• Au sommet des BRICS, l'Indien et le Chinois ont conclu un accord sur leurs problèmes frontaliers et se sont serrés la main pour la première fois depuis 2020. • Les USA y sont pour quelque chose ! • Texte d'Andrew Korybko.
Pour renforcer encore l'importance du sommet des BRICS, à Kazan, cet aparté Modi-Xi considéré, notamment How Modi Govt Stood Its Ground, Convinced China’s Xi Jinping To Give In On Border Deal | Point Blank , comme un PM Modi Holds First Bilateral Talks with Xi Jinping in Five Years | Vantage with Palki Sharma , - auquel on comprendra bien que Poutine n'est ni étranger, ni indifférent. La résolution du différent frontalier entre l'Inde et la Chine, la première rencontre Modi-XI depuis quatre ans, marquent un rapprochement décisif des deux immenses voisins. Tout cela se fait, très symboliquement, en marge du sommet des BRICS, comme pour nous convaincre plus encore que cette organisation est désormais un acteur majeur pour les grandes initiatives, à commencer par celles qui rapprochent quelques-uns de ses membre les plus importants.
On suivra le commentaire d'Andrew Korybko ( How Modi Govt Stood Its Ground, Convinced China’s Xi Jinping To Give In On Border Deal | Point Blank ) qui a parfaitement raison de faire de ce rapprochement la conséquence directe de la détérioration accélérée des relations entre l'Inde et les USA, du fait, - surprise, surprise, - du comportement insupportable des USA.
« Les États-Unis n'ont jamais respecté l'Inde en tant que partenaire égal et ont plutôt cherché à la soumettre en tant que vassal en exigeant qu'elle se conforme aux sanctions unilatérales de l'Occident contre la Russie, ce qui était inacceptable pour des raisons à la fois économiques et de principe. Les États-Unis craignaient également l'ascension exponentielle de l'Inde en tant que grande puissance depuis le début de l'opération spéciale en Ukraine, alimentée en grande partie par l'énergie russe à prix réduit, car cela accélérait les processus multipolaires au détriment de son hégémonie unipolaire.» C'est pourquoi ils ont exploité le scandale de l'été 2023 pour aggraver leurs relations, se sont immiscés dans les élections générales et ont même contribué au renversement du gouvernement bangladais il y a quelques mois afin de faire pression sur l'Inde pour qu'elle se conforme à ces exigences, puis la punissent lorsque cela ne se produit pas... »
La machine de guerre américaniste ne laisse pas de stupéfier son public éclairé et sans doute cela sera-t-il ainsi jusqu'à la fin : un tel entêtement dans la sottise, une telle proclamation d'une vision triomphale en aveugle, les yeux fermés ! Les entreprise américanistes d'investissement de l'Inde ont, pour la période, commencé il y a longtemps, avec immédiatement l'impudente certitude que l'Inde n'attendait que cela... Tenez, si l'on remonte à mars 2005, par exemple ! Depuis, il y a eu une succession d'épisodes, toujours les mêmes, alternant les affirmations américanistes de l'exceptionnalisme indien selon Hollywood comme manœuvre de séduction grossière, et l'intérêt indien assez vite terminée par autant de rebuffades lorsqu'on découvre, à Delhi, ce que préparent les américanistes, - toujours les mêmes gâteries, l'allié en suiviste, autorisé à acheter la quincaillerie US, à se conformer aux consignes américanistes-occidentalistes, à se comporter comme s'il était membre de l'UE et/ou de l'OTAN, à remercier le Ciel d'être le vassal privilégié de l'ami et le modèle américaniste...
Cette fois, tout semble nous indiquer qu'il s'agit de l'épisode final, les Indiens ayant été au bout de "la nuit américaine". Ce n'est pas pour rien que Modi et Xi se sont serrés la main à l'ombre, ou plutôt à la lumière éclatante du super-sommet des BRICS. Ce faisant, ils ont placé le déplacement de l'Inde et les concessions de la Chine sous le patronage de cette organisation, presque comme premier acte exemplaire de ce que doit être la multipolarité. Aux USA, entre les fureurs de Trump et le rire absolument pathologique de l'idiote congénitale, le DeepState n'a strictement rien compris et vous assure qu'il récupérera l'Inde quand il le voudra et comme il le voudra.
La poignée de main Modi-Xi, si bien favorisée par l'action en sous-main du maestro Poutine, est comme une puissante symbolique de l'installation officielle des BRICS et de leur "nouveau-monde". La mise en scène métahistorique est soigné, et Hollywood n'en revient pas.