L'emploi de civils palestiniens, jeunes et vieux, comme boucliers humains pour entrer dans les maisons et les tunnels est une pratique criminelle systématique de l'armée israélienne dans la bande de Gaza, révèle mardi Haaretz.
Le travail des journalistes du quotidien israélien, Yaniv Kubovich et Michael Hauser, confirme un document publié le mois dernier par al-Jazeera (vidéo ci-dessous), dont aucune bonne âme, de l'Élysée à la Maison-Blanche, n'avait évidemment tenu le moindre compte.
Ce qu'a montré al-Jazeera n'est pas un cas isolé, une « bavure » dont se serait rendue coupable l'armée la plus immorale du monde.
|Un des otages palestiniens, revêtu d'un uniforme de l'arméêpolmlku : photo Haaretz, qui a flouté
Les exemples trouvés par les journalistes montrent au contraire que la pratique est non seulement encouragée, mais ordonnée par les plus hauts échelons de l'État-major.
Les soldats commencent par capturer un ou plusieurs civils, dont des mineurs et des personnes âgées. Ils les forcent à revêtir un uniforme de l'armée, gilet pare-balles inclus, mais en leur laissant aux pieds leurs propres chaussures, et pas les bottes règlementaires. Le captif, les mains menottés dans le dos, est équipé d'une caméra, et envoyé dans le tunnel ou l'immeuble que les soldats ont décidé d'inspecter.
Plusieurs soldats témoins de ce crime de guerre déclarent avoir fait part de leurs réticences à leurs supérieurs hiérarchiques, mais s'être fait rabrouer voire menacer.
« Il faut bien vous mettre dans la tête que nos vies valent plus que les leurs, civils ou pas », s'est entendu répondre l'un des soldats ayant accepté de témoigner.
L'armée a bien une unité cynophile, les chiens de l'unité Oketz. « Mais plusieurs de ces animaux ont été tués quand on les a envoyés dans les tunnels, et d'autres ont perdu toute valeur opérationnelle à cause du stress qui leur était imposé. Alors, on préfère utiliser ces Palestiniens », a également commenté un officier.
« Dans ma patrouille, nous sommes restés plusieurs jours avec le même prisonnier, que nous avons envoyé un peu partout. Je ne comprenais pas non plus pourquoi on nous donnait l'ordre de détruire une maison où l'on n'avait rien trouvé. Et mon trouble a grandi quand j'ai vu qu'on relâchait ce jeune homme au bout de quelques jours : ce n'était donc pas un terroriste, mais un simple civil pris en otage pour effectuer cette besogne », raconte encore un soldat.
Mais laissons le dernier mot à cet officier : « Vous êtes ici pour appliquer les lois de notre armée, pas les lois de la guerre. Alors, silence dans les rangs ! »
Source :
CAPJPO-EuroPalestine