par Caitlin Johnstone
Israël a lancé une série de frappes aériennes sur l'Iran que les médias occidentaux s'empressent de présenter comme des frappes de «représailles» contre une attaque de missiles non provoquée par l'Iran.
Comme toujours, l'histoire ne commence qu'au moment où Israël est attaqué, et tous les événements qui ont précédé cette attaque disparaissent des archives officielles, tandis que les services de propagande impériale multiplient les gros titres.
« Israël lance des frappes aériennes contre l'Iran en guise de représailles», titre le New York Times, sous-titré «Israël avait promis des frappes après plusieurs vagues de missiles balistiques de l'Iran sur Israël au début du mois».
« Israël a débuté ses frappes de représailles sur l'Iran, selon une source», affirme un titre de CNN.
« Israël lance des frappes de représailles contre l'Iran après une salve de missiles visant les Israéliens», selon Fox News.
« Israël lance une attaque de représailles contre l'Iran», indique Axios.
« Mises à jour en direct : Israël annonce avoir lancé des attaques de représailles en Iran», affirme NBC News.
« Israël lance des frappes de représailles contre Téhéran avec une salve de missiles balistiques», titre le New York Post.
« Israël lance des frappes contre l'Iran en réponse à des attaques de missiles balistiques», déclare Forbes.
Ce que les services de propagande impériale omettent dans leurs titres, c'est que les frappes de missiles balistiques de l'Iran sur Israël au début du mois étaient elles-mêmes une riposte à de multiples attentats israéliens. Israël a attaqué le sol iranien en assassinant le chef de l'aile politique du Hamas, Ismail Haniyeh, en juillet, puis en tuant un responsable militaire iranien lors d'un attentat à Beyrouth.
Le Corps des gardiens de la révolution islamique d'Iran a publié à l'époque une déclaration indiquant clairement que les frappes de missiles répondaient aux assassinats de Haniyeh et du commandant du Corps des gardiens de la révolution islamique, Abbas Nilforoushan, ainsi que du chef du Hezbollah, Hasan Nasrallah.
Toutes ces informations sont accessibles au public. Aucune nation au monde n'accepterait qu'un pays étranger assassine ouvertement ses responsables militaires et mène des frappes meurtrières sur son sol. Toute nation considérerait de telles agressions comme un acte de guerre, y compris - et surtout - les États-Unis.
Les médias occidentaux présentent Israël comme la victime innocente attaquée de toutes parts par des barbares musulmans, parce que les médias occidentaux sont des services de propagande de l'empire occidental. Leur travail consiste à présenter les États-Unis et leurs alliés comme de vertueux combattants de la liberté défendant leur peuple contre des attaques non provoquées des méchants, afin de susciter l'adhésion aux agendas meurtriers et tyranniques de l'alliance de pouvoir américaine.
Les opérations de communication de ces organes de presse de la honte sont tellement indissociables de la propagande d'État que leur message reflète parfaitement la position du gouvernement américain, qui a déclaré dans un communiqué, à la suite des frappes aériennes israéliennes que celles-ci constituaient un acte d'«autodéfense» en représailles d'une attaque iranienne.
«Nous comprenons qu'Israël mène des frappes ciblées contre des cibles militaires en Iran dans le cadre d'un exercice d'autodéfense et en réponse à l'attaque de missiles balistiques menée par l'Iran contre Israël le 1er octobre», a déclaré Sean Savett, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche.
Nous ne savons toujours pas si cette dernière flambée de violence va dégénérer en une nouvelle guerre effroyable que nous redoutons tous comme le scénario de cauchemar le plus pessimiste des conséquences du comportement meurtrier d'Israël au cours de l'année écoulée. Alors qu'Axios et son informateur du renseignement israélien Barak Ravid rapportent que les États-Unis s'attendent à ce que l'Iran riposte, il semble, à l'heure où nous écrivons ces lignes, que les combats pourraient s'arrêter là tant qu'Israël ne continue pas à attaquer.
«Les médias iraniens, les comptes non officiels et ceux des minorités alignées minimisent les attaques» 𝕏 a déclaré Trita Parsi, du Quincy Institute, sur Twitter, en ajoutant une mise en garde importante : «TOUTEFOIS, seule la première phase de l'attaque est terminée. Reste à savoir si la volonté de minimiser les frappes peut survivre à la nuit et à d'autres phases d'attaques».
Nous le découvrirons bien assez tôt.