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Frappe israélienne à Nabatieh, dans le sud du Liban.
Dans la soirée du 12 au 13 octobre, l'aviation israélienne a bombardé à plusieurs reprises la localité de Nabatiyé, dans le sud du Liban, détruisant plusieurs maisons, immeubles et le marché historique de la ville.
Dans une vidéo postée sur ses réseaux sociaux, l'association Beit el-Baraka partage des photos du souk « dont l'histoire remonte aux ères ottomane et mamelouk ». « Souk el-Khamis était un point de rencontre pour tous les agriculteurs et les producteurs du Liban-Sud, sa restauration avait été terminée il y a à peine deux ans (...). Nos racines se trouvent dans ce patrimoine et dans ces pierres », indique l'association libanaise.
La destruction de ce marché historique a provoqué un tollé sur la toile libanaise, tant ce lieu était emblématique pour la culture du pays du Cèdre.
Le patrimoine historique libanais en danger
La destruction des souks de Nabatiyé a provoqué une vive émotion en ligne. Le chercheur de Carnegie Mohanad Hage Ali a posté un message très personnel sur son compte
«L'agression israélienne sur le souk de Nabatiyé, considéré comme l'un des plus anciens du Liban, dont l'histoire remonte à plus de quatre siècles... La destruction du patrimoine fait partie du terrorisme israélien dans une tentative haineuse d'effacer l'histoire», écrit Sahar Nasser, un activiste libanais sur la plateforme
Après le déplacement de plus d'un million de Libanais, les destructions d'infrastructures et les pertes civiles, c'est maintenant le patrimoine du Liban que la campagne de bombardements de l'aviation israélienne met en péril.
Joyau du Proche-Orient pour son histoire aux multiples influences, des Romains aux Ottomans en passant par les Croisés et les empires arabes, le Liban regorge de nombreux sites historiques d'exception.
C'est le cas notamment de Baalbek, avec son ancienne ville gréco-romaine, l'antique Héliopolis, en référence au dieu grec du soleil. Le site archéologique, se compose de trois sanctuaires principaux : le temple de Jupiter avec ses six colonnes, celui de Bacchus et les ruines de celui de Vénus, bâtis par les empereurs romains Néron, Trajan, Hadrien et Antonin le Pieux.
Le 6 octobre, une attaque israélienne a visé le centre de Baalbek. Le gouverneur de la ville, Bachir Khodr, avait exprimé auprès d'une agence de presse française son inquiétude en déclarant que, même si «elle a eu lieu à environ 500 à 700 mètres, une telle frappe pourrait avoir un impact négatif sur la citadelle». Il a notamment souligné les risques que représentent, au delà d'une frappe directe, la «fumée noire» sur l'état des pierres ou encore «la force des explosions», dont les secousses pourraient affecter les vestiges des temples romains.