professionnelles, son patriotisme semble tout relatif. Avocat associé du bureau parisien du cabinet DeHeng Law Offices, il entretient des relations avec le gouvernement chinois : « C'est son cabinet que l'ambassade de Chine appelle quand un ressortissant se fait agresser sur le territoire français »,  résume Le Parisien. Jusque là, rien à redire.

Pourtant, selon une information du média Intelligence Online, publiée le 18 juin, les connexions avec le gouvernement chinois pourraient aller plus loin. « [Philippe Fontana] conseille le gouvernement de Pékin et les entreprises étatiques chinoises en France, y compris dans des dossiers allant à l'encontre des intérêts français », affirme le média spécialiste des questions stratégiques. Dans la 5e circonscription de Seine-et-Marne, l'homme affrontera le ministre chargé du Commerce extérieur Franck Riester. Cette fois, le résultat pourrait tourner en faveur de Philippe Fontana : le RN a rassemblé 38% dans cette circonscription aux Européennes.

Guillaume Bernard

En photo : Jordan Bardella (RN) / © Daniel Dorko (Hans Lucas)

Notes

[1] Les nazis ont perpétré un génocide à l'encontre des populations roms, sinti, et de gens du voyage à travers l'Europe entre 1939 et 1945, qui a fait plusieurs centaines de milliers de victimes.

[2] L'IVG n'est pas un délit. Il est encadré par la loi, qui stipule notamment des délais légaux pour le pratiquer. Il existe en revanche un délit d'entrave à l'interruption volontaire de grossesse, comme la perturbation de l'accès aux établissements pratiquant des IVG ou le fait d'empêcher ou de tenter d'empêcher de s'informer sur une IVG, y compris par voie électronique ou en ligne, « notamment par la diffusion ou la transmission d'allégations ou d'indications de nature à induire intentionnellement en erreur ».

 basta.media

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