© Ministère des Affaires étrangères du Qatar
Majed bin Mohammed Al-Ansari, porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar.
Doha a décidé de suspendre ses efforts de médiation visant à instaurer un cessez-le-feu dans la bande de Gaza en raison de l'absence de «volonté» et de «sérieux» des parties au conflit, la situation actuelle ne permettant pas d'y mettre un terme.
C'est ce qu'a annoncé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères de l'émirat, Majid bin Mohammed al-Ansari, le 9 novembre, précisant que les parties avaient été notifiées «il y a dix jours».
Le diplomate a souligné que si le Hamas et Israël cherchaient à mettre fin au conflit, Doha serait parmi les premiers à «déployer tous les efforts nécessaires pour mettre fin à la guerre et libérer les otages et les prisonniers» palestiniens.
«Le Qatar reprendra ses efforts avec ses partenaires lorsque les parties démontreront leur volonté et leur sérieux pour mettre fin à la guerre brutale et aux souffrances civiles causées par les conditions humanitaires catastrophiques», a déclaré le porte-parole.
Le bureau du Hamas demeure «un canal de communication», estime Doha
Plus tôt le même jour, le quotidien britannique Financial Times (FT) avait rapporté, citant une source, que le Qatar avait demandé aux dirigeants du Hamas de quitter le pays sous la pression des États-Unis, le mouvement ayant rejeté à plusieurs reprises les offres des médiateurs de libérer les otages israéliens dans le cadre des pourparlers sur un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.
Le ministère qatari des Affaires étrangères a qualifié ces données «d'inexactes», tout en décrivant «l'objectif principal du bureau» du Hamas au Qatar comme étant «un canal de communication entre les parties concernées».
Le bureau du Hamas a été ouvert à Doha en 2012, lorsqu'il dut quitter Damas «et que les États-Unis ont demandé au Qatar d'ouvrir un canal de communication avec le groupe palestinien», a de son côté souligné le FT.
Tentatives infructueuses de trêve
Les pourparlers de trêve entre Israéliens et Palestiniens durent depuis près d'un an : fin novembre 2023, les parties, par l'intermédiaire de médiateurs, sont parvenues à s'entendre sur un cessez-le-feu temporaire de moins d'une semaine et sur l'échange de plusieurs otages israéliens contre des prisonniers palestiniens. Outre le Qatar, les États-Unis et l'Égypte se sont impliqués dans les médiations.
Reuters a rapporté que le dernier cycle de négociations à la mi-octobre n'avait pas abouti à un accord, le Hamas ayant rejeté une proposition de cessez-le-feu à court terme. Un cessez-le-feu permanent demeure l'une des principales revendications du mouvement palestinien.
Le conflit entre ce dernier et Israël a été déclenché par la sanglante attaque menée par le Hamas contre l'État hébreu le 7 octobre, qui a fait environ 1 200 morts, en majorité des civils, selon les autorités. En représailles, Israël a juré de «détruire» le Hamas.
D'après le dernier bilan du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, communiqué le 9 novembre, 43 552 personnes ont été tuées dans l'enclave palestinienne depuis le début du conflit avec Israël, qui est entré dans son treizième mois.