Brigitte Challande, 30 octobre 2024. L'ampleur des initiatives et travaux mis en place par les deux équipes d' Abu Amir - UJFP- et de Marsel - IBN Sina - pour améliorer sans cesse la vie dans les camps de déplacé.e.s sur fond d'une situation humanitaire alarmante persistante est incroyable !
« Dans le cadre des efforts continus pour améliorer l'environnement sanitaire dans les camps de déplacés, le Centre Ibn Sina, en coopération avec les équipes de l'UJFP-Gaza et avec le soutien de l'UJFP en France, a mis en œuvre une initiative visant à alléger les souffrances sanitaires des résidents du camp. Cette initiative s'inscrit dans le cadre d'une série d'interventions urgentes et durables visant à améliorer les conditions de vie des personnes déplacées vivant dans des conditions difficiles et inadaptées.
Le 29 octobre, le Centre Ibn Sina a mis en œuvre une initiative intensive sur le terrain pour éliminer les eaux usées collectées dans les puits répartis dans tout le camp de déplacés d'Abu Shaaban. Ce camp, qui abrite 500 familles, est confronté à des défis quotidiens en raison du manque de services de base tels que des réseaux d'égouts et des systèmes de drainage des eaux, ce qui double la souffrance des familles qui y résident. Le besoin urgent de cette initiative est devenu particulièrement évident après que les puits utilisés pour collecter les eaux usées ont été temporairement remplis, entraînant la propagation d'eaux polluées dans les ruelles et les rues du camp.
Le manque d'infrastructures sanitaires dans les camps de déplacés est l'un des plus grands défis auxquels sont confrontées les familles dans ces camps. Les personnes déplacées qui ont cherché refuge dans ces camps à la suite de conflits et de situations d'urgence souffrent du manque de réseaux d'égouts adéquats et de l'infrastructure nécessaire pour une élimination sûre des déchets. Au fil du temps, le problème des eaux contaminées qui balayent les camps s'aggrave, menaçant la santé générale de la population. En l'absence de solutions durables et efficaces, les fuites d'eaux usées deviennent une source majeure de propagation de maladies infectieuses, telles que le choléra et la typhoïde, constituant une menace directe pour la santé des enfants et des personnes âgées, qui sont considérés comme les groupes les plus vulnérables dans cet environnement dangereux.
L'objectif de l'Initiative d'élimination des eaux usées du camp d'Abu Shaaban est de résoudre l'une des plus grandes crises sanitaires auxquelles sont confrontées les personnes déplacées, car elle cherche à réduire la propagation des maladies transmises par l'eau contaminée et à assurer un environnement plus sûr pour la population. Les équipes de terrain participant à cette initiative ont travaillé sans relâche pour vider les puits remplis d'eaux usées et transférer l'eau contaminée dans les canalisations d'égout de la ville, garantissant ainsi une réduction de la pression sanitaire et psychologique sur les familles déplacées.
Ces travaux ont nécessité une planification et une exécution minutieuses, compte tenu des défis logistiques que posent l'accès aux zones confinées du camp et le transport de l'eau en toute sécurité. Cette initiative n'est pas seulement une intervention urgente et une solution temporaire, mais fait partie d'un effort plus vaste visant à améliorer la santé et la stabilité environnementale dans les camps de déplacés.
En plus de l'élimination des eaux usées, ces efforts visent à sensibiliser davantage les résidents des camps à la santé, en éduquant les déplacés internes sur l'importance de l'hygiène personnelle et les moyens de prévenir les maladies infectieuses. Cette initiative représente une étape importante vers l'amélioration des conditions de santé dans les camps, mais elle souligne également le besoin urgent d'un soutien continu et d'efforts continus pour répondre aux crises sanitaires et sociales dont souffrent les déplacés internes. »
Photos et vidéos [https://drive.google.com/drive/folders/18rCT6Gsvl38OdOOXwDt8o4wXZeRkeeYN
Suivi de la situation humanitaire dans la bande de Gaza
« La bande de Gaza connaît une véritable crise humanitaire exacerbée par la guerre en cours et le blocus israélien, qui entre dans sa dix-huitième année, aggravant les conditions de vie difficiles de la population dans la partie nord de la bande.
