19/09/2024 francais.rt.com  5min #256910

Violences en Martinique : un couvre-feu instauré dans plusieurs quartiers de Fort-de-France

La Martinique connaît une série d'émeutes depuis plusieurs jours, un couvre-feu ayant été décrété par les autorités dans certains quartiers.

«Dans le contexte d'atteintes graves à l'ordre public que connaissent certains quartiers de Fort-de-France et du Lamentin, le préfet de la Martinique a pris plusieurs mesures.»

Dans un  communiqué de presse publié le 18 septembre, le 𝕏 préfet de la Martinique a interdit «les déplacements des personnes [...] entre 21h et 5h» dans certains quartiers de Fort-de-France et du Lamentin limitrophe, et ce, «pour une durée limitée renouvelable courant du mercredi 18 septembre 2024 au lundi 23 septembre 2024».

 #violencesurbaines | #couvrefeu 𝟐𝟏𝐡 𝐚̀ 𝟓𝐡 𝐬𝐮𝐫 𝐜𝐞𝐫𝐭𝐚𝐢𝐧𝐬 𝐚𝐱𝐞𝐬 𝐫𝐨𝐮𝐭𝐢𝐞𝐫𝐬 𝐞𝐭 𝐳𝐨𝐧𝐞𝐬 𝐝'𝐚𝐜𝐭𝐢𝐯𝐢𝐭𝐞́ 𝐝𝐞 𝐅𝐨𝐫𝐭-𝐝𝐞-𝐅𝐫𝐚𝐧𝐜𝐞 𝐞𝐭 𝐝𝐮 𝐋𝐚𝐦𝐞𝐧𝐭𝐢𝐧  t.co pic.twitter.com/UF5HND2UXH

- Préfet de la Martinique (@Prefet972)

#violencesurbaines - #couvrefeu 𝟐𝟏𝐡 𝐚̀ 𝟓𝐡 𝐬𝐮𝐫 𝐜𝐞𝐫𝐭𝐚𝐢𝐧𝐬 𝐚𝐱𝐞𝐬 𝐫𝐨𝐮𝐭𝐢𝐞𝐫𝐬 𝐞𝐭 𝐳𝐨𝐧𝐞𝐬 𝐝’𝐚𝐜𝐭𝐢𝐯𝐢𝐭𝐞́ 𝐝𝐞 𝐅𝐨𝐫𝐭-𝐝𝐞-𝐅𝐫𝐚𝐧𝐜𝐞 𝐞𝐭 𝐝𝐮 𝐋𝐚𝐦𝐞𝐧𝐭𝐢𝐧

Cette annonce fait suite à plusieurs journées marquées par des violences urbaines, dans un contexte de mobilisation contre la vie chère sur l'île. Ce 19 septembre, le bilan se chiffrait à 11 policiers blessés par arme à feu ainsi que trois émeutiers blessés, dont un par balle. La situation a empiré dans la nuit du 17 au 18 septembre alors qu'un 𝕏 restaurant McDonald's du quartier Dillon a été incendié et des barricades enflammées.

La préfecture fait état d'un bilan, au cours de la même nuit, de 12 véhicules incendiés et 17 commerces vandalisés ou cambriolés. Des violences avaient déjà eu lieu au début du mois, dans le quartier populaire de Sainte-Thérèse, au cours desquelles des policiers avaient été la cible de  tirs à balles réelles.

Le sénateur RDPI (ex-LREM) de Martinique 𝕏 Frédéric Buval a déploré dans un communiqué publié le 18 septembre des «situations de violences quotidiennes [qui] ne peuvent pas contribuer à la sérénité nécessaire à la poursuite des travaux compliqués à mettre en œuvre afin de répondre aux attentes de la grande majorité de nos compatriotes».

𝙉𝙤𝙪 𝙥𝙚́ 𝙥𝙖 𝙮𝙤𝙣 𝙠𝙤𝙣𝙩 𝙡𝙤𝙩, 𝘼𝙣𝙣𝙤𝙪 𝙩𝙧𝙖𝙫𝙖𝙮 𝙖𝙣𝙨𝙖𝙣𝙢  #martinique #viechere #dialogue #sérénité pic.twitter.com/342HlDWJEy

- Sénateur Frédéric BUVAL (@FredericBuval)

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L'élu évoque par ailleurs le «phénomène de la vie chère qui gangrène» la Martinique depuis de nombreuses décennies. Cette question du pouvoir d'achat est au cœur des revendications des émeutiers et fait l'objet de nombreux débats aux Antilles.

Des prix des produits alimentaires 40% plus élevés qu'en métropole

«Des solutions existent ! Unissons-nous pour agir concrètement et alléger le quotidien des Martiniquais», lançait le 30 août, dans un appel, le député apparenté socialiste de la 1ère circonscription de Martinique 𝕏 Jiovanny William, dénonçant la vie chère et l'inflation sur l'île.

Depuis le début de la mobilisation, les protestataires réclament un alignement des prix sur ceux appliqués en métropole. En 2022, l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) estimait les prix des produits alimentaires 40% plus élevés en Martinique qu'en France métropolitaine.

Une différence de prix qui s'explique par plusieurs facteurs, en particulier l'importation. Viennent ensuite l'étroitesse du marché martiniquais qui ne regroupe que 350 000 consommateurs et enfin la fiscalité locale, avec notamment l'octroi de mer.

Des négociations ont été entérinées en début de semaine sur cette question de la vie chère. Le journal Martinique France Antilles rapportait le 17 septembre la tenue d'une  réunion sur le sujet avec des acteurs locaux mais plusieurs organisations avaient quitté ces échanges, à l'image du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC).

Dans  un communiqué publié ce 19 septembre, le RPPRAC a fustigé la «répression policière» qui aurait frappé des individus «venus protester pacifiquement contre la vie chère», estimant ainsi la préfecture responsable des incidents qui secouent l'île.

Le préfet avait annoncé par voie de communiqué, le 5 septembre, qu'a la suite d'une rencontre entre des élus et «l'ensemble des acteurs du monde économique», les participants s'étaient engagés à «aboutir à une baisse durable des prix de 20% en moyenne, de 2 500 produits de grande consommation».

La collectivité territoriale de Martinique s'est, elle, prononcée en faveur d'une suppression de l'octroi de mer, cette taxe spécifique aux départements d'Outre-mer s'appliquant «sur plusieurs centaines de produits importés», a rapporté une radio publique locale.

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