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Jean-Noël Barrot à Beyrouth.
Après avoir envoyé en urgence Jean-Yves le Drian à Beyrouth le 23 septembre, Paris a missionné son nouveau ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot dans la capitale libanaise. Le chef de la diplomatie française était en déplacement au Liban les 29 et 30 septembre.
Alors que le Liban fait face aux frappes de l'aviation israélienne depuis une semaine, Jean-Noël Barrot a déclaré sur X 𝕏 avoir emmené avec lui «12 tonnes de matériel médical» qui «soigneront 1 000 blessés graves» a-t-il affirmé en soulignant que la France sera «toujours aux côtés des civils».
Au cours de son déplacement au pays du Cèdre, le chef de la diplomatie française a rencontré les officiels libanais dont le Premier ministre Nagib Mikati, le président du parlement Nabih Berry, le représentant de l'église maronite Bechara Boutros Rahi ainsi que le chef des armées Joseph Khalil Aoun.
Nasrallah aurait donné son aval à une trêve
«Je suis arrivé au Liban accompagné d'un avion militaire porteur de deux postes sanitaires mobiles permettant la prise en charge d'un millier de blessés graves, ainsi que d'une dizaine de tonnes de matériel médical», a par ailleurs indiqué Jean-Noël Barrot, au cours d'une conférence de presse dans l'après-midi du 30 septembre.
Le chef de la diplomatie française a affirmé que sa visite avait 𝕏 un «triple objectif» : adresser un message de soutien aux Libanais, aux ressortissants français et poursuivre les efforts de la France en vue d'une cessation des hostilités et d'un règlement diplomatique.
Il a ajouté avoir «débloqué en urgence 10 millions d'euros pour appuyer ces organisations humanitaires, au premier rang desquelles la Croix-Rouge libanaise», et a assuré «œuvrer pour que ceux qui souhaitent quitter le pays puissent trouver des vols disponibles».
Le ministre français a par ailleurs exhorté Israël et le Hezbollah «à saisir» la proposition de cessez-le-feu franco-américaine. Cette initiative est toujours «sur la table», a-t-il martelé, indiquant qu'«il reste un espoir, mais il reste peu de temps». Le chef de la diplomatie française a ainsi exhorté «Israël à s'abstenir de toute incursion terrestre et à cesser le feu» et a appelé «le Hezbollah à faire de même et à s'abstenir de toute action susceptible de mener à une déstabilisation régionale».
A ce titre, une source proche du mouvement chiite a assuré à L'Orient-Le Jour que Hassan Nasrallah avait donné son aval pour accepter la proposition américano-française d'une trêve de 21 jours. Initiative diplomatique qui avait été rejetée par Benjamin Netanyahou.
Un bâtiment de la marine française en route pour le Liban
De surcroît, un bâtiment de la Marine française a appareillé depuis le sud-est de la France pour se positionner au large du Liban par «précaution», en cas de besoin d'évacuation des ressortissants français, a rapporté une agence de presse française citant l'État-major français. Ce dernier n'a toutefois pas précisé le nom du navire. Il s'agirait d'un porte-hélicoptère amphibie (PHA) qui, selon la même source, mettra 5 à 6 jours pour rejoindre les côtes libanaises.
Côté libanais, le président du Parlement Nabih Berry a déclaré : «nous avons exposé devant le ministre français la position libanaise officielle, qui est conforme à l'appel à un cessez-le-feu», émis il y a quelques jours par plusieurs pays dans la foulée des tractations diplomatiques autour de la proposition franco-américaine, «ainsi que l'application de la résolution 1701, comme convenu avec l'émissaire américain au Liban et en Israël, Amos Hochstein», précisant que «le Hezbollah n'est pas loin de tout cela».
Le Premier ministre libanais a également insisté sur le fait que le pays était déterminé «à mettre en œuvre la résolution 1701 et à envoyer l'armée au Liban-Sud». «Mais l'important, c'est de faire pression sur Israël pour qu'il mette fin à son agression, ses attaques et ses crimes barbares contre le Liban et les Libanais, car il tente de reproduire ce qu'il a fait à Gaza», a-t-il martelé concernant l'application de cette résolution.
Quelques heures après le départ du chef de la diplomatie française de Beyrouth, l'armée israélienne annonçait le début d'une incursion terrestre dans le sud du Liban.