Source: Sputnik
Élections législatives à Tbilissi, Géorgie.
Le parquet général de Géorgie a ouvert une enquête, après une plainte de la Commission électorale centrale (CEC) au sujet de possibles falsifications lors des récentes élections parlementaires. Il vise notamment Salomé Zourabichvili, l'actuelle présidente de la Géorgie. Le parquet estime qu'elle pourrait détenir des éléments probants. La présidente géorgienne a été convoquée pour le 31 octobre.
Le texte de l'annonce précise que «le parquet général de Géorgie a lancé une enquête sur la falsification potentielle des élections législatives, en vertu de l'article 164-3 (falsification électorale) du Code pénal géorgien», sur la base de la requête de la CEC datée du 30 octobre 2024.
Face à la convocation judiciaire, l'opposition conseille la prudence, le gouvernement presse de coopérer
Après la convocation de la présidente géorgienne pour un interrogatoire, les leaders de l'opposition ont conseillé à Salomé Zourabichvili de ne pas se rendre au parquet. «L'opposition n'a pas l'intention de se rendre au bureau du procureur géorgien, car elle ne lui fait pas confiance. Je pense que la présidente ne se rendra pas non plus au bureau du procureur, mais elle n'a pas besoin de mon avis», a déclaré Zourab Japaridze, l'un des leaders de l'opposition.
De l'autre côté, Mamouka Mdinaradze, secrétaire exécutif du parti au pouvoir Rêve géorgien, qui a remporté les législatives, a conseillé à Salomé Zourabichvili de coopérer avec le bureau du procureur et d'expliquer pourquoi elle affirme que les élections législatives ont été truquées. «La présidente Zourabichvili doit répondre de ses accusations. Nous sommes prêts à ouvrir n'importe quel bureau de vote dans le cadre de l'enquête du bureau du procureur pour prouver que des élections équitables ont eu lieu, et la présidente et les leaders de l'opposition doivent répondre de leurs accusations», a déclaré Mamouka Mdinaradze.
«Lutte pour l'existence nationale» : Maria Zakharova accuse l'Occident d'imposer son discours
Lors des élections législatives en Géorgie, les États-Unis et l'Union européenne avaient menacé la Géorgie de «futures conséquences» si le choix du peuple géorgien n'était pas conforme à la vision occidentale des élections «démocratiques».
Maria Zakharova, porte-parole du ministère des Affaires étrangères de Russie, a qualifié la situation en Géorgie de «lutte du peuple géorgien pour son existence historique et nationale». Selon elle, il ne s'agit pas simplement de dignité mais d'une question de «survie». La diplomate a dénoncé les actions de l'Occident: «On impose aux gens un agenda ultralibéral, on les contraint sous la menace des armes, c'est ce qui se passe maintenant. Il ne s'agit plus seulement d'une menace d'arrêter l'aide, le financement, mais d'une menace tout court. Si vous ne marchez pas avec les "cercles sacrés", des drapeaux arc-en-ciel en main, à quatre pattes dans le centre-ville, vous n'aurez rien et nous romprons toutes les relations avec vous, déclare l'Occident».
Les élections parlementaires, tenues en Géorgie le 26 octobre, ont eu lieu pour la première fois avec des urnes électroniques. Selon la CEC, le parti au pouvoir Rêve géorgien - Géorgie démocratique a remporté 53,9 % des suffrages, ce qui lui confère le droit de former seul un gouvernement. Quatre partis de l'opposition ont franchi le seuil des 5 %, nécessaire pour entrer au Parlement géorgien. La présidente géorgienne Salomé Zourabichvili et d'autres figures de l'opposition, ont refusé de reconnaître les résultats, appelant la population à manifester et affirmant que le scrutin avait été falsifié. Selon Salomé Zourabichvili, les données de la CEC seraient manipulées et l'opposition aurait, en réalité, obtenu la majorité parlementaire. Le parti Rêve géorgien a assuré à plusieurs reprises que la présidente du pays, Salomé Zourabichvili, faisait preuve de partialité et de préjugés politiques.