Par Al Mayadeen
Netanyahu s'adressant à une session conjointe du Congrès américain le 24 juillet. (Capture d'écran C-Span)
Benjamin Netanyahu a déclaré que des fuites critiques, dont certaines provenaient de discussions gouvernementales de haut niveau, ont compromis la sécurité de l'occupation en fournissant des informations sensibles aux mouvements de résistance libanais et palestiniens, ainsi qu'à l'Iran.
Le Premier ministre de l'occupation israélienne , Benjamin Netanyahu, a qualifié les récentes attaques des médias israéliens contre son bureau d'« attaques sauvages et incontrôlées », accusant les médias et les sources internes d'orchestrer une « chasse aux sorcières » visant à saper son leadership pendant la guerre en cours contre Gaza.
M. Netanyahu a demandé l'ouverture d'une enquête urgente sur une série de fuites concernant des « secrets d'État » depuis le début de la guerre contre Gaza, qui ont déclenché un scandale grandissant, impliquant des fonctionnaires du cabinet du premier ministre, y compris son porte-parole pour les questions de sécurité.
Dans une déclaration rendue publique au cours du week-end, M. Netanyahu a affirmé que des informations erronées inondaient les médias depuis le début de la guerre. Selon lui, ces fuites sont « criminelles et graves » et s'accompagnent souvent de « mensonges et de calomnies sans fondement », ce qui, selon lui, nuit non seulement à sa fonction, mais met également en péril la sécurité nationale.
« Alors que le gouvernement et le cabinet que je dirige travaillent sans relâche pour repousser nos ennemis, je gère la guerre et détourne les attaques internationales, mais nous sommes maintenant confrontés à un autre front : les fausses nouvelles des médias », a déclaré M. Netanyahou.
Il a ensuite révélé que des fuites importantes, dont certaines provenaient de discussions gouvernementales de haut niveau, ont compromis la sécurité de l'occupation en fournissant des informations sensibles aux mouvements de résistance libanais et palestinien, ainsi qu'à l'Iran.
Il a également affirmé que ces fuites ont entravé les efforts visant à conclure un accord de captivité et ont mis en danger la vie des forces d'occupation israéliennes.
Hamas, Hezbollah, Iran...
M. Netanyahou a spécifiquement souligné que le Hamas « reçoit des informations provenant des discussions de l'équipe de négociation israélienne », a-t-il insisté
Il a admis que « le Hezbollah et l'Iran reçoivent parfois, même en direct, des transcriptions de nos discussions sur les stratégies à adopter contre eux et des débats dans nos propres rangs ».
Malgré ses appels répétés à enquêter sur ces fuites, M. Netanyahu a déploré le manque d'action, affirmant qu'aucune enquête n'avait été ouverte à ce sujet. Il a accusé les auteurs des fuites de poursuivre un programme de faiblesse et de concessions politiques, plutôt que de donner la priorité à la sécurité nationale.
Dans sa déclaration, il a également abordé la frénésie médiatique croissante autour de son administration, qu'il a décrite comme une tentative délibérée de créer des scandales et de saper son leadership. Il a reproché aux médias d'amplifier les histoires, de les gonfler pour en faire des controverses plus importantes et de créer la confusion en temps de guerre.
« Soudain, ces derniers jours, de manière orchestrée et programmée, ils tentent de m'intimider, moi et mon peuple, au beau milieu d'une guerre que je mène, et ils créent des scandales à partir de rien », a-t-il admis.
M. Netanyahou a promis que cette situation ne le découragerait pas.
Netanyahou est soit incompétent, soit complice de la fuite : Lapid
La semaine dernière, le chef de l'opposition israélienne, Yair Lapid, a déclaré que les actions de M. Netanyahou tout au long de la récente fuite indiquent qu'il est soit trop incompétent pour diriger en temps de guerre, soit « complice de l'une des plus graves atteintes à la sécurité ».
Lors d'une conférence de presse avec Benny Gantz, immédiatement après que le tribunal de première instance de Rishon Letzion a levé l'interdiction de nommer Eliezer Feldstein, le principal suspect dans une fuite présumée, M. Lapid a déclaré que « la défense de M. Netanyahou est qu'il n'a aucune influence ou aucun contrôle sur le système qu'il dirige. Si c'est vrai, il est inéligible. Il n' est pas qualifié pour diriger l'État d'Israël dans la guerre la plus difficile de son histoire ».
« Cette affaire est sortie du bureau du premier ministre et l'enquête devrait vérifier si elle n'a pas été menée sur ordre du premier ministre. Si M. Netanyahou était au courant, il est complice de l'une des infractions les plus graves en matière de sécurité prévues par la loi », a déclaré M. Lapid.
Selon le chef de l'opposition, si M. Netanyahou ne savait pas que ses assistants « volaient des documents, utilisaient des espions au sein de Tsahal, falsifiaient des documents, exposaient des sources de renseignements et transmettaient des documents secrets à des journaux étrangers » pour mettre fin à un accord de captivité, alors de quoi était-il au courant ?
Les médias israéliens ont indiqué que les enquêteurs examinaient quatre aspects distincts de l'affaire : la fuite de documents classifiés, l'octroi à un conseiller sans habilitation de sécurité de l'accès à des réunions et bureaux restreints, la mauvaise manipulation de documents classifiés et l'utilisation de ces documents pour influencer l'opinion publique au sujet d'un accord de captivité.
M. Lapid s'est demandé comment M. Netanyahou pouvait ignorer que la personne qu'il amenait « dans son entourage le plus proche » dans la salle du cabinet n'avait pas reçu d'habilitation de sécurité de la part du Shin Bet.
M. Netanyahou a déjà indiqué qu'il ignorait tout de la crise du Mont Meron ou de tout ce qui concerne les sous-marins, a poursuivi M. Lapid, faisant référence à deux scandales passés. « Aujourd'hui, il prétend qu'il ne sait pas ce que fait son bureau alors qu'Israël est au cœur d'une guerre existentielle.
Al Mayadeen, 10.11.2024
Source: Al Mayadeen.net /Traduction ASI