Les attaques d'Israël visant l'accès à l'eau s'inscrivent dans le cadre de la campagne menée depuis des décennies pour exercer un contrôle sur les besoins fondamentaux de la population de Gaza.
Source : Truthout, Sharon Zhang
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
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Oxfam avertit que la politique israélienne de longue date, consistant à utiliser l'eau comme une arme à l'encontre les Palestiniens, a atteint son paroxysme dans le cadre du génocide israélien, l'accès à l'eau pour les Palestiniens de Gaza n'est plus qu'une infime partie de ce qu'il était avant le génocide, alors que les Palestiniens meurent de déshydratation, de famine et de maladie.
Selon un rapport d'Oxfam concernant les politiques israéliennes de privation d'eau, Israël a réduit l'accès à l'eau à Gaza de 94 % depuis octobre. Cela signifie que les Palestiniens n'ont accès qu'à une moyenne d'environ 4,7 litres d'eau par personne et par jour.
Dans la supposée « zone humanitaire sûre » d'al-Mawasi - que les forces israéliennes ont attaquée sans relâche - les Palestiniens n'ont accès qu'à une moyenne de 2,5 litres par jour, selon ce rapport.
Cette quantité dérisoire d'eau doit servir à tous les usages : boire, cuisiner, se laver, faire la lessive, etc. Elle est bien inférieure au minimum de 15 litres nécessaires par jour, quantité fixée par les responsables des Nations unies en cas de situation d'urgence.
Cette réduction dramatique de l'accès à l'eau résulte des attaques incessantes d'Israël contre les infrastructures d'approvisionnement en eau de Gaza, a déclaré Oxfam. Israël a détruit 100 % des usines de traitement des eaux usées et a détruit toutes les usines de désalinisation de l'eau ainsi que les installations d'assainissement dans la ville de Gaza, tout en détruisant la grande majorité des infrastructures dans d'autres parties de la bande de Gaza.
Le rapport indique que, depuis octobre, Israël a endommagé ou détruit cinq sites d'assainissement tous les trois jours. Cela signifie que près de 70 % des infrastructures d'approvisionnement en eau et d'assainissement de Gaza sont menacées par Israël.
« Les opérations militaires israéliennes à Gaza se sont à plusieurs reprises traduites par des violations répétées du droit international humanitaire en privant les populations d'accès à l'eau, ressource indispensable à leur survie, en endommageant ou en détruisant les infrastructures hydrauliques, en contaminant les sources d'eau et en bloquant les approvisionnements requis pour permettre la production d'eau », indique le rapport.
Par ailleurs, l'acheminement de l'eau par des convois humanitaires est rendu quasiment impossible en raison du blocus imposé par Israël, ajoute-t-il. Entretenir ce qu'il reste des infrastructures sanitaires constitue un défi à part entière, dans la mesure où les forces israéliennes ont pris pour cible les travailleurs du secteur de la maintenance sur le territoire de la bande de Gaza dans le cadre de leurs attaques contre tous les systèmes y assurant la survie.
« Mes collègues et moi-même vivons un cauchemar depuis ces neuf derniers mois, mais nous continuons à penser qu'il est de notre responsabilité et de notre devoir de veiller à ce que tous les habitants de Gaza bénéficient de leur droit minimum à l'eau potable », a déclaré Monther Shoblak, directeur général de la compagnie des eaux de Gaza, dans un communiqué. « Cela a été très difficile, mais nous sommes déterminés à poursuivre nos efforts, même lorsque nous voyons nos collègues pris pour cible et tués par Israël alors qu'ils sont dans l'exercice de leurs fonctions. »
Les attaques d'Israël visant l'accès à l'eau s'inscrivent dans le cadre de la campagne menée depuis des décennies pour exercer un contrôle sur les besoins fondamentaux de la population de Gaza, afin de tuer les Palestiniens à force de privations.
En raison de cette campagne de privation menée par Israël, l'accès à l'eau était déjà insuffisant à Gaza avant le mois d'octobre. Bien que l'Organisation mondiale de la santé recommande une quantité quotidienne de 100 litres pour les activités habituelles, en mars 2023, les Palestiniens de Gaza n'avaient accès qu'à environ 83 litres, tandis que ceux de la Cisjordanie occupée n'avaient accès qu'à 89 litres. Les Israéliens, y compris ceux qui vivent dans les colonies illégales de Cisjordanie, ont accès à près de 250 litres par jour, en comparaison.
Cela signifie qu'Israël, au cours de ses neuf mois de génocide à Gaza, a réduit l'accès à l'eau à Gaza à 6 % des niveaux qui étaient déjà insuffisants pour une vie normale.
