Par la rédaction de The Cradle, le 1er novembre 2024
La demande de Washington a été perçue au Liban comme une "fin de non-recevoir" et une "capitulation".
L'envoyé principal de la Maison Blanche, Amos Hochstein, a demandé au Liban de déclarer un "cessez-le-feu unilatéral", selon deux sources citées par Reuters le 1er novembre - exigeant essentiellement que la résistance libanaise cesse le feu sans imposer à Israël de faire de même.
Selon ces sources - une source politique libanaise haut placée et un diplomate influent - la demande a été communiquée par Hochstein au Premier ministre intérimaire du Liban, Najib Mikati.
Les sources ont déclaré que cette demande a été perçue au Liban comme une "capitulation", d'où une "fin de non-recevoir", en lieu et place d'un accord en bonne et due forme appliqué par les deux parties.
Le bureau de M. Mikati a démenti ces sources dans une déclaration à Reuters, affirmant que la position de Beyrouth est claire d'office, en ce qui concerne un cessez-le-feu de la part des deux camps, basé sur la mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU.
Le rapport indique que Hochstein a présenté l'idée d'un cessez-le-feu unilatéral il y a plusieurs mois à Mikati et au président du Parlement libanais Nabih Berri - et que l'idée a été rejetée par le défunt secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, assassiné par Israël le 27 septembre.
"[Les] menaces récurrentes [d'Israël] à la population d'évacuer des villes et des villages entiers, et la reprise des raids destructeurs sur la banlieue sud de Beyrouth, sont autant d'indicateurs qui confirment le rejet par l'ennemi israélien de tous les efforts déployés pour obtenir un cessez-le-feu",
a déclaré le Premier ministre libanais, dans un communiqué officiel, le 1er novembre.
Cette déclaration fait suite à une nuit de violentes frappes aériennes israéliennes sur la banlieue sud de Beyrouth, et à la poursuite de raids meurtriers dans le sud et l'est du pays, ainsi que dans la région du Mont-Liban.
Mikati a déclaré le 31 octobre que
"l'escalade israélienne actuelle et les pressions et menaces israéliennes n'incitent pas à l'optimisme, du moins à court terme".
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a prononcé un discours jeudi soir, qualifiant de "prématurées" les propositions américaines de cessez-le-feu au Liban, jurant que la guerre se poursuivra jusqu'à la "victoire".
Le Premier ministre libanais a déclaré plus tôt, dans une interview accordée à la chaîne de télévision Al Jadeed le 30 octobre, bien que modérément optimiste, que M. Hochstein lui avait dit qu'un cessez-le-feu pourrait être conclu dans les jours à venir.
Hochstein s'est rendu à Beyrouth le 21 octobre. Il est venu pour "intimider et répandre la terreur", a déclaré une source politique libanaise au journal Al Akhbar le 22 octobre.
Des sources ont déclaré à Reuters cette semaine que Washington fait pression pour un cessez-le-feu de 60 jours au Liban en tant que "prélude" à la mise en œuvre de la résolution 1701. Pourtant, Hochstein a déclaré lors de sa dernière visite au Liban que la résolution "ne suffit pas", et plusieurs rapports récents montrent qu'il existe un consensus américano-israélien pour exiger que la résolution 1701 soit amendée afin de tenir compte de nouvelles exigences d'Israël.
Axios a rapporté le mois dernier, citant des responsables américains et israéliens, qu'Israël exige la capacité à pouvoir intervenir dans l'intégralité de l'espace aérien libanais, et dans le sud du territoire - ainsi que des procédures d'inspection et d'autres violations de la souveraineté du Liban.
La chaîne israélienne Channel 13 a rapporté le 31 octobre que Netanyahu a déclaré à Hochstein, lors de sa visite en Israël, que tout cessez-le-feu au Liban devait inclure une clause sur le maintien de la liberté d'action militaire d'Israël dans le pays.
Le rapport indique que Washington a accepté cette demande. Après son voyage en Israël, Hochstein n'est pas retourné à Beyrouth.