09/10/2024 francesoir.fr  3min #258170

Très mauvais retour sur investissement pour l'intelligence artificielle

France-Soir

Des dépenses faramineuses et des recettes peu prometteuses, voilà le bilan mitigé porté sur le développement de l'intelligence artificielle en 2024. Malgré le fait qu'OpenAI vient de réaliser une levée de fonds record de 6,6 milliards de dollars, et récolte quelque 300 millions de dollars chaque mois notamment grâce à ChatGPT, la société californienne déplore des pertes encore plus importantes.

C'est un pari risqué, voire un pas risqué. Valorisée à 157 milliards de dollars, OpenAI est bien la preuve d'un intérêt frénétique pour l'intelligence artificielle (IA) générative, qui soulève cependant des interrogations critiques sur sa viabilité économique.

Comme le rapportent  Les Echos, l'entreprise de Sam Altman doit faire face à des pertes prévisionnelles de 5 milliards pour cette année, principalement dues à des dépenses exorbitantes liées à l'entraînement de ses modèles, ainsi qu'à ses coûts opérationnels. Autrement dit, certes les investisseurs semblent séduits par le potentiel futur de l'IA, mais un décalage croissant s'installe entre les sommes d'argent misées qui sont colossales et la valeur actuelle générée par ces technologies.

L'analyste de CCS Insight Leo Gebbie, prend l'exemple du smartphone pour mettre en lumière le grand écart qui existe entre les espoirs des constructeurs (et investisseurs) et les utilisateurs : "Les smartphones sont dotés de nouvelles fonctions, comme l'édition de photos à l'aide de l'IA, ou des suggestions pour vous aider à gérer votre agenda. Mais les consommateurs ne paient pas davantage pour avoir accès à ces fonctions. Pour l'instant, il ne semble pas non plus qu'ils soient prêts à changer de portable uniquement pour y avoir accès." Voilà pour les particuliers, mais côté entreprises ?

Dans le secteur des services, les géants Amazon et Microsoft avancent que l'intégration de l'IA stimule leurs revenus. Pourtant, la valeur ajoutée de ces outils reste à prouver. Microsoft Copilot par exemple, une version de la suite bureautique classique dopée à l'IA, coûte deux fois le prix initial pour n'être finalement pas très performante. Par ailleurs, malgré des investissements là encore importants, les ventes de PC incluant l'IA peinent à décoller.

Bref, les sommes dépensées sont gigantesques, mais le retour sur investissement n'est pour l'instant pas bon. Et, si les plus fervants défenseurs du progrès assurent que les bénéfices se sentiront sur le long-terme, tout cela reste à prouver... D'autant que pour l'instant, on ne parle que d'argent. Peut-être étudierons-nous bientôt les dégâts que cette technologie aura infligés à la société ?

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