Par la rédaction de The Cradle, le 31 octobre 2024
Les commentaires du Premier ministre israélien sont intervenus après que le Premier ministre libanais a déclaré qu'un accord sous l'égide des Etats-Unis pourrait être conclu dans les jours à venir.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré dans un discours adressé aux troupes le 31 octobre que les efforts pour parvenir à un cessez-le-feu au Liban sont "prématurés", un jour après que le Premier ministre libanais Najib Mikati a affirmé qu'un accord était à portée de main dans les prochains jours.
"Des pressions sont exercées pour aboutir prématurément à un règlement du conflit au Liban, et la réalité démontre le contraire. Je ne fixe pas de date pour l'arrêt de la guerre, mais je fixe des objectifs clairs pour la victoire dans ce conflit",
a déclaré M. Netanyahu aux soldats jeudi à la fin d'un exercice d'entraînement dans une base militaire.
"Les accords, les documents, les propositions, les chiffres - 1559, 1701 - sont certes importants, mais ce n'est pas l'essentiel. L'essentiel, c'est notre capacité et notre détermination à imposer la sécurité, à déjouer toute attaque contre nous et à agir pour désarmer nos ennemis malgré toutes les pressions et les restrictions, c'est là l'essentiel", a ajouté M. Netanyahu."J'apprécie grandement le soutien des États-Unis, mais ma politique est simple : lorsque c'est possible, je dis oui, et lorsque les circonstances l'exigent, je dis non".
"Nous avons touché les bras de la pieuvre et nous avons aussi touché sa tête, l'Iran. Nous sommes en train de bouleverser l'image de la région et, pour être franc, nous sommes encore dans l'œil du cyclone et avons encore de grands défis à relever, et je ne sous-estime pas du tout nos ennemis", a-t-il déclaré.
Le discours de M. Netanyahu a été prononcé le jour où l'envoyé spécial américain Amos Hochstein et le haut diplomate Brett McGurk se sont rendus en Israël pour discuter des initiatives déployées pour trouver une solution au conflit libanais.
Le Premier ministre a rencontré MM. Hochstein et McGurk le 31 octobre. Il leur aurait dit que la priorité est de contrecarrer les menaces contre la sécurité d'Israël en provenance du Liban.
Mikati a déclaré jeudi :
"Nous avons été informés par Hochstein hier qu'il cherche à parvenir à une solution de cessez-le-feu en Israël comme étape préliminaire à la recherche de solutions pour la mise en œuvre complète de la résolution 1701. Nous attendons de connaître les résultats de ses démarches, sachant que l'escalade israélienne en cours et les positions et menaces israéliennes n'incitent pas à l'optimisme, du moins à court terme."
Mikati a déclaré dans une interview accordée à Al Jadeed TV le 30 octobre que M. Hochstein
"a laissé entendre que nous pourrions parvenir à un cessez-le-feu dans les prochains jours, avant le 5 du mois prochain."Ce qu'il faut, c'est un cessez-le-feu avec des garanties américaines, et ensuite nous parlerons des détails", a ajouté M. Mikati, affichant un "optimisme prudent".
Le Premier ministre libanais a également affirmé que le Hezbollah a accepté de dissocier le front libanais de la bande de Gaza.
Le nouveau Secrétaire général du Hezbollah, Naim Qassem, a déclaré plus tôt dans la journée de mercredi que le groupe de résistance accepte un cessez-le-feu dans des conditions "que nous jugerons appropriées", tout en maintenant son engagement envers Gaza et en avertissant que le Hezbollah s'est préparé à une "guerre à long terme" selon les plans établis par son défunt chef, Hassan Nasrallah.
Washington fait pression pour la mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies, rédigée à la fin de la guerre de 2006 et qui prévoit, entre autres, le retrait du Hezbollah jusqu'au fleuve Litani, le désarmement de toutes les factions du Sud-Liban et le déploiement de troupes de l'armée libanaise dans la région.
Selon les médias, Israël insiste pour que la résolution 1701 soit modifiée afin de satisfaire à d'autres exigences. Lors de sa dernière visite au Liban, Hochstein a également déclaré que la résolution est insuffisante.
"Hochstein est venu [lors de sa dernière visite au Liban] pour intimider et propager la peur, et il a été clair dans tous ses propos : son pays et Israël refusent de revenir à la résolution 1701 dans sa forme actuelle. Il a dit explicitement que cette proposition appartenait au passé",
a déclaré un responsable libanais anonyme au journal Al-Akhbar le 22 octobre.
Axios a rapporté en début de mois, citant des responsables américains et israéliens, qu'Israël exige un libre accès à l'espace aérien libanais et au sud du territoire - ainsi que des mécanismes d'inspection et autres violations de la souveraineté du Liban.
Après 2006, Israël a continué à pénétrer sur le territoire libanais, incitant le Hezbollah à rétablir une forte présence le long de la frontière dans les années suivantes.
Israël a violé la résolution plus de 30 000 fois par voie terrestre, aérienne et maritime depuis la fin de la guerre de 2006.