Avec l'agression en cours, les prix des produits de base connaissent des bonds sans précédent, atteignant des niveaux jamais vus auparavant dans la région, ce qui pèse sur la population de 2,3 millions de personnes, dont la plupart vivent en dessous du seuil de pauvreté selon les estimations de la Banque mondiale.
Les rapports indiquent que cette forte augmentation des prix est le résultat direct de la fermeture par Israël des points de passage frontaliers, empêchant l'entrée de nourriture et d'aide humanitaire dans la bande. Cette fermeture a entraîné une grave pénurie de produits de base et a accru les souffrances de la population, qui dépend fortement de l'aide étrangère compte tenu de l'aggravation du chômage et du manque d'opportunités d'emploi.
Le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a qualifié la situation à Gaza de « catastrophique et inacceptable », soulignant que les restrictions israéliennes à l'entrée de l'aide humanitaire ont grandement contribué à l'augmentation des souffrances des déplacés et à la détérioration des conditions de vie.
Le blocus a entraîné une augmentation record des prix des denrées alimentaires, le prix d'un kilo de pommes de terre dans le nord de Gaza atteignant environ 40 dollars, une augmentation qui n'a été observée dans aucune autre région du monde. Le prix de l'ail a également connu une hausse vertigineuse, atteignant 185 dollars le kilo, un chiffre sans précédent à l'échelle mondiale. Un autre produit de base qui a connu une augmentation significative est celui des œufs, le prix d'une assiette d'œufs atteignant 95 dollars, alors qu'il ne coûtait que 4 dollars avant la crise.
Ces prix exorbitants ont contraint de nombreuses familles à prendre des mesures drastiques, certaines ayant recours à la farine avariée comme alternative, les produits de base étant en rupture de stock sur les marchés.
Quant au carburant, ses prix ont également augmenté de façon spectaculaire, le prix d'un litre d'essence dans le sud de la bande de Gaza atteignant 40 dollars, ce qui rend les déplacements à l'intérieur de la bande presque impossibles. Le manque de gaz de cuisine a obligé de nombreux habitants à recourir au bois de chauffage comme moyen alternatif de cuisson, dans un scénario qui reflète la détérioration des conditions de vie de la population.
Distribution de pain, le 26 octobre (source compte X 𝕏 UN)
Malgré cette situation tragique, les points de passage de la bande de Gaza restent fermés, ce qui a aggravé l'inflation, qui a atteint 283 % selon le Bureau central des statistiques. Cette inflation massive a augmenté le coût de la vie quotidienne de la population, qui souffre d'un chômage généralisé et d'une baisse des liquidités, entraînant une augmentation sans précédent du nombre de personnes pauvres.
Sur le plan humanitaire, les organisations de secours ont mis en garde contre une catastrophe humanitaire potentielle si aucune action internationale n'est prise pour ouvrir les points de passage et faciliter l'entrée de nourriture et de fournitures médicales. Compte tenu de la pénurie de nourriture, d'eau et de médicaments, les risques pour les groupes les plus vulnérables, comme les enfants et les personnes âgées, augmentent. La pénurie de fournitures médicales et alimentaires a entraîné la mort de nombreux enfants et personnes âgées, notamment dans les gouvernorats de Gaza et du Nord, où la situation a atteint un niveau extrêmement dangereux.
Les organisations humanitaires appellent la communauté internationale à intensifier ses efforts pour faire pression sur Israël afin qu'il lève le blocus et autorise l'acheminement de l'aide nécessaire pour éviter une nouvelle détérioration de la situation humanitaire. Ces organisations soulignent que l'ouverture urgente des points de passage est devenue une nécessité impérieuse pour garantir l'approvisionnement de base de la population et pour assurer l'approvisionnement en nourriture, en médicaments et en carburant, afin de tenter de réduire les souffrances croissantes de la population. »
Retrouvez l'ensemble des témoignages d'Abu Amir et Marsel :
*Abu Amir Mutasem Eleïwa est coordinateur des Projets paysans depuis 2016 au sud de la bande de Gaza et correspondant de l'Union Juive Française pour la Paix.
*Marsel Alledawi est responsable du Centre Ibn Sina du nord de la bande de Gaza, centre qui se concacre au suivi éducatif et psychologique de l'enfance.
Tous les deux sont soutenus par l'UJFP en France.
Pour participer à la collecte "Urgence Guerre à Gaza" : HelloAsso.com
Les témoignages sont également publiés sur UJFP; Altermidi.org