« Franchement, ce qui s'est passé aux États-Unis ces dernières années nous a appris à ne pas être surpris par quoi que ce soit » a répondu Dimitri Pechkov porte-parole de Vladimir Poutine lorsqu'on lui a demandé si la direction russe avait été surprise par le retrait de Biden. Quiconque s'intéresse rationnellement à la marche du monde (merci Internet) constate tous les jours que la vie politique américaine n'est plus qu'un simulacre furieux. Le patron de la première puissance du monde donnait le spectacle d'un vieillard en état de démence sénile affichant rageusement sa volonté de se représenter à la prochaine élection.
Et voilà qu'une forme de coup d'État obscur mené par quelques oligarques démocrates le fout dehors. Et pour tenter d'empêcher le retour de Trump, on recrute immédiatement une autre marionnette. Laissant l'épave continuer à « diriger » le pays pour six mois ! Personne n'a vu ou entendu Biden depuis sa « résignation » qui n'a jusqu'à présent reçu qu'une forme écrite (par qui ?). Bon, tout ceci, c'est l'affaire des Américains, qu'ils se débrouillent. Mais le spectacle donné par le système politico-médiatique français est accablant.
Armés d'une ignorance crasse du système américain, tous les commentateurs se précipitent pour déclarer leur soumission à l'Empire, exprimer leur soulagement, et encenser la nouvelle icône. Connue pourtant comme une parfaite imbécile, mais désormais parée de toutes les vertus.
Nos « élites » affichent à cette occasion une consternante mentalité de colonisés. À base de fascination pour le maître, de jobardise, de provincialisme inculte et d'état d'esprit de dominé. Cela fait furieusement penser à l'attitude des marionnettes que la Françafrique néocoloniale avait placées à la tête des pays africains après l'indépendance. En France on répondait par un paternalisme ricanant à l'expression de cette allégeance fascinée des « grands enfants » que nous avions installés dans les capitales africaines pour y défendre nos intérêts. Finalement, aux États-Unis c'est la même chose, ils toisent les vassaux européens qui leur obéissent au doigt et à l'œil.
JD Vance possible, sinon probable futur vice-président est très clair : « les pays européens ne sont pas des alliés, ce sont des clients. Qui font ce qu'on leur demande ».
On n'est pas plus aimable.