© Alexander Shcherbak/TASS
Le président turc Recep Tayyip Erdogan assiste à une session plénière du sommet des BRICS+ 2024.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré ce 24 octobre lors du sommet BRICS+ à Kazan, qu'au regard de l'instabilité internationale actuelle, les BRICS apportaient une «contribution unique» à l'émergence d'un ordre mondial «juste».
«La Turquie est convaincue qu'un monde plus juste est possible. Nous sommes confrontés à de nombreux défis. La Turquie est déterminée à promouvoir le dialogue avec les BRICS, avec lesquels nous avons développé une relation étroite basée sur le respect mutuel et une coopération mutuellement bénéfique. Cette plateforme apporte une contribution unique à la construction d'un ordre mondial juste», a déclaré le dirigeant turc.
Erdogan a ajouté que son pays «attach[ait] une grande importance au fait de s'associer à des amis sur des plateformes multilatérales et de trouver des solutions de bon sens à des problèmes communs».
Jaishankar salue un «rééquilibrage économique, politique et culturel» du monde
Tout comme Erdogan, le ministre indien des Affaires étrangères, Subramanyam Jaishankar, a également salué le rôle d'une plateforme telle que les BRICS. «Ce rééquilibrage économique, politique et culturel a maintenant atteint un point où nous pouvons envisager une véritable multipolarité. Les BRICS eux-mêmes témoignent de la profondeur du changement de l'ordre ancien», a déclaré Jaishankar.
Un jour plus tôt, le 23 octobre, les présidents russe et turc avaient déjà tenu une réunion au cours de laquelle Vladimir Poutine avait indiqué qu'il «voyait des perspectives importantes compte tenu de l'autorité et du rôle géopolitique particulier» de la Turquie, soulignant l'importance du pays dans la résolution des problèmes mondiaux. L'arrivée d'Erdogan au forum a été assombrie par l'attentat d'Ankara, à la suite duquel les deux présidents ont exprimé leur solidarité avec les victimes.
La Turquie vise les BRICS
Début septembre, l'agence Bloomberg avait rapporté, citant des sources proches du dossier, que les autorités turques avaient déposé une demande d'adhésion aux BRICS il y a plusieurs mois. Un dépôt de candidature confirmé par le porte-parole du parti AKP au pouvoir Ömer Celik.
Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, avait également confirmé le 19 octobre, lors d'une interview accordée à l'agence de presse turque Anadolu, l'intérêt d'Ankara pour rejoindre les BRICS.
Le 16e sommet des chefs d'État des BRICS, événement clé de la présidence russe de l'association, se tient à Kazan du 22 au 24 octobre. Ce sommet est le premier auquel participent l'Égypte, l'Iran, les Émirats arabes unis, l'Arabie saoudite et l'Éthiopie, lesquels avaient été conviés lors du précédent sommet fin août 2023 à rejoindre cette année l'organisation. Au cours du sommet, les dirigeants des BRICS ont adopté la déclaration de Kazan, qui résume les positions du groupe, notamment sur le développement de l'organisation, les questions mondiales et les crises régionales.