France-Soir
Productrice d'hydroélectricité reine en Europe, avec des prix abordables qui plus est, la Norvège a récemment servi de refuge à plusieurs grandes industries minières de Bitcoin. Aujourd'hui, ses habitants chassent ces dernières, tous leurs serveurs et leurs ventilateurs pour avoir la paix. Le hic, c'est que cela fait grimper la note au niveau des factures d'électricité.
D'abord installée dans le sud du pays, la société Kryptovault a déménagé en 2022 après la sécheresse qui a frappé la région. Direction le nord de la Norvège, précisément dans la ville d'Hadsel. L'eau y est abondante et fait tourner à plein régime les installations hydroélectriques qui s'y trouvent, responsables de 88 % de la production norvégienne.
En s'y domiciliant, la société de minage a tellement apporté d'argent à Noranett, le fournisseur d'électricité local, que le prix du kilowattheure a été rééquilibré au niveau national. Il faut dire que Kryptovault pompait l'équivalent de 3 200 foyers, comme le rapportent Les Échos.
Mais il y a un point noir au tableau : le bruit. Étant donné les ordinateurs nécessaires au fonctionnement d'une telle société de minage, des ventilateurs gigantesques ont été installés dans le même temps, et ils font vivre un enfer aux habitants. Ils tournent 24h sur 24h et les rendent sourds à tout le reste. Tant et si bien qu'ils ont demandé leur départ définitif. Face à la grogne populaire, les autorités d'Hadsel n'ont pas renouvelé le permis temporaire de l'entreprise, l'obligeant à cesser ses activités depuis le 13 septembre.
Résultat, le montant des factures s'en ressent : les habitants souffrent actuellement d'une augmentation de 20 %. « Lorsqu'un client individuel aussi important s'éteint du jour au lendemain, cela a un impact », explique Robin Jakobsen, responsable du réseau chez Noranett, au média norvégien NRK. Reste à savoir ce que le gouvernement prévoira pour ses futures réglementations relatives aux data centers de manière générale. Ce qui a l'air certain, c'est que les entreprises de Bitcoin ne seront plus les bienvenues en Norvège, jugées beaucoup trop polluantes et bruyantes.