France-Soir
"Des tueuses invisibles". C'est ainsi que la mère d'Emmy Marivain, décédée le 12 mars 2022 d'une leucémie à l'âge de 11 ans, parle désormais des fleurs qu'elle a manipulées toute sa vie. Couvertes de dizaines de pesticides, elles ont contaminé l'enfant pendant la grossesse. Avant de partir, la jeune fille a fait promettre à sa mère de se battre pour que "tout le monde sache la vérité".
Comme le rapporte Sud Ouest, le Fonds d'indemnisation des victimes de pesticides (FIVP) a reconnu "le lien de causalité entre la pathologie" d'Emmy et "l'exposition aux pesticides durant la période prénatale". L'institution a proposé une indemnisation à hauteur de 25 000€ à chacun des deux parents.
Mais ce faisant, la mère et son avocat considèrent que le préjudice subi par Emmy n'est pas vraiment pris en compte. "Elle m'a dit : maman tu dois te battre, parce qu'on n'a pas le droit de faire ça à des enfants. On n'a pas le droit de les empoisonner. Alors je lui ai promis que je ferais tout ce que je peux pour prouver le lien entre sa maladie et mon métier de fleuriste.", raconte-elle. Ainsi, elle demande à la cour d'appel de Rennes une indemnité pour les souffrances subies par Emmy durant sa maladie, mais aussi pour sa sœur, son frère et sa grand-mère.
L'avocate de la défense a regretté que le FIVP soit "lié par les textes" et ne puisse donc pas répondre à cette demande. Alors qu'il existe une réglementation européenne fixant des limites de pesticides pour les fruits et légumes, cela n'est pas le cas pour les fleurs. L'association Phytovictimes s'est donc mêlée à la lutte pour que "le grand public, les pouvoirs publics, les élus puissent prendre conscience de la situation des fleuristes et des familles concernées".