© Louise Delmotte Source: AP
Paris le 28 juillet 2024 (photo d'illustration).
Les images du triathlète canadien Tyler Mislawchuk, vomissant après sa course dans la Seine, ont fait le tour des réseaux sociaux le 31 juillet. Au lendemain d'intenses craintes sur la pollution du fleuve. Le sportif a déclaré à Reuters avoir régurgité dix fois durant l'épreuve, attribuant ces vomissements à l'intensité de son effort. Arrivé 9e, sa meilleure performance olympique, Mislawchuk a affirmé avoir «tout donné» sous la chaleur parisienne.
Autre triathlète qui a fait part de ses déboires durant l'épreuve féminine de natation dans la Seine : Ekaterina Shabalina, représentant le Kazakhstan, qui n'est pas allé au bout de l'épreuve de natation. Celle-ci a indiqué avoir demandé une aide médicale, ayant commencé à se «sentir malade puis à vomir». Elle a précisé avoir reçu «plusieurs coups à la tête» durant l'épreuve, lui faisant boire la tasse. «Le triathlon est un sport de contact», a-t-elle confié à un correspondant de Sport24.ru.
Cette athlète d'origine russe, qui affirme avoir opté pour la nationalité kazakhe suite au scandale de dopage ayant éclaboussé le sport russe en 2019, s'est également avérée critique à l'endroit du village olympique. «Dans notre bloc, où vit une équipe d'athlètes du Kazakhstan, il n'y a pas d'eau chaude», a-t-elle déploré.
L'eau en revanche était trop chaude au goût du tennisman Jack Draper. Après sa défaite face à l'Américain Taylor-Fritz le 30 juillet, sur un Suzanne Lenglen où le mercure dépassait les 30 degrés, le Britannique a pointé du doigt la gestion de l'hydratation des athlètes par les organisateurs. Cité par la presse britannique, Draper a affirmé à l'issue du match avoir bu de «l'eau chaude».
«On est un peu comme les clowns du cirque»
«Je pense que la Fédération internationale s'est un peu moquée de nous», a pour sa part déclaré la nageuse espagnole Anna Godoy au micro de la radio Marca. «Il y a eu un faux départ et il n'y en a pas eu de nouveau», a-t-elle ajouté.
Si les sportifs précédents n'ont pas fait de vague concernant la qualité de l'eau, source de nombreuses polémiques bien avant le début des JO, d'autres ont en revanche pris moins de pincettes. C'est notamment le cas de la triathlète espagnole Miriam Casillas qui, également auprès du journal madrilène, s'en est prise aux organisateurs qu'elle a notamment accusé de considérer les sportifs «comme les clowns du cirque».
«Si on avait pensé à la santé des athlètes, cela n'aurait pas été fait ici et il y aurait eu un véritable plan B», a fustigé cette médecin de profession, soulignant qu'«il y a de nombreux triathlons dans lesquels la moitié des coureur ont eu une gastro-entérite et même des problèmes majeurs dus à des mois de traitement et d'antibiotiques».
«Les tests datent d'hier, ils ont 24 heures de retard», a-t-elle déclaré, ajoutant qu'il avait plu la nuit avant l'épreuve.
«Maintenant, ils doivent juste espérer qu'il n'y aura pas trop d'athlètes malades»
Des critiques qui s'ajoutent à celles, encore plus acerbes, de la triathlète belge Jolien Vermeylen auprès du média VTM à l'issue de l'épreuve le 31 juillet: «J'ai bu beaucoup d'eau, donc on saura demain si je suis malade ou pas. Ça n'a pas le goût de Coca-Cola ou de Sprite, évidemment. En nageant sous le pont, j'ai senti et vu des choses auxquelles on ne devrait pas trop penser.»
Et d'ajouter : «La Seine est sale depuis cent ans, alors ils ne peuvent pas dire que la sécurité des athlètes est une priorité. C'est des conneries », avant de conclure : «Si la course n'avait pas eu lieu, ça aurait été une honte pour l'organisation, pour Paris, pour la France. C'était aujourd'hui ou jamais, et ils ne pouvaient pas annuler complètement la course non plus. Maintenant, ils doivent juste espérer qu'il n'y aura pas trop d'athlètes malades. J'ai pris des probiotiques, j'ai bu mon Yakult, je ne pouvais pas faire plus».
Ce 1er août, le Comité d'organisation des Jeux olympiques a assuré que l'eau de la Seine était de «très bonne» qualité sur le plan bactériologique durant les épreuves de la veille. Le 30 juillet, l'épreuve masculine du triathlon avait été reportée au lendemain pour «raisons sanitaires». Un report qui survenait après celui de deux séances d'entraînement.