Par Suzette Sandoz
Les Egyptiens, les Grecs, les Romains ont-ils eu conscience de la fin de leur civilisation? Et tous les peuples qui ont disparu et dont les ruines nous permettent de découvrir leur grandeur passée ont-ils vécu leur destruction en pleine connaissance de cause.
Cette question me taraude quand j'assiste à la disparition programmée de l'Occident. Disparition de l'Europe d'abord, accomplie grâce à son asservissement aux USA et son aveuglement dans la guerre d'Ukraine, tandis que les nombreux mini-chefs d'Etat européens et hélas aussi les bradeurs de neutralité en Suisse roulent les mécaniques en se prenant pour de géniaux parangons de vertu; disparition des USA, incapables de fournir à leurs électeurs des candidats présidentiels autres que deux marionnettes aux mains de quelques puissants argentiers: terrifiante dégénérescence de la démocratie.
Lors de la chute de l'empire romain, une force naissante allait permettre la construction de l'Occident: le christianisme. Celui-ci est maintenant en perte de vitesse; l'être humain occidental se prend de plus en plus pour son propre créateur: il crée son climat, il crée sa reproduction, il crée les sexes, il en vient même à créer son Dieu, sexé homme et femme - à vrai dire, pour l'instant, il ne le conçoit que binaire, mais cela ne saurait durer.
Quelle valeur, quelle force créatrice assurera le futur? Nous n'avons pas le droit de laisser les générations montantes désespérer. L'avenir existe. Il dépend de notre capacité de concrétiser et de transmettre une parole de Vie, d'Espérance et de Paix mais il exigera aussi quelques siècles d'humilité. Puisse-t-il ne pas passer nécessairement par un bain de sang!
Suzette Sandoz
Suzette Sandoz est née en 1942. Elle est professeur honoraire de droit de la famille et des successions, ancienne députée au Grand Conseil vaudois, ancienne conseillère nationale.
Source: suzettesandoz.ch