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Une zone dans la banlieue sud de Beyrouth en ruines après des bombardements israéliens.
Des dizaines de frappes aériennes israéliennes d'une grande violence secouent la banlieue sud de Beyrouth depuis la nuit du 5 au 6 octobre, mais aussi des villages et des villes du Liban-Sud et de la Békaa, à l'est du pays. Le bilan est d'au moins 23 morts et 93 blessés, rapporte la chaîne libanaise proche du Hezbollah, Al Mayadeen.
Depuis le début de la journée, la banlieue sud de Beyrouth a été bombardée à deux reprises par l'aviation israélienne, après une nuit d'une rare violence au cours de laquelle une trentaine de raids aériens se sont abattus dans la zone, rapporte de son côté l'agence de presse d'État libanaise ANI.
«Israël a bombardé la banlieue sud de Beyrouth avec des bombes interdites à têtes nucléaires», a dénoncé dans la foulée de ces frappes le chef du rassemblement médical libanais, cité par nos confrères de RT arabic. «Nous exigeons de prélever des échantillons sur les sites de bombardements et d'envoyer des rapports aux États-Unis», a-t-il martelé.
«Au cours des dernières 24 heures, l'armée de l'air israélienne a attaqué environ 150 cibles militaires du Hezbollah, y compris des sites de lancement de missiles antichars, des quartiers généraux, des infrastructures souterraines et des entrepôts d'armes», a déclaré sur X (ex-Twitter) le porte-parole en arabe de l'armée israélienne, Avichay Adraee.
L'armée israélienne avait affirmé, plus tôt dans la journée, avoir tué 440 membres du Hezbollah depuis le début de l'opération terrestre au Liban, ajoutant avoir tué deux membres de haut rang du Hamas lors de deux frappes distinctes au Liban.
Selon un bilan officiel des autorités libanaises, 2 036 personnes ont été tuées et 9 662 blessées dans les «agressions israéliennes» contre le Liban depuis le 8 octobre 2023.
Israël menace l'Iran de «frappes comme à Gaza et Beyrouth»
S'exprimant ce 6 octobre depuis la base aérienne de Nevatim, visée par l'attaque récente de missiles iraniens, le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a menacé l'Iran de frappes «similaires à celles menées à Gaza et Beyrouth», selon un communiqué cité par des médias israéliens.
«Quiconque pense qu'une simple tentative de nous nuire nous dissuaderait d'agir devrait jeter un coup d'œil sur nos succès à Gaza et à Beyrouth», a-t-il prévenu, affirmant que les Iraniens n'avaient «pas endommagé les capacités de l'armée de l'air».
Téhéran a déjà préparé son plan de riposte au cas où Israël mènerait une attaque contre le territoire iranien, a indiqué à son tour un responsable militaire iranien, cité par un média local.
L'Iran «possède une liste de nombreuses cibles israéliennes», a-t-il menacé. L'opération du 1er octobre a «montré que nous pouvons raser n'importe quel point que nous souhaitons», a-t-il ajouté.
Près de la moitié des élèves libanais déplacés
Sur le plan humanitaire, 40% des 1,25 million d'élèves libanais ont été déplacés alors que l'intensification des frappes israéliennes a contraint plus d'un million de personnes à fuir, rapporte le média libanais L'Orient-Le-Jour, citant un haut responsable du ministère de l'Éducation.
Le Haut-Commissaire pour les réfugiés de l'ONU (HCR), Filippo Grandi, a annoncé, lors d'une réunion avec le Premier ministre libanais sortant, Nagib Mikati, que «quelque 200 000 personnes déplacées» pourraient bénéficier d'une aide en espèces.
De son côté, le représentant de l'Unicef au Liban, Édouard Beigbeder, a annoncé qu'au total «67 tonnes» d'aides médicales seraient fournies pour «subvenir aux besoins de 700 000 personnes pendant trois mois, et pour couvrir différents types de maladies».
Plus tôt dans la journée, le ministre libanais de la Santé, Firass Abiad, a réceptionné une cargaison de 25 tonnes de médicaments et de fournitures médicales de l'Unicef à l'aéroport international de Beyrouth.
Les données de l'OIM indiquent qu'entre le 21 septembre et le 3 octobre, quelque 235 000 personnes ont traversé la frontière vers la Syrie par voie terrestre, soit environ 82 000 Libanais et 152 000 Syriens. L'OIM estime qu'un million de personnes ont été déplacées au Liban depuis octobre 2023.