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Sharon Zhang est rédactrice à Truthout et ses sujets de prédilection sont la politique, le climat et l'emploi. Avant de rejoindre Truthout, Sharon a écrit des articles pour Pacific Standard, The New Republic, etc. Elle est titulaire d'un master en études environnementales. On peut la suivre sur Twitter : @zhang_sharon.
Source : Truthout, Sharon Zhang, 22-07-2024
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
Les défenseurs des droits humains affirment que Biden doit agir immédiatement pour stopper l'épidémie de polio à Gaza
Biden a la responsabilité d'agir après avoir soutenu la destruction des systèmes de santé et d'assainissement de Gaza, ont-ils déclaré.
Source : Trutout, Sharon Zhang
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Les défenseurs des droits des Palestiniens exigent de l'administration Biden que des mesures urgentes soient prises afin de mettre fin à une éventuelle épidémie de polio à Gaza après que le virus à l'origine de cette maladie mortelle a été découvert dans les eaux usées de Gaza, menaçant ainsi d'une épidémie qui serait tout simplement catastrophique. [Premier cas de polio confirmé à Gaza le 17 août 2024, NdT]
Le Conseil des relations américano-islamiques (CAIR) estime qu'il est de la responsabilité de Biden de répondre à la crise après avoir financé la destruction des systèmes de santé et d'assainissement de Gaza par Israël, créant ainsi les conditions propices à une épidémie mortelle.
« Ayant rendue possible la destruction massive des infrastructures civiles et des établissements médicaux à Gaza, l'administration Biden a le devoir de veiller à ce que les vaccins contre la polio parviennent à tous ceux en ayant besoin », a déclaré Ibrahim Hooper, directeur de la communication du CAIR, dans un communiqué publié dimanche.
« Cela n'est possible que dans le cadre d'un cessez-le-feu permanent qui doit prendre effet immédiatement, et ce, afin de tout à la fois mettre fin au génocide et empêcher l'apparition de la polio et d'autres maladies, a poursuivi Hooper. Les souffrances du peuple palestinien doivent cesser. »
Les autorités de santé palestiniennes et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ont annoncé la semaine dernière que le poliovirus, le virus responsable de la polio, avait été détecté dans six échantillons différents à Gaza. Les autorités n'ont détecté aucun cas de paralysie due à la polio, mais la détection du virus signifie qu'il pourrait rapidement se transformer en épidémie, ont averti les experts, car la maladie peut se propager sans être détectée pendant des semaines chez des personnes asymptomatiques.
Israël a détruit les infrastructures nécessaires pour faire face à une épidémie à Gaza, tout en créant les conditions propices à la maladie. Selon certains rapports, les Palestiniens se « noient » dans les eaux usées en raison de la destruction systématique du système d'assainissement par Israël, les effluents des égouts envahissent les rues de Gaza et les Palestiniens se réfugient à proximité de montagnes de déchets solides qui attirent insectes et vermine. Dans le même temps, à peine une infime partie des lits d'hôpitaux est opérationnelle.
Les autorités israéliennes semblent conscientes du risque sanitaire extrême que représente la présence du virus et ont annoncé dimanche qu'elles lançaient une campagne non contraignante pour s'assurer que les soldats israéliens bénéficient d'une vaccination contre la polio. Ils n'ont rien dit quant à la nécessité que les Palestiniens soient immunisés contre le virus.
Un groupe de professeurs israéliens spécialistes de santé publique a également appelé à un cessez-le-feu afin d'empêcher la propagation de la polio. Dans une tribune publiée dans Haaretz, ils ont souligné que le virus est particulièrement mortel pour les bébés et que, si l'épidémie n'est pas stoppée, Israël ne met pas seulement en danger la vie de milliers de Palestiniens, mais aussi celle de tous les habitants de la région, car les virus « ne connaissent pas de frontières. »
« Les personnes les plus exposées sont les bébés gazaouis et les nourrissons israéliens, qui n'ont pas reçu les vaccins nécessaires en raison des perturbations des services de santé ou de leur jeune âge, indique l'éditorial. Ils ne sont coupables d'aucun crime, si ce n'est d'être nés dans des circonstances dangereuses. »
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Sharon Zhang
Sharon Zhang est rédactrice à Truthout et ses sujets de prédilection sont la politique, le climat et l'emploi. Avant de rejoindre Truthout, Sharon a écrit des articles pour Pacific Standard, The New Republic, etc. Elle est titulaire d'un master en études environnementales. On peut la suivre sur Twitter : @zhang_sharon.
Source : Trutout, Sharon Zhang, 22-07-2024
